L’hypocondrie pédagogique (ou comment j’ai survécu à la ménopause)

Bon j’ai bien des défauts mais faut bien avouer que certains défauts peuvent devenir des qualités. Mon défaut majeur, c’est d’être hypocondriaque. Pas un peu hypocondriaque, super hypocondriaque. Le genre qui ne peut pas regarder le journal de la santé sans finir avec un cancer totalement obscur et mal placé et à finir à s’observer différentes parties du corps dans des positions dangereuses pour être sûr que c’est bien ça ou pas.

httpv://www.youtube.com/watch?v=aFqw0wDrYn8&feature=fvsr

Et ben au boulot c’est pareil. Au boulot je souffre d’hypocondrie pédagogique. Ah, y’en a qui connaissent pas cette maladie et ben peut être que vous l’avez.

Pour bien expliquer l’hypocondrie pédagogique il faut d’abord bien connaître l’hypocondrie tout court. L’hypocondriaque a toutes les maladies sans en avoir aucune, et surtout ça lui trotte dans la tête, à un point tel que ça empêche une grande partie de sa vie sociale. Exemple parfaitement réel, la fois où j’ai eu la ménopause.

Bon ça fera rire ceux qui me connaissent, mon côté féminin se résumant physiquement à un diamant dans l’oreille. Et intellectuellement, ça doit se résumer à la possibilité de regarder le journal de la santé en écrivant un billet (c’est à dire deux choses à la fois ce qui est exceptionnel). Bref, malgré cette virilité débordante et bien, j’ai eu la ménopause et j’ai survécu. Revoyons l’histoire au ralenti. Je vais à la pharmacie (oui parce qu’en bon hypocondriaque, je ne vais pas chez le médecin qui pourrait me faire des examens révélant au grand jour mes multiples maladies mortelles) et là en attendant que les mamies finissent de raconter leur vie, je regarde un écran de pub. Et là au fur et à mesure de ce superbe Pauvre Point médical, je me rends compte que j’ai tous les symptômes. Fatalement, à chaque fois que je chope une maladie grave, j’ai des sueurs froides, une boule au ventre et je me prépare au pire. Heureusement pour moi, le diaporama se termine par un gros « VOUS ETES MENOPAUSEE » (pour expliquer que je ne suis pas débile non plus, faut dire que j’avais raté le début). Un petit sourire m’échappe alors, je m’essuie le front encore humide, je vais mieux (d’ailleurs tellement mieux que j’en oublie de prendre mon aspirine censée me fluidifier le sang et éviter les attaques cardiaques).

Et ben au boulot c’est pareil, tant que je n’ai pas eu la démonstration de ma connerie, je suis malade. On prépare son cours, son activité, tout ça tout ça, et hop faut y aller. Des fois on a eu bien le temps de préparer, on a fouillé le sujet, on a pensé aux alternatives d’urgence, mais d’autres fois moins. Et ben préparer ou pas, c’est pareil, l’hypocondrie se manifeste. Comment?

Et bien il y a différents moments dans l’hypocondrie pédagogique.

-Le premier moment est la pensée du cours. On regarde le programme, et puis on se met à cogiter à ce qu’on pourrait bien faire. La première hypocondrie, c’est de toujours chercher l’idée qui tue sa race. On cherche, on retourne, on pense à plein de trucs, plein d’idées viennent, rien ne se concrétise. Personnellement j’adore cette phase parce que, comme dans l’hypocondrie, c’est la phase où il est encore possible de se sentir en bonne santé parce que parfois, l’idée ultime survient. Tellement géniale que forcément les élèves vont accrocher et tout retenir, tellement extraordinaire que ça va enterrer tous les pédagogues depuis Aristote (bon ils sont déjà tous morts d’accord). Bon parfois dans cette phase, on peut aussi se choper un cancer pédagogique et la flippe commence. « J’arriverai jamais à faire passer un truc pareil ». En bon hypocondriaque on accuse alors les acariens qui ont pondu les programmes ou le froid qui gèle le cerveau.

-Le second moment est nettement moins drôle. C’est la préparation. Parce que lors de la préparation apparaissent les grosses maladies. Tu es en super forme, tu as l’IDEE, mais ça va mal tourner, parce que pour ton idée, il te faut du temps. Et Paf, tu chopes une chronophagite et l’angoisse monte parce que la chronophagite, ça se soigne pas. Ou mieux tu as pensé à tout, tu as la trace écrite rêvée que les élèves vont faire eux-mêmes comme des grands, les activités qui vont bien et qui sont tellement autonomes et constructivistes que ça ferait pleurer sur certains forums de profs. Et là tu te chopes une inflammation du document. L’inflammation du document est particulièrement grave. Parce que pour l’idée ultime il faut les documents ultimes. Et ben ils existent pas. Alors tu peux mourir. Ou encore, tout s’est bien déroulé, les fiches, les docs tout. A croire que l’on est en pleine santé. Mais à la relecture, on se découvre un soupçon, qui à bien regarder est une louche, de Magistralisme. Et le magistralisme c’est un peu une maladie insidieuse, un peu comme un cancer très lent. Lors de cette maladie tout se passe bien. On prépare dans l’allégresse, on fait son cours, les élèves sont sages, bref, une cure de vitamines. Et lors de l’examen, plus rien. Tout ce sérieux en classe, toute cette attention, s’effondrent, ils n’ont rien retenu, tu as fais de la merde.

-Le troisième temps c’est le cours. Là l’hypocondrie est différente parce qu’en général, lors de la préparation, on a à-peu-près une idée de la maladie que l’on a pu éviter. Que nenni. Parce que là, alors que tu attends devant ta salle qu’arrivent ceux qui vont t’examiner, tu commences à te dire j’espère que j’ai bien fait, tu relis tes fiches, tu espères presque que des mamies viennent discuter devant le comptoir pour vérifier encore un peu. J’appelle cette phase, la quête du symptôme. Tu attends le sale mioche qui va te pointer le doigt sur la maladie. C’est l’heure aussi du premier bilan, c’est là que tu sais si tu es malade et quelquefois ça soulage.

-Enfin le temps de l’évaluation arrive.J’emploie ce terme uniquement pour éviter celui de contrôle parce qu’en général un simple contrôle en médecine, ça se termine au cimetière. L’évaluation parfois, c’est le moment où tu te sens bien portant et où tu te rends compte que t’as tout merdé. Tu pensais avoir bien fait, tu avais pensé à tout, et ben ils ont rien retenu. Ben pourquoi? Comme tout hypocondriaque bien formé,  il y a le déni. De toute façon, les toubibs ne connaissent rien (alors les élèves hein?). Puis vient la phase de panique. J’ai foiré un truc mais quoi? Alors on s’ausculte, on se scrute, on cogite sa maladie jusqu’à en être malade. Et puis il faut passer à un nouveau cours alors soit on retient l’origine de la maladie soit on oublie et on recommence.

Finalement, je suis assez content d’être hypocondriaque du boulot. Parce que pour le coup et ben cette hypocondrie, je la vis comme un atout même si parfois j’ai bien chopé une maladie.

Sa mère l’année (ou comment devenir social)

Bon vu que @drmlj s’est tapée un bilan, j’ai décidé de m’y coller aussi. je suis pas fan des bilans, ça fait un peu retour en arrière et moi j’aime pas les retours en arrière. mais quand même c’est une année qui mérite un bilan.

 
httpv://www.youtube.com/watch?v=KHp9nGctX7g

Ben pourquoi mériterait-elle plus un bilan que les autres? ben banane parce que cette année là ma vie a changé tiens! Enfin changée, complexifiée, améliorée? Bon alors revenons rapidement sur cette année, parce que j’ai pas trois plombes pour l’écrire ce billet.

Au niveau personnel, ça doit être l’année de ma vie. je découvre les joies de la vie de couple (enfin j’avais découvert avant mais j’appelais pas ça les joies j’appelais ça les compromis). J’ai découvert les joies d’un boulot de plus en plus pesant (d’ailleurs j’en viens à me demander comment j’ai pu accepter cette nouvelle fonction?). J’ai découvert la tablette et ça c’est un peu le bonheur de l’année (non parce que vous pouvez pas imaginer ce que c’est d’aller aux toilettes en jouant à Angry Birds ou à World of Goo). Bon j’y reviendrai sur la tablette, on va pas être aussi réducteur ce soir). Cette année j’ai découvert Twitter (enfin j’ai découvert avant mais cette année j’y ai trouvé plein de gens dignes d’intérêt). et en vrai, cette année j’ai découvert plein de gens surpnenants et intéressants et ça c’est rare. parce que s’il faut bien savoir un truc sur moi, c’est que les gens, et ben c’est pas mon truc justement, en particulier en vrai. Les gens me saôulent, les gens me fatiguent, les gens m’agacent. Et ben cette année, j’ai découvert des gens qui me font pas ça. C’est gens je les appelle les Campbell parce qu’ils font un peu le même effet que le whisky de la même marque (c’est pas très bon mais ça fait un peu du bien). Et j’ai découvert des gens encore mieux que j’appelle les Lagavullin, des gens très bons qui font beaucoup de bien (enfin là il n’y a que les amateurs de whisky qui peuvent me comprendre). Et j’en ai même vu en vrai.Bref cette année, c’est une année qui tue, parce que je découvre que je peux apprécier d’être entouré de gens qui ont des défauts (qui deviennent presque des qualités pour certains).  Et moi les gens, avant je croyais que c’était la seule chose qui resterait à manger en cas de fin du monde ou en cas d’invasion de zombies (bon j’avoue, dans ces cas là tant pis les gens, ma survie passe avant vous et je mangerai les gros en premier sauf moi). Bref l’année de l’amour et du contact humain. De l’amour surtout quand même parce qu’après deux demandes en mariage, j’ai quand même eu deux oui (si c’est pas une compétence validée ça!).

Au niveau professionnel, ça se complique un peu. J’ai découvert qu’on pouvait avoir un boulot de M…. dans l’éduc nat (je passe sur un aspect du boulot et j’interdis ceux qui savent de commenter)  mais continuer à s’éclater quand même (ça c’est la première partie du boulot!) avec des élèves que tout le monde qualifie de durs, de difficiles, de chiants et de tout ce qu’on veut, mais qui sont des élèves et qui ont des talents insoupçonnés. Professionnellement, j’ai aussi appris la fin de l’inspection (enfin presque) et j’avoue que je m’en tape sauf que je trouve bien dommage qu’après avoir fait de nos inspecteurs des gens avec lesquels on pouvait enfin discuter de pédagogie (vraiment), on finisse par nous menacer de les enlever (enfin pas tous hein parce que y’en a des lourds aussi). J’ai découvert aussi que contrairement à tous ce qui peut circuler il n’y a pas d’éducation prioritaire en France (d’ailleurs je ferai un billet là-dessus un de ces quatre) et j’ai découvert aussi que je travaillais plus pour gagner moins (comme presque tout le monde mais là c’est vraiment plus). J’ai découvert aussi qu’il n’y avait aucune politique pour le numérique dans l’éducation, aucune pensée en ce sens, ni même aucun intérêt pour cela (et je ferai aussi un billet pour cela). professionnellement, j’ai quand même découvert que j’existais et j’en remercie certaines personnes qui m’ont appelé pour certaines choses. Bref, on m’appelle quand on a besoin de moi et ça j’aime bien. On m’appelle aussi pour des conneries et ça j’aime moins. J’ai découvert que j’étais utile à des gens (encore eux, comme quoi faut vraiment que j’accepte les gens). J’ai monter des sites, j’ai monté des trucs. J’ai fait un site pour e.l@b, une association chère à mon coeur avec des gens aussi (chers aussi avec chacun leur petit truc bizarre qui en fait des gens cotoyables) J’ai bidouillé des trucs, des machins.

Bref une année quand même top. ben oui parce que si t’enlèves toutes les merdes d’une année et ben il reste quand même des tonnes de bons trucs.  Et moi je suis pour qu’on enlève toutes les merdes pour garder que le bon.

Bon je vais revenir un petit peu au perso parce que c’est mon blog et qu’il faut bien que je parle de moi qui jusqu’à peu était la personne que j’aimais le plus. Pour les nazes qui n’ont pas suivi j’ai fait deux demandes en mariage cette année (et à la même personne). Ben cette année, je me suis senti moi-même. Je me suis senti reconnu comme je voulais l’être. Par ma chérie notamment même si elle a pas les moyens de m’offrir un mac pour que je sois le Ticeman utlime. par mes followers. Je me suis senti moi-même aussi parce que je me suis senti le droit d »écrire sur mon blog (tiens j’ai vu ça sur un autre blog aujourd’hui) le droit de m’intéresser à plein de choses, le droit de programmer des trucs débiles, le droit.  cette année, je me suis senti libre not as a beer but as in french.  Cette année c’est mon année parce qu’elle a dit oui deux fois.

 

Qu’est-ce qu’on mange aujourd’hui? de l’Inspecteur (ou comment plomber une évolution positive)

Y’a des jours où vraiment je ne comprends pas comment ça se passe dans la tête des décideurs et particulièrement dans le monde de l’éducation.

On se mange de la réforme à tous les repas, de la bonne grasse réforme. Comme n’importe quel omnivore ben on s’adapte et on finit par trouver ça bon. Mais faut croire que pour notre bien, faut varier notre régime fréquemment, alors quand on aime trop quelque chose et ben faut le changer, des fois que nos élèves et nous-même finirions par nous habituer et à nous épanouir au travail.

Et puis voilà, la réclame fait que, y’a des trucs mieux donc faut les mettre en place. Cette année le truc mieux, c’est l’évaluation des profs. Ben oui c’est pas au point le système, c’est arbitraire (une note après une heure de visite toutes les x années) et puis avec ça, et ben les enseignants et ben ils s’investissent pas dans leur travail plus que ça.

httpv://www.youtube.com/watch?v=cOeygrYyJ7s&feature=related

Alors ben on décide qu’on va mettre un système mieux. A la place de l’inspecteur, ben ce serait notre chef d’établissement qui nous noterait. Et la réclame elle est à peu près du niveau de celle de Ash. C’est le système de l’entreprise donc c’est bien.

Et ben même si la méthode elle est basique, et ben elle crée quand même le buzz. Tu métonnes. Si y’a bien une profession que la majorité des profs déteste, c’est celle d’inspecteur. Même moi j’avoue, j’ai tendance à penser que vouloir devenir inspecteur c’est un peu come vouloir devenir huissier. Serait-ce une tentative de com en direction des enseignants?

Que Nenni. Parce que le but c’est pas de  faire de la com. Pour certains le but est de réduire l’avancement général pour faire des économies. Je ne vais pas rentrer dans le débat syndical, je ne suis même pas certain de cet objectif.

Replaçons la scène dans son contexte général. Depuis quelques temps et particulièrement cette année, il est de bon ton de taper sur les pédagos, ces grands destructeurs de notre école à la Jules Ferry qui avait fait ses preuves en permettant de créer des générations entières qui savaient lire et écrire (pas toujours foutus de réfléchir mais bon on s’en foutait à l’époque). Je ne citerai pas de noms, ça apporterait une audience inutile à ces antipédagos qui en général ont foutu les pieds dans une classe pendant un ou deux ans avant de faire quelque chose de financièrement plus rentable.

Bref, tapons sur les pédagos. Dans le même temps, on va dire peut être depuis 2005 (enfin en tout cas c’est à ce moment que ça m’est apparu), il y a eu une grande évolution du rapport entre profs et inspecteurs. Bon quand je dis grande évolution faut nuancer, on se grille pas encore des saucisses autour d’un feu de camps en chantant. Mais une évolution tout de même. Augmentation de réunions réellement  pédagogiques qui donnent lieu à de réelles discussions, collaborations diverses  et variées avec parfois un vrai sentiment d’avoir été entendu et compris et finalement il est devenu assez fréquent de croiser ses inspecteurs à droite à gauche. Les vilains diront ça c’est la faute du socle. Ben c’est peut être un peu grâce au socle, peut être un peu grâce à une vision commune du métier (enfin pour ceux qui ont réellement été profs)

Et là pan, alors qu’on est à deux doigts d’aborder le chamallow grillé, on n’a plus qu’à manger les inspecteurs. Parce que ça y va un peu fort de tous les côtés quand même et on atteint même l’overdose.

Je n’ai pas vraiment d’avis sur la question du chef comme évaluateur, ce sera pas pire d’être opposé à son chef que d’être opposé à son inspecteur AMHA. Mais ce qui sera pire c’est que là ben on pourra plus causer à personne de notre discipline sinon à nos collègues quand on a la chance de ne pas être éparpillé sur deux ou trois établissements. Surtout, plus aucun regard extérieur et plus aucune remise en cause

Alors c’est là l’habileté de la manoeuvre. il suffit d’écouter une discussion de profs à la cantine. Les farouches opposants au projet, les farouches partisans, ceux qui aiment pas leur inspecteur, ceux qui aiment pas leur chef, ceux qui aiment pas les nouilles (rien à voir mais ça arrive à la cantine). Si c’est pas habile ça! réussir à buzzer tout en divisant les collègues.

Et alors qu’on s’approchait d’une dimension toute pédagogique du boulot d’inspecteur, enfin reconnu comme telle (bon y’a toujours des nazes aussi mais y’en a plein chez les profs et les boulangers aussi) que restera-il de pédagogique dans les établissements? nada. Ah oui le fameux conseil pédagogique où quand on fait le bilan on cause de tout sauf de pédagogie? La cantine?

La vla la vraie nature du projet. Ne plus parler pédagogie dans les établissements scolaires et parler de résultats chiffrés et mesurables avec un impact sur PISA si possible. Et ça commence à gaver (pour rester sur le thème cantine). Dès qu’un truc un peu positif pointe le bout de son nez, hop, supprimé. Parce que faut pas réver, les inspecteurs qui n’évaluent plus, ça ne voudra pas dire qu’ils auront plus le temps de venir nous voir pour discuter de pratique ou de projets. Ca voudra dire les inspecteurs sur des tâches purement administratives (si j’ai bien compris suite à une discussion récente avec l’un d’entre eux c’est déjà plus que largement le cas).

Alors aux heureux qui s’en réjouissent, ben pensez juste à un truc qui sera encore plus génial après ça. La seule chose que vous demandera votre chef pour démontrer votre qualité pédagogique, c’est de bien tenir votre classe. Et quand vous n’y arriverez pas, il suffira de fermer la porte et de ne rien dire.

Qu’est-ce qu’on ferait pas pour un peu plus de PISA!

 

 

Mais j’ai pas été formé (ou comment sortir les enseignants de la matrice)

httpv://www.youtube.com/watch?v=6AOpomu9V6Q

Bon on se refait pas, faut bien une petite vidéo idiomatique pour débuter.

Parce que mine de rien, tout est dit là dedans sauf que les frères bidules n’avaient peut être pas conscience qu’ils causaient des profs dans leur film. une vaste allégorie en fait.

Ben oui suffit de regarder la scène en détail, Neo, le prof de sport, demande à Trinity si elle sait mener une séance en salle informatique. Trinity se renseigne alors et contacte   son inspecteur pour savoir comment faire. Parce que sinon Trinity cette tache, elle sait pas faire sans que quelqu’un lui mette le truc dans le crâne. Et là il est bien question d’une pure injection. Parce que bien souvent, les profs, ils pensent comme ça, si l’inspecteur ne m’a rien injecté, je ne peux pas le faire.

Alors la faute à qui tout ça? La faute aux inspecteurs, la faute aux profs, la faute au matériel? Hein pourquoi les profs ils se disent pas tiens je vais me sortir les doigts et je je vais apprendre à faire des trucs sans demander à mon inspecteur.

C’est un peu la faute des profs quand même. Parce qu’un prof, c’est quelqu’un qu’il est intelligent tout plein et qu’il a  fait des études et que même parfois il  été très brillant et qu’il a été dans les premiers au concours. alors, pourquoi faire différemment alors que la science est infusée dans cet esprit si brillant. D’ailleurs souvent, les profs ne disent pas je ne sais pas faire, ou ça ne m’intéresse pas, les profs ils disent, je n’ai pas été formé. Et là dans cette toute petite expression, on peut se rendre compte qu’une formulation au passif (enfin si j’ai bien retenu mes cours de Français) peut révéler tout la passivité d’un bonhomme. Parce que dire je n’ai pas été formé, sous entend quelque part, je ne peut pas me former tout seul. Alors là oui c’est quand même la faute du prof, qui refuse de se mêler au monde réel. D’ailleurs, il y a un taux incroyable de profs qui n’ont pas la télé, ne la regarde pas et préfèrent les films hongrois sous titrés en Albanais (mais qui quand même sont capables de te raconter plus belle la vie: « mais je le regarde pas c’est parce que ma fille est tout le temps devant »). Il y a là un grand manque d’honnêteté destiné à maintenir ce statut de pseudo intellectuel. mais bref, beaucoup de profs ne peuvent se former eux-même. Cas 1: la flemme. Cas 2:c’est grave mais ça se soigne. Parce que tout se soigne.

Mais c’est aussi quand même la faute du système tel qu’il s’exerce dans toute sa splendeur. La peur inspectorale est omniprésente et beaucoup préfèrent l’avis de l’inspecteur avant de se lancer dans quoi que ce soit, en particulier en matière de Tice. Vaut mieux faire de la merde qui plaît aux narines du juge que de la gastronomie qui lui met des hauts le coeur. Ben oui, comment ça se passe en général? prenons le cas de l’évaluation par compétences histoire de sortir un peu des tice. Vous avez un inspecteur qui déteste ça et qui ne veut pas en entendre parler. Alors allez vous prendre le travail par compétence dans vos sacro saints stage du PAF (tiens d’ailleurs j’ai un billet qui court sur ce sujet)? Ben non, vous prendrez des stages purement disciplinaires histoire de plaire à monsieur. Mais monsieur l’inspecteur est muté et est remplacé par un allumé à la Milasaintanne qui voudrait que le travail se fasse uniquement par compétences. Et ben là c’est la ruée sur les stages sur les compétences. Voilà pourquoi Trinity attend de se faire injecter pour être sûre de faire comme il faut.

Et c’est le cumul de tout ça qui bloque l’évolution. Pensons aux TICE maintenant. J’avais des collègues qui s’y refusaient. Puis un jour un inspecteur se pointe et juge ça bien utile. Elles se ruent alors sur les stages et prennent tout ce qui a un rapport avec les tice. Et les voilà dès le retour du stage à me demander à mettre des trucs sur le serveur de l’établissement. Tout d’abord, je reste bouche bée, mais bon je fais mon boulot et je mets un superbe powerpoint de 50 Mo sur le serveur. Alors bon en 2010 un powerpoint on a fait plus tice (je parle même pas des 50 Mo) mais bon elles s’y sont mies. Mais voilà, ce formidable powerpoint fait en stage n’a jamais été suivi de quoi que ce soit, parce que le stage a ensuite disparu et qu’il était donc hors de question d’utiliser un truc inventé par soi-même.

Il y a à mon sens un problème majeur valable pour toutes les innovations. On a beau mettre en avant l’article 34, le besoin d’adapter l’enseignement à une génération qui mange du numérique (même si c’est de la malbouffe) à tout les repas, et ben ça ne changera pas tant que ce système n’aura pas changer. Parce que en 2011, expliquer à une collègue qu’il faut verrouiller le pavé numérique pour rentrer les chiffres, ce n’est pas très normal. Sachant que désormais tous les nouveaux enseignants sont détenteurs du C2I2E c’est encore moins normal.

Mais voilà, ça le ferait pas de ne pas valider quelqu’un pour cause de non maîtrise des TICE donc ça ne change pas. Parce que contrairement à ce que l’on croit, les enseignants qui arrivent aujourd’hui sur le marché, ne sont pas plus digitaux que les anciens. Pour bien des raisons. D’abord, à titre personnel l’utilisation est la même que celle de la majorité des Français c’est à dire de la vraie malbouffe numérique à coup de je montre mon cul sur Facebook (et oui les profs ont un cul et font même caca) et je dévoile toutes mes informations personnelles, mais là rien d’anormal car ils prouvent ainsi qu’ils sont humains. Mais aussi à titre professionnel. Déjà qu’avec une formation c’était n’importe quoi le C2I2E alors imaginez un peu sans formation.

Alors qui de la poule ou de l’oeuf? hein qui? Le système en est très responsable. Le prof hors de la société et supérieure à la société est la grande illusion qui a mené à tout ça. Et oui chers lecteurs, je vais vous apprendre un truc ce soir: les profs sont comme les autres humains: ils vont aux toilettes, ils sont parfois mal polis et cons, ils sont parfois incultes sur bien des domaines mais soit ils refusent de l’admettre soit on les empêche de l’admettre.

Voilà comment ça se termine

httpv://www.youtube.com/watch?v=M3q17gkuOcc&feature=related

Un système inadapté finit par s’autodétruire. On pensera peut être dans le bon sens après.

 

le gardien de mon frère

Moi dans la vie je suis quelqu’un de pas compliqué.

Dans la vie, je suis plutôt le genre de personne qu’on appelle un gros con. J’ai pas une faille, j’ai une répartie qui fait qu’en général on réfléchit 15 fois avant de me parler et je suis pas baisant (ce qui signifie pour les incultes qu’on n’a pas trop envie de m’approcher). Bref, je suis un  un gros con pour ceux qui veulent pas me cotoyer et j’aime ça.

Et si il y a un truc dont je suis persuadé, c’est bien d’être tout puissant face à tout. Je sais que bien des gens ne pensent pas la même chose, mais comme c’est mon blog et ben je les emmerde un peu sur le coup. (non en fait beaucoup, parce que de toute façon vu la période, je suis encore moins aimable que d’hab).

Quand je veux quelque chose, je l’ai, quand je veux faire quelque chose, je le fais. Je l’ai déjà dit, je suis pas bien compliqué. Pas une faille, n’importe qui peut bien me dire n’importe quoi, ça me passe bien au dessus.

Socialement, je suis pas plus baisant que ça non plus. J’ai quelques potes, et ils savent à quel point je suis un communicant. Tout ce qu’on peut attendre de moi, c’est que j’existe, c’est déjà pas mal. Pour les gens que j’aime pas, je n’existe pas et je m’en tape royalement. Enfin si, eux ils pensent à moi et moi je les ignore.

Donc je suis une sorte de super héros. Imaginez un peu un super héros qui craindrait quoi que ce soit, et ben ce serait pas un super héros. Et moi, j’ai toujours pensé que j’étais un super héros. D’ailleurs j’attends avec impatience le truc qui montrera à tout le monde que je suis bien au dessus de la moyenne (genre une invasion de zombies)  Bref je suis un gros con mais je l’assume totalement.

Et ben moi le gros con, une fois par an, il m’arrive un truc étrange. Un truc qui ne doit arriver qu’aux supers héros dans mon genre; une fois par an, je pense que je suis un gros naze et toujours à la même date. une fois par an, je ne me connecte plus sur facebook à la même date, une fois par an il m’arrive de dire des trucs sympas par inadvertance, une fois par an je me cache. Pourquoi une fois par a?. Parce qu’une année, je ne me suis pas du tout senti un être un super héros. Une fois j’ai failli à moi-même et surtout à ce que je croyais de moi-même.

Imaginez vous un peu un truc. Vous êtes un super héros. Vous vivez un petit peu une vie de rêve.  Vous avez peu d’amis (normal pour un super héros car il faut bien choisir). Ne suis-je pas le gardien de mon frère? Les incultes iront faire une petite recherche, les autres comprendront un petit principe judéo-chrétien. Peu d’amis, mais des vrais. N’ayant pas de famille, mes amis sont ma famille, mes frères. Et si je peux dire que j’ai un principe, c’est bien celui-là! Etre le gardien de mon frère! (les incultes cherchent toujours). ben voilà une fois par an, j’ai cette étrange sensation de ne pas avoir été le gardien de mon frère. une fois par an, je reproduit la faille qui me bouffe.

On se replace un petit peu en arrière. Je fais une bringue du tonnerre. Etant un super héros, je suis populaire et chaque année, j’organise ce qu’on appelle la fête d’intégration. Bref la fête pour tout le monde, pour que les nouveaux se sentent intégrés.ben oui parce qu’on est vraiment intégrés que quand on a vu les gens dans un état inhabituel. Donc je fais la fête. Je passe la fête elle n’a aucun intérêt en elle-même. Je m’ennuie  en fin de soirée et bref, je ne finis pas la nuit seul.(oui malgré ma tête de con, j’ai eu un certain succès)

Donc une fête arrosée qui se termine plutôt bien. Je m’endors et à peine deux heures après je reçois un coup de fil. Il s’est passé un truc grave. Il est à l’hôpital dans le coma. J’accuse le coup, je raisonne. Ca c’est aussi la caractéristique du gros con, il raisonne (c’est un peu facile de voir un gros con dans quelqu’un quand elle pense un peu différemment). Je raisonne, et je fais, comme d’habitude confiance à la science. Je vais encore résumer. Pleins de coup de fils dans la journée pour détails. Non tout ça n’évolue pas positivement. Alors qu’est-ce que tu dis au frère que tu es censé garder quand il t’annonce que rien ne va plus. Ben tu dis ce que tu peux, et quand tu est un gros con super héros, tu dis en réalité pas grand chose. Enfin tu  sais même pas ce que tu dis.

Alors pour résumer encore, après moult coup de fils, finalement, le frère que tu dois garder te dis, ben c’est fini. Et ben là, toi le super héros un petit peu infaillible et ben tu fermes ta gueule (enfin en réalité tu hurles mais c’est comme si tu fermais ta gueule, ou comme si tu fermais ta gueule en hurlant enfin je sais pas). Parce que là, et ben en un coup de fil t’as perdu ton presque fils qui a 5 ans. Le fils tellement prodigue qu’à 3 ans tu lui a filé sa première Ubuntu. Le fils que t’as pas parce que t’as été tellement (au choix) coureur de jupon, égoïste, trouillard. Bref, le fils de tes potes, le fils du frère que tu dois garder.

Alors tu fais quoi à ce moment l?. Et ben  tu ne sais pas enfin je ne sais plus. Ce qui est sûr c’est que je n’ai pas eu le sentiment d’avoir été le gardien de mon frère et que chaque année à la même date je ne l’ai pas ce sentiment. Chaque année à la même date, je zappe tout conversation  importante. Je zappe tout ce qui peut avoir un rapport avec tout ça, chaque année j’essaie de zapper. Et chaque année, je ne peux rien zapper, chaque année je me rends compte que je n’accomplis pas mon devoir, chaque année, je ne suis pas gardien de mon frère, chaque année, j’essaie de faire comme si de rien  n’était.

Faut bien le savoir, je suis une sorte de handicapé du sentiment. Dès que je dois manifester une chose importante, je la remplace par une chose nettement plus drôle à mon goût.Mais chaque année à la même date je faillis à mon seul principe. Comment je dis tout ce que je pense à cette date au frère que je dois garder?: « ça va? ». C’est bien tout ce dont je suis capable et penser à ramener une BD en espérant que vraiment elle aura un effet quelconque.

Je ne suis pas le gardien de mon frère et chaque année, j’en suis malade.

Steve Jobs est mort le 5 octobre et ben vous savez quoi une personne bien plus importante est morte le 5 octobre. Moi  les vraies choses, je ne les dis jamais, je les pense. Je crois que penser c’est déjà énorme, mais pour mon frère est-ce suffisant? ben oui, parfois je sers à rien!

 

De la fonction de personne ressource (ou comment le travail invisible n’est pas un travail)

Il est des fonctions dans un établissement scolaire qui sont soit méconnues, soit non reconnues, soit  dénigrées. S’il en est une qui paraît indispensable, c’est bien celle de personne ressource.

Ah oui j’oubliais, comme il s’agit de l’éducation nationale, et bien dans chaque académie, cela porte un nom différent dans chaque académie (pourquoi faire simple surtout si on ne veut pas se mouiller à créer un statut). Et j’oubliais aussi, mais ça c’est parce que je suis certainement trop con, dans certaines académies, on a profité de la création du statut de référent numérique pour les supprimer.

Pour faire simple, c’est la personne, le plus souvent un enseignant, qui est chargé de s’occuper de la gestion du réseau de l’établissement et de la bonne marche des TICE. Officiellement, il s’agit de la personne qui est chargée d’organiser la bonne marche pédagogique des TICE. Dans la réalité, c’est le gros con qui a accepté de passer tout son temps libre à gérer du matériel obsolète (ou inutile), à installer des logiciels et à faire en sorte que ça marche à peu près.

Ca vous dit rien, pourtant c’est un peu le mec que vous rendez responsable de tous les dysfonctionnements informatiques de votre établissement. Parce que s’il y a un truc génial avec cette personne, c’est que quand tout va bien, on ne sait pas ce qu’elle fait, mais quand tout va mal, on a quelqu’un sur qui taper sans toujours savoir ce qu’elle fait. Si on établit un emploi du temps moyen en France, cette personne est « valorisée »  par l’institution à hauteur de 1 à 3 heures supplémentaires par semaine. Enorme! savez vous en réalité combien de temps elle y passe? Ben nous vous ne le savez pas, ce qui vous intéresse c’est que ça marche. Par contre, pour gueuler quand ça ne marche pas on vous retrouve! on ne peut pas vous en vouloir! avoir une politique de développement des tice sans mettre en place un véritable statut pour la chose c’est un peu n’importe quoi!

Mais heureusement, certaines collectivités territoriales ont remédié au problème en  mettant en place des techniciens qui gèrent quelques établissements. Oui des techniciens, pas des profs. Donc niveau pédago c’est pas ça et parfois vos préoccupations, ils ne les comprennent pas. Ce n’est pas de leur faute, ils sont techniciens, ils ne peuvent pas savoir. Dans la plupart des cas, c’est sur un collègue que vous taper parce que c’est lui qui sous des prétextes pédago assure la maintenance que personne n’assure.

Quelle entreprise dans le monde ayant un réseau de au moins une centaine de postes, plusieurs serveurs de domaine, de fichier, de communication n’a pas une personne à plein temps pour gérer ce même réseau? Quelle entreprise peut penser qu’un réseau d’au moins une centaine de postes et quelques serveurs peut se gérer en une heure par semaine? Il n’y en a qu’une, elle s’appelle l’éducation nationale.

Personnellement, j’assure cette fonction avec la grande chance de disposer de trois heures sur mon EDT pour cela (et quand je dis grande chance, je ne mesure pas mes mots, c’est ENORME et je le prends pour une reconnaissance).  Un assistant d’éducation assure 10 heures pour la maintenance générale qui n’en peut plus avec des postes ayant en moyenne 5 ans d’âges (ce qui signifie pour les néophytes, des changements réguliers de différentes parties desdites machines pourries). Bref, 10 + 6 (ben oui 3 heures pas devant élèves ça veut dire 6 heures en vrai) et ben ça suffit pas. Il faut remarquer que nous n’avons que 160 postes.

La lutte quotidienne c’est l’obsolescence du matériel. Qui est satisfait de travailler avec un PC même un peu gonflé et bidouillé qui a 5 ans, donc qui rame un peu. Ben personne. Et bien ceux qui ne sont pas satisfaits le font bien savoir.

Ils le font tellement savoir d’ailleurs que fatalement, la personne ressource ne peut apparaître qu’incompétente. On parle toujours de la même personne qui passe une grande partie de ses journées à faire en sorte que cela fonctionne à peu près, celle qui se couche à pas d’heure pour trouver pourquoi un truc déconne (ben oui parce que sur place, on dépanne et on n’a pas le temps de chercher, donc on cherche à la maison) la même personne qui a monté le premier réseau de l’établissement, passé ses mercredis dans le vide sanitaire de l’établissement à passer des câbles, la même personne qui vous trouve une solution entre deux portes, tellement rapidement que l’on en oublie qu’elle vous a donné la solution.

C’est une fonction un peu marrante non. A quelle personne vous pensez uniquement quand vous avez un problème informatique et jamais en tant que collègue? Risible s’il en est. ben oui, dans la majorité des cas, ces gens ce sont des collègues, mais on ne fait jamais comme si ils avaient des cours à préparer, on peut toujours espérer qu’ils aient du temps pour un truc vraiment utile c’est à dire répondre à vos besoins.

Voilà, parce que j’ai une vie, parce que pour une fois j’aime quelqu’un plus que la côte de boeuf, et que j’en ai ras le bol d’entendre « ça marche pas » (parce qu’il y a toujours un con pour oublier d’allumer son écran) et bien cette magnifique fonction, je compte l’abandonner dès demain.

Vous en pensez quoi de cette magnifique fonction?

En être ou ne pas en être? (ou comment discuter avec legugu du CRAP et de Ludovia)

L’Aigle vole seul; ce sont les corbeaux, les choucas et les étourneaux qui vont en groupe (John Webster) (je sais pas qui c’est).

Bon j’avais bien une idée pour la vidéo habituelle mais j’ai abandonné la recherche. De toute façon là c’est un billet sérieux dans la mesure du possible. Avertissement: toute ressemblance avec des personnages réels ou ayant existé est normale.

Ticeman

Bon Manu Gugu, tu vas m’expliquer un argument après l’autre pourquoi tu vas aller à Ludovia. je te répondrai pour chacun en t’expliquant pourquoi je n’irai pas.

Manu Gugu
J’ai décidé d’aller à Ludovia, l’an dernier. J’ai suivi les différents compte-rendus, dans les blogs et
sur Twitter, et il se dégageait une énergie formidable de tout ça. J’étais chez moi, et je me disais : mais merde, qu’est-ce que tu fais là ?

Ticeman
Ah oui, je me rappelle bien aussi de Ludovia 2010. J’étais chez moi à suivre principalement par Twitter les barcamps sympas et les conférences de Ludovia. J’ai adoré et pas mal participé par twitter. Pourtant je n’irai pas cette année non plus. Parce que s’il est vrai que tout cela a l’air sympa, tu ne crois pas qu’il y a quand même là-dedans, de l’intérêt plus commercial que pédagogique ?

MG
Le commercial, le pédagogique, oui, il faut y réfléchir.
C’est très important. La même question s’est posée à moi pour le forum de Moscou.
Mais en fait, il y a deux choses qui me poussent malgré tout à y aller, et c’est valable dans les deux cas, c’est que je crois qu’il faut essayer de comprendre ce système pour ensuite éventuellement pouvoir l’utiliser ou lutter contre lui, selon les cas.

T
Donc une de tes motivations pour participer à ce genre de réunions est de  lutter contre le système commercial ?. Remarque, tes pancartes à moscou en sont une démonstration. Mais lors de ces festivités, tu n’es pas à l’intérieur du système commercial, tu ne le connais pas. Les  commerciaux viennent faire de la pub. Tu ne vois rien de plus du système que si tu allais à Darty.

MG

Ces choses existent, les intérêts commerciaux autour de la pédagogie, il faut les regarder en face. Mais je suis aussi certain que nos démarches sont complémentaires : se rapporter à quelqu’un qui garde du recul c’est important, car dans ces événements il y a des effets de groupes puissants qui peuvent emmener loin.

T

Justement sur l’effet de groupe, que ce soit Ludovia ou les Rencontres du CRAP dont tu as parlé sur ton blog, ne penses tu pas qu’il se forme là une sorte d’illusion de l’avancée pédagogique par ces événements ?. Aller les amis, généralisons l’usage des réseaux sociaux, et puis après on fera griller des knackis autour d’un feu en chantant et puis si 95% du monde éducatif n’est pas prêt ce n’est pas grave, nous sommes 5% de bisounours. Je me souviens d’un de tes tweets où tu parlais de révolution dans l’éducation à Sainte Affrique. Crois tu qu’une bande d’une centaine de personnes passionnées par leur métier et envisageant des évolutions soient à la base d’une révolution dans notre domaine ? Pour moi, et c’est une raison pour lesquels je n’irais pas, c’est cet effet Loft Story, qui fait qu’à force de vivre en vase clos, on a tendance à croire ce qui n’est pas (mais je pense quand même que l’on y parle un peu mieux le Français dans ces rencontres).

MG

Ce que j’avais tweeté, c’est que j’aimais le fait que plutôt que de parler de révolutions, on envisage de la faire, de la commencer, tout de suite.
Sur l’effet d’un groupe de personnes, je suis tout à fait persuadé que oui, c’est possible d’initier ainsi des changements.
Ce n’est pas ce groupe qui va faire le changement, c’est le contexte.
À un moment donné, c’est de la dynamique, l’équilibre d’un système devient instable, et à ce moment on peut en donnant une impulsion obtenir des effets très importants (on peut même lancer un truc qui nous échappe totalement, ou se retourne contre nous).
Et j’ai une conviction profonde, de l’ordre de l’instinct, que j’aurai du mal à expliquer, qui est que maintenant nous approchons d’une de ces zones instables, d’un de ces points de bifurcation qui peuvent tout changer.

T
C’est marrant, je suis aussi convaincu que l’on se trouve dans une période de transition. Tu es un grand optimiste mais cela ne m’étonne pas quelque part vu ton côté sentimental. J’ai une vision plutôt alarmiste de la chose qui est un argument pour ne pas participer. Je crois que cette période de transition n’est pas du tout favorable à l’évolution de l’éducation. Et c’est aussi pour cela que je me méfie des ludovia & co. Une fois de plus l’effet groupe fait que l’on se cache la vérité. Il y a bien une transition mais elle mène vers un retour en arrière. Le but pour moi assez général des politiques mais aussi de la majorité des enseignants, est de couper l’herbe sous le pied des pédagos. Aujourd’hui plus personne ne se cache pour dire que ce qui arrive dans l’éduc nat est le résultat de ces pédagos à la Mila (coucou). Je ne citerai pas des forums de profs ou des blogs soit disant pédagos ici, mais désormais c’est public et ça a de l’écho. Et je n’aime pas avoir des illusions car je sais qu’en participant, j’aurais le même sentiment que toi même si c’est culcul et qu’invariablement je retrouverai ensuite ma même ZEP, mes mêmes collègues et leur même pédagogie à mémé (pas tous), les mêmes idées en salle des profs. Rien n’aura changé, sauf que j’aurais pris du bide à cause de la bière. Alors oui il y a une évolution mais elle est lente, très lente.

MG
Je crois que dans l’ensemble nos visions sont assez proches, et donc il faut voir où elles diffèrent.
Je crois que la différence, c’est que tu te places dans une optique de transition, de changements profonds mais dans une continuité des idées en place. Pour moi, on arrive dans une zone de puissantes turbulences, et je crois qu’on peut s’attendre à des bouleversements, des mutations profondes.
Le monde change à toute vitesse, les révolutions arabes en sont un exemple sidérant. Les secousses boursières, la montée  en puissance de l’Asie… Je pense donc que des choses vont bientôt se mettre en place, brutalement. Et ces choses, il y a peu de chances qu’on arrive à influer sur elles… Sauf, peut-être, avec un peu de bol, beaucoup d’instinct, et surtout un bon sens du timing. Il se peut que là, on arrive à proposer au bon moment, la bonne chose. Ça aura peut-être une petite influence… ou peut-être pas. Mais je pense qu’il faut essayer.

T
Je dois être beaucoup mois optimiste une fois encore. Tous ces changements certes sont un signe, mais sur l’avenir de l’éducation, qu’attendent les gens, les parents, la majorité des profs ? Ils attendent que l’on reviennent en arrière, à l’éducation à la papa, l’autorité. Ils ont peur et la peur ça ne conduit pas à des bonnes choses. Ils n’attendent pas seulement ce retour en arrière pour l’éducation, ils l’attendent pour tout. Ils rêvent du temps où Moktar gardait ses chèvres et fermait sa gueule devant un dictateur, ils rêvent d’un temps où les Chinois ne fabriquaient que des trucs pourris et des pyjamas qui brûlent, ils rêvent d’un temps où l’Europe était le centre du monde. Les gens veulent revenir en arrière et le premier lieu où ils veulent que cela arrive c’est à l’école. Alors tous ces pédagos qui se réunissent pour révolutionner l’éducation et faire baisser les résultats PISA et ben ils en veulent pas. Parce que tout ça c’est bien la faute à ces salauds de pédagos, hein?(Ckika inveté les compétences au lieu de faire apprendre par cœur, hein Cki ? Et je crois qu’en mettant ces événements en avant, on participe à cette peur.

MG
Ce qui fait aussi que je suis optimiste, c’est que j’ai vu que les collègues de mon établissement, qui au départ correspondaient tout à fait à ta description, ont totalement changé (pas tous) quand on leur a montré avec Colvert, notre projet interdisciplinaire de journal, qu’il pouvait exister une alternative crédible, faisable.
La dynamique est partie de là… et quand j’y repense, elle est partie de presque rien. Et il y a eu une inversion : ceux qui ont sauté le pas ont pris le dessus, les autres se sont recroquevillés, sont partis, ou sont en train de se rapprocher de nous.

T
Et tu crois que ta participation aux sauteries pédagogiques a un lien avec cette évolution et ce projet Colvert ? Crois tu que l’impulsion est venu de là ou que tu l’avais en toi. Vient-elle de Twitter ?

MG

C’était en moi, ça a démarré dans des circonstances un peu dingues, et ensuite il y a eu twitter, le réseau, elab, et les rencontres IRL… et dans les sauteries, il y a les rencontres. Et des rencontres avec des gens qui ne sont pas connectés. Je pense que peut-être c’est ça le plus important.

T

Pour moi réunion de profs, ça rime invariablement à discussions sur la difficulté du métier, plaintes souvent injustifiées (Kevin il a jamais ses affaires c’est invivable ! ,et y’en a qui rendent jamais leurs devoirs, comment que je fais moi pour avancer). Tu sais, bossant dans un bahut à peu près du même style que le mien, à quel point il est pénible d’entendre ces plaintes.

MG
Dans une rencontre, les gens ont traversé la France pour une raison. On se retrouve donc au delà de ce problème de salle des profs. On ne se dit pas : est-ce qu’il faut travailler en groupes. On travaille en groupes. On ne se dit pas : est-ce qu’on va travailler par compétences, on met des activités en place pour le faire.

T

Mais pour le coup, on retrouve le côté vase clos. Y-a-t-il des discussions, des débats ? Parce que sans se prendre à la gorge c’est quand même bien d’avoir des points du vue au moins légèrement différents pour faire avancer les choses. Et c’est même carrément bien de se prendre à la gorge parfois

MG

Tu as raison, il y a cette tendance, d’autant plus qu’il y a des collègues qui sont dans les mouvements depuis longtemps, qui se connaissent bien, etc… Mais c’est le rôle des nouveaux de venir et de secouer le cocotier, de dire qu’on ne peut pas passer notre temps à se goberger et qu’il faut dialoguer, et aussi entendre les arguments, les stratégies des adversaires. Et si ce ne sont pas des cons, ils acceptent les nouveaux, les écoutent, les intègrent. Au CRAP ce ne sont pas des cons.

T

Bon au moins une sauterie à envisager alors. Allez, pour finir, Gugu, il faut que tu lâches un truc ! Que s’est-il passé avec les clowns ? De ta réponse je promets de décider de ma participation aux futures sauteries.

MG

Avec les clowns, on a appris à regarder les autres, on a appris à se donner sans calculer, on a appris la valeur du silence… Et à la fin on était capables de dialoguer sans parler.

T

un peu comme pour dire à ta femme d’aller chercher une bière juste d’un regard ?Bon ben si on apprend ça, je vais beaucoup bouger l’année prochaine !

MG

Ouais, mais attention… A la fin, les clowns, on était tous déchirés. On s’était sorti les tripes comme c’est pas croyable. Du coup, c’est pas facile de reprendre pied ensuite…

Mais c’est humain. Et ce qui vaudrait le plus de faire le voyage dans ce genre de rassemblement, c’est bien l’humain. Et ça, ça ne commence que lorsqu’on peut regarder quelqu’un dans les yeux…

Conseils aux jeunes qui débutent (ou comment arreter de vous stresser en lisant les conseils d’avant la rentrée)

Aller hop la vidéo du début!

httpv://www.youtube.com/watch?v=Gw_nhEddtD4&feature=related

Etrange me direz-vous et ben pas tant que ça. Et oui vous entrez dans un métier pas très normal. Imaginez que vous prenez votre cartable depuis 22 ou 25 ans pour aller à l’école, et que vous allez encore le prendre 40 ans. Ben oui, c’est pas très normal.

Alors comme vous êtes hyper stressés, vous lisez tous les conseils à la con que l’on trouve sur le net ou ailleurs. Les 20 trucs à ne pas faire ou à faire, les 15 trucs indispensables, les petits trucs qui font un bon prof.

Foutez tout ça à la poubelle. Personne n’a à vous donner de conseils. La pédagogie, c’est quand ça marche, quand ça marche pas, c’est que c’est pas bon. Si un tel ou un tel vous dit qu’il faut faire comme si ou comme ça, c’est qu’il doit plus bosser, ou qu’il a oublié. Ce qui marche pour un ne marche  pas pour un autre, ce qui marche avec un élève ne marche pas pour un autre. Y’a pas à tergiverser. Si déjà vous vous dites vous même je vais faire comme si parce que ça ça marche, ça ne marchera pas.

Un des trucs important, c’est le bruit. Ne pas avoir de bruit, ce n’est pas forcément bon signe. Le bruit c’est aussi de la réflexion, et du travail. Des élèves qui ne font aucun bruit, c’est pas normal (ou ils font des conneries, ou ils s’ennuient). Parce que dans les conseils à la con, il y a toujours la gestion de classe. Un troupeau ça se gère, pas une classe. Une classe au mieux, ça s’accompagne.

Et surtout, surtout, on sait qu’on est fait pour ça, quand on essaie des choses, quand on change fréquemment sa façon de faire, quand on teste. Alors oui parfois on se viande et on se fait mettre la misère par les sauvageons. Mais quand vous ne tenterez plus rien, quand ils sentiront que vous êtes dans la routine et l’ennui, vous le paierez. Tant que vous tenterez de vous améliorer, ils vous pardonneront.

Vous êtes sans doute très bon dans votre matière, ça ne fait de personne un bon prof, mais ça n’en fait pas non plus un mauvais.

Voilà, j’ai rien à dire de plus sur ce sujet. Etre bon c’est avoir envie et accepter de se faire dessus quand on se plante. Et surtout ne méprisez jamais vos « mauvais élèves » ce sont peut être eux qui apprécient le plus vos efforts.

 

Ma tablette, mes slips et Moi! (ou comment les tablettes ne changeront rien)

Bon, parce que je suis sympa et gentil, et parce que j’ai quand même des vrais amis dans la vraie vie, ben j’ai passé la journée à déménager un pote (d’ailleurs il a une baraque plutôt pas mal maintenant). Bref, vous vous en tapez royalement, mais voilà t’y pas qu’en rentrant je découvre qu’il y avait eu débat sur la révolution des tablettes dans la TL twitter (pour les novices, les gens que je suis sur Twitter). Bref merde je rate un débat et je me dis, ben si je n’avais que des amis sur Twitter, et ben j’aurai jamais déménagé aujourd’hui et je ne serai pas fatigué.

La loose, j’ai oublié la vidéo

httpv://www.youtube.com/watch?v=sCETMOLSurs

Bon rien à voir avec le sujet, le sujet du débat, c’était je cite : « Les tablettes ouvrent-elles une nouvelle ère? ». oui je cite un tweet là en fait.

Ben moi les tablettes j’aime bien en parler. Quelqu’un que je ne citerai pas dans ma TL m’a prêté une tablette archos pour que je découvre. J’ai un peu joué avec la chose, je l’ai ramenée en classe, je l’ai prêtée à les élèves (ben oui c’était pas à moi alors les élèves ils l’ont utilisé en classe pour voir, sinon je l’aurai jamais prêté). Et je me dis quand même c’est vachement bien ce truc.

Enfin j’avais déjà découvert chez moi que c’était vachement bien. Ben oui dessus, on peut écrire des trucs comme sur un ordi, on peut mater des trucs comme sur un ordi, on peut aller sur facebook ou twitter comme sur un ordi, on peut voir ses potes comme sur un ordi, on peut faire plein de trucs comme sur un ordi. mais surtout, et ça c’est la révolution, on peut le faire aux toilettes. Ben oui, essayez d’aller aux toilettes avec un ordi (bon je dis ordi, mais j’ai remarqué qu’ordi, seuls ceux qui ne l’utilisent pas emploient le terme, d’habitude je dis pas ça, c’est juste pour que vous compreniez). Alors qu’aux toilettes, c’est royal. bref, pour résumer ce premier avantage, la tablette a contribué à l’amélioration de mon transit en me permettant des pauses prolongées aux toilettes.

Mais voilà, pour en revenir à un débat de fond, » la tablette ouvre-t-elle une nouvelle ère? », ben là je me retrouve bien moins convaincu. Bon depuis ce prêt sympa j’ai succombé et j’ai acheté une tablette à moi. Ma Tablette à moi c’est un eeepad transformer sauf que je n’ai pas encore le dock qui permet d’avoir un clavier comme sur un PC donc je suis contraint de l’utiliser comme une tablette. Non parce qu’il faut bien le dire, je suis habitué à plein d’autres trucs avec mes doigts, mais écrire sur une tablette faut bien dire que c’est dégueulasse. Ben oui ça prend du temps et quand tu manges des frites ou une entrecôte et ben t’en colle partout dessus. Sur le clavier, c’est moins grave c’est pas l’endroit où tu regardes.

Oups faut que je pause, mes sushis arrivent.

enfin Bref à ceux qui voient une révolution dans la chose je dirais, non, pas pour bosser, mais oui pour un usage quotidien de la chose. D’une part, le côté tactile ça plaît à pleins de gens, enfin ceux qui ont des doigts propres. Deux, faut bien dire un truc, c’est qu’une tablette bien faite, c’est un outil quand même bien foutu pour tout le monde. J’aurais dit un outil à mémère mais comme @lannoy29 vient de faire un billet sur le même thème dans lequel il cite sa belle mère, je vais tenter d’être respectueux une fois dans ma vie. La tablette c’est quand même l’outil que tout le monde peut comprendre parce que tu ne ranges rien nul part, tu ouvres ton application et plouf tu retrouves ton travail. Enfin voilà, la tablette c’est quand même l’avenir de l’utilisateur lambda de l’informatique qui fait chier son monde d’habitude parce qu’il est même pas foutu de retrouver son propre travail. Et même si je suis honnête je dirais, c’est quand même idéal pour 80% de la population dont les seules utilisations de l’informatique sont:

-aller sur Facebook

-aller sur MSN

-chercher deux trois bricoles sur Internet

-regarder du porno. Si comme moi vous répareriez des PC pour les autres et ben vous seriez que c’est une grosse part de l’utilisation informatique. Et je précise aussi qu’effacer l’historique ne rend pas la chose invisible. Messieurs mesdames, vous avez bien de la chance d’avoir des conjoints qui ne savent pas.

-faire de la vidéo conférence. là je pense aux papys et mamies qui veulent voir leurs petits enfants et être gâteux devant. En réalité tout le monde sait qu’après la visio les vieux font la nouba en se félicitant que leurs enfants habitent à 500 bornes pour ne pas avoir à garder les chiards.

-regarder des séries pourries

-regarder des vidéos

-écouter des MP3

Bref, pour l’utilisation de tout le monde et ben la tablette, y’a pas à dire, c’est quand même une sacrée évolution. t’as pas à passer trois plombes à chercher tes fichiers parce que tu ne sais plus dans quel répertoire au nom romantique tu les as rangé. A ce propos, 50 % des visionneurs de porno, rangent leur vidéo dans un dossier lié au travail. Surtout, tu te biles jamais, t’as rien à paramétrer, ça se met à jour tout seul. Honnêtement, ce sera le calvaire des boites de dépannage informatique. non parce qu’il faut bien le dire, ça marche toujours, et quand ça marche pas c’est que c’est foutu.

Bon revenons sur la belle-mère à @lannoy29qui a le malheur d’être du côté obscur de la tablette. D’ailleurs si j’en crois le prénom de sa petite dernière, il assume son côté sith. Bref,, madame la belle-mère (madame, si vous lisez ce billet, sachez que votre gendre est admirateur de sa belle mère et qu’il en dit au quotidien le plus grand bien), vous avez bien fait, la révolution est faite pour vous.

Mais si j’en reviens au truc de départ, ben la révolution elle est pas faite pour moi. J’adore ma tablette, je ne m’en sépare plus, même au toilettes, elle est un outil ouvert (d’ailleurs étant la plupart du temps sur la table du salon, tout le monde s’en sert), mais voilà je ne travaille pas avec). Au mieux, je prépare des choses, mais pour vraiment travailler, je reprends mon manchot préféré ou même, la honte, mon bigmac aux fenêtres (oui c’est le nom de mon ordi sous Windows). bref, pas moyen de travailler avec ce truc. Why, me direz vous, but why?

Because, les outils sont trop simples, on ne peut pas aller au fond des choses avec ça. Sur ce point, je reste assez optimiste car je suis convaincu que des vrais applications pro viendront. Il n’y a pas de clavier. Et là c’est un point fondamental. 1crivez avec une tablette, même les plus habitués, on n’atteint pas la vitesse du clavier. Bon là encore, je pense que ça changera avec des claviers virtuels plus intuitifs et automatiques, mais pour le moment c’est pas ça. Le vrai problème c’est l’habitude. Je travaille depuis 1996 sur un PC, quand je dis je travaille, il s’agit d’une activité quotidienne et comprenant plusieurs heures pr jour. J’utilise des logiciels plutôt professionnels, permettant des choses complexes et demandant de la ressource système. Et ça aucune tablette, de la pomme au robot, n’en est capable/ il y a des applis sympas, il y a des tablettes mieux que d’autres, mais aucune ne permet la puissance d’un PC.

Par contre et là je vais en revenir au sujet du billet (non parce qu’il faut dire qu’il y avait le mot slip dans le billet et qu’il y en a déjà qui se disent c’est bien nul de mettre un truc dans le titre pour attirer du monde) la tablette a un avantage, l’ultra mobilité, l’ultra simplicité. Alors pourquoi des slips dans tout ça? ça n’a rien à voir avec le sujet! juste, je ramène une collègue très souvent en fin de journée, et comme je n’avais pas de sac de voyage pour me rendre chez ma dulcinée, j’avais tendance à mettre mes slips dans le coffre, de la voiture avec ma tablette. En déposant son sac elle observe la chose, elle ne voit que les slips et pas la tablette, j’en ai juste déduit, que la tablette, ça ne passionnera pas tout le monde tout de suite. Pour la petite histoire, tout cela s’est bien réglé, en ayant ras le bol de voir mes slips dans mon coffre, elle m’a offert un sac de voyage. Et finalement elle avait parlé de la tablette à son homme (Ticeboy c’est son nom), donc j’en déduit, qu’elle avait vu ça comme un gadget mais que finalement ça l’intéressait.

Salauds de pauvres (ou comment les enseignants sur twitter ne sont pas des enseignants comme les autres)

Bon je me suit tâté longtemps avant d’écrire ce billet. D’abord, je voulais écrire un billet d’accueil  pour le transfert du blog sur son nouvel hébergement, mais je trouve ça plutôt naze parce qu’en réalité, il n’y a pas de rupture, et ceux qui viendront lire, seront probablement les mêmes que ceux qui venaient lire l’ancien.

Mazette, j’oubliais, on commence toujours par une vidéo non?

httpv://www.youtube.com/watch?v=g49oPb6kuDg

Bon, je ne voudrais pas aller contre la tradition. bref, je reviens à mon propos. je voulais pas le faire ce billet. Mais début de vacances oblige (enfin vous êtes en vacances, moi je ne sais jamais en quoi je suis), réflexion et relâche et je me dis, mais pourquoi j’ai du mal avec mes collègues.

mais non je blague, j’ai du mal depuis le début avec les profs. Ben oui, où est-ce qu’on peut voir des gens aussi fermés que dans l’éducation nationale, aussi obtus pourrais-je dire. Qui  ne regarde pas des merdes à la télé en disant que c’est de la merde? qui ne joue pas aux jeux vidéos en disant que c’est de la merde? qui ne lit que des trucs chiants en disant que ça déchire (enfin non en disant que c’est potentiellement un Goncourt). Enfin qui est autant de mauvaise fois? Non parce que moi je le sais que vous regardez de la merde à la télé, que vous lisez Voici même pas chez le dentiste et que vous jouez à des jeux pourris sur facebook (ça c’est l’avantage d’être administrateur réseau d’un établissement et c’est parfois très fun).

Et voilà je me suis encore égaré et personne ne me préviens. bref, je voulais pas faire ce billet parce que je voulais pas dire que j’aimais pas les profs. Mais bon vacances obligent, et ben j’aime pas les profs mais j’aime bien ma TL de profs sur twitter. Alors comment cela se fesse?

Il y a quelques mois, j’avais lancé un sondage demandant à ma TL quelle profession exerçaient leurs parents. Ben j’ai été quelque peu surpris. ben oui, les profs sur Twitter, ben y sont pas comme les profs dans la vraie vie.

Bon j’avoue j’ai du mal à trouver des études récentes sur l’origine sociale des enseignants. j’en ai trouvé quelques unes, mais comme c’est pas mon domaine je ne sais pas quelle crédibilité leur accorder. En tout cas, elles ont toutes un point commun. Les enseignants sont des enfants de bourgeois (bon c’est un terme que l’on retrouve souvent dans les études mais je ne sais pas ce que cela veut dire parce que je suis capable de me payer un sabre laser à 150 euros alors que ça sert à rien; enfin si ça sert à tuer des jedi; et voilà que je m’égare encore). Bref, les profs c’est des bourgeois.

Que Nenni, les profs c’est des salauds de pauvres (tu comprends mieux le titre maintenant?). Bon je n’ai eu que 49 réponses à mon sondage. mais alors que plus des trois quarts des enseignants sont issues de catégories dites favorisées et ben dans ma TL plus des trois quarts sont issus de milieux défavorisés ou très moyens. Bon j’avoue que très moyen, c’est pas très scientifique mais ça veut dire presque salaud.

Alors là je suis tombé un peu de ma chaise! ben oui! Tombé. Et sur le cul même. Faut dire que ça en a mis un coup à mon côté catégorisant. Les profs ne sont pas tous les mêmes et sur Twitter et ben ils sont même très différents. Bon ça mériterait une analyse scientifique tout ça mais j’ai pas que ça à faire de ma vie.

y’a enfin des profs que j’aime bien et c’est déjà pas mal, et bizarrement ce sont ces gens là qui m’inspirent, alors j’ai pas besoin d’une étude pour savoir pourquoi.

Bref,  je viens de comprendre pourquoi je voulais pas le faire celui là de billet! Y’en a encore une qui va me dire que je caricature! mais ça je le fais jamais hein?

il va de soi que cet article est un appel à un sociologue sérieux pour une étude sérieuse. Sociologue, ça m’a toujours fait rire comme mot!