L’année de la quiche: ou comment la formation au numérique (l’outil) ne doit pas être une formation comme les autres

Qu’arriverait-il à un enseignant lambda, sans maîtrise des outils, s’il souhaitait s’y mettre?

On m’excusera pour le côté sexiste ou ce qu’on veut de la vidéo (ou pas d’ailleurs je m’en tamponne un peu), je prends ce que je trouve.

Vla presque un an que je n’avais rien écrit sur ce blog. Plein de raisons bonnes ou mauvaises :  préparation de mon mariage (vous ne vous rendez pas compte à quel point ça prend du temps), donc préparation d’un déménagement, donc un enfant en presque charge (ça prend encore plus de temps), du boulot par dessus la tête (bien que non prof de prépa donc sans le salaire qui va avec aussi).

Bref, longtemps. Et puis ce soir, Bing. Je me rends compte quand même que çà me manquait un chouilla (ou chouya il y a deux écoles). Donc je me dis je vais écrire un truc. D’habitude, c’est en réaction à la connerie ambiante, à l’humeur, tout ça…

Ben là, on peut pas dire. Enfin si en fait. Ca fait quelques temps que ça cause de numérique sur ma TL, de formation, de refondation etc…. Et puis ça devait me démanger la rate ou un organe comme ça. Qui c’est tous ces cons qui causent et pondent des trucs à deux balles. parce que dans le genre trucs à deux balles, ça se pose en ce moment. La mise en place d’une Direction du Numérique pour l’éducation, alors que dans le même temps on met en place la daube du permis internet en primaire! Dotations de iPad verouillés dans une académie montagnarde et j’en passe et des moins bonnes.

Ca me démangeait en fait depuis longtemps maintenant que je fais le bilan. On se décide à faire finalement ce qu’on a toujours fait dans l’éducation : donner à des ignorants le pouvoir de décider ce qui va se faire pour améliorer les choses.

bref y’a un soucis dans le bousin.  Pourquoi donc mettre une énième direction de je ne sais quoi? La solution est simple. Tout est à revoir. Pourquoi le numérique ne prend pas à l’école ? Certes, y’a les « mais j’ai pas été formé moi » (en fait ce sont des profs qui ont oublié qu’ils devaient parfois bosser tout seul), les réacs habituels. Petite parenthèse parce que je suis comme ça. Le terme réac est très critiqué en ce moment car on colle ce terme à tous les gens qui voient les choses différemment. Bullshit, un réac c’est un réac, quelqu’un qui ne veut pas évoluer (et pîs c’est tout). Je reprends donc. Après ces gens, il y a aussi les « je ne suis pas assez payé pour bosser en plus » (bon on va pas trop leur en vouloir parce que c’est pas faux mais c’est quand même à deux balles comme excuse), les « on n’apprendra jamais mieux qu’avec un Bescherelle » (ta mère), Bref, y’a plein de gens qui n’en veulent pas. Et pourquoi hein Pourquoi?

Ben parce qu’on leur offre de la daube. N’y voyez pas une critique des formations existantes souvent faites par des gens qui y croient encore un peu. Voyez-y une critique du fonctionnement des formations.

Alors revoyons une formations au ralenti. Non je blague, c’est souvent assez chiant pour ne pas les ralentir. Une formation c’est quelque chose décidé par quelqu’un qui ne sait pas ce que veulent les stagiaires, pour résoudre les problèmes de ces même stagiaires. Souvent c’est fait avec un plutôt bon esprit d’ailleurs. Par exemple, avec 4 ans de retard, un inspecteur découvre l’existence de Didapages et décide qu’il serait bien d’offrir une formation là dessus. Oui l’inspecteur est lent, c’est normal, il est recruté sur cette compétence que tout le monde leur envie, cette faculté d’être hors du temps un peu comme le docteur Who (si tu sais pas qui est le docteur sors).

Bref, on décide d’une formation. Le problème n’est pas là, je trouve admirable que l’on prenne la décision. On fait la formation. Les stagiaires en prennent plein les yeux. Ouah on fait des supers trucs avec cet outil! et c’est vrai.

Et le stagiaire rentre chez lui. Il a des cours à préparer, des Legos à monter avec le petit dernier, des leçons à réviser avec la grande, des toilettes à changer, des rendez-vous chez le dentiste (Bref, le stagiaire est prof et il fait caca aussi). Mais le stagiaire est de bonne volonté. Alors après toutes ses occupations, il va décider de se mettre au boulot et de mettre à profit son stage. C’était si simple pendant la formation avec ce formateur si sympa (y’en a plein j’en connais mais y’a des gros cons mauvais aussi). Et puis il va bloquer sur un truc tout con. Il va chercher parce qu’il est un peu persévérant. Chercher. Et puis, il ne va pas trouver (effet de style très littéraire ici! ah non en fait).  Et puis il va abandonner.

Voilà le problème de base de la formation. Que se passe-t-il alors ? Ben rien. Parce que voilà, quand on cherche à utiliser un outil, et ben derrière il faut du répondant et la formation dans l’Éducation nationale, elle ne connaît pas le répondant. Pourquoi? Une sordide histoire de statut! Dans l’Educ nat (oui nous aussi les profs on aime raccourcir ça donne un côté sympa), et ben les formateurs ils sont profs. Bref, un prof il fait X heures, avec ou sans décharge, et pis après, ben on sait pas trop quoi faire. Parce que pour avoir du répondant, il faut avoir des réponses. Alors qui va répondre au stagiaire qui essaie et qui bloque hein qui? Ben, Personne. Voilà le gros soucis.

La formation c’est : tu viens, tu vois. Si t’as un bon formateur, t’essaies un peu. Et après, ben….. Rien n’existe pour un stagiaire qui en voudrait un peu? RIEN.

En fait si, mais là il faut que le stagiaire il se sorte un peu les doigts… S’il se démerde un peu, il trouvera les gens qu’il faut. Il trouvera des appuis mais pas du tout en lien avec sa formation.

Et puis, BAM, je vois que quelqu’un essaye une démarche nouvelle. Cette personne, décide, dans le cadre d’un MOOC (j’en reparlerai bientôt des Mooc). Je ne porte pas le concept dans mon cœur. Bref, là le Mooc, c’est d’initier des gens à Twitter. Alors, j’observe, je lis discrètement les adhérents au bidule, et je me rends compte qu’il y a un truc (dont je me doutais un poil) qui tient bien la route (Vous ne connaissez pas l’initiatrice du truc, mais on peut se douter que ça va tenir la route). Why is the Truc so tening the road? Et bien parce que tout simplement, le truc est pensé, bossé, et surtout accompagné. Et voilà le maître mot, Accompagné.

Bref, le Twittmooc (j’avais pas dit le nom hein?) est une formation (hors champs éducation nationale) qui propose de s’initier à Twitter (ou comme la plupart y sont déjà) de s’améliorer. Alors pourquoi j’ai trouvé cela si bon. Parce que le suivi est permanent. Il y a des tuteurs (chose impossible réellement dans l’Educ nat pour cause de statut débile), et il y a surtout des gens qui maîtrisent derrière et qui peuvent 1) Soit répondre à toutes les questions 2) Soit trouver quelqu’un qui connaît le réponse 3) La réponse 3. Bref, il y a toujours quelqu’un derrière (pas Stéphanie, hein, les stagiaires).  Et voilà le gros bousin de l’Educ nat. Tu vas en formation, tu reviens, t’es tout seul.

C’était pas dur à comprendre pourtant. il faut quelqu’un derrière tous les stagiaires qui souhaiteraient utiliser le numérique (encore là il y aurait bien des choses à définir mais je laisse la sagesse de Michel Guillou vous éclairer)

Et encore sur ce billet, je ne parle que de la maîtrise d’outils (oui je ne suis qu’un sale maîtriseur d’outils). Imaginez toutes les formations. Ben c’est pareil.

Donc Bravo à ce Twittmooc, dommage que ça n’ait pas été pensé par nos décideurs. Et voilà tout le soucis. On ne conçoit les formations qu’à la lueur d’un statut à deux balles. les formations sont donc inefficaces (oui je sais c’est très généralistes, y’en a des biens tout ça, pipo).

Et voilà le rabat-joie qui me demande pourquoi j’ai appelé ce billet l’année de la quiche. des quiches en vrai je n’en connais pas. Je connais plein de gens qui veulent, qui essaient. qui se plantent, qui réessaient, qui demandent. Je connais donc plein de gens qui voudraient mais qui ne sont pas accompagnés par leur ministère pour ce faire. ces gens ils trouvent leurs recours à l’extérieur et ce n’est pas normal. ces quiches je les aimes.

Alors, repensez la façon de les aider!

Ce billet a été corrigé par ma femme, merci de vous adresser à elle pour toute remarque

 

 

2 réflexions sur « L’année de la quiche: ou comment la formation au numérique (l’outil) ne doit pas être une formation comme les autres »

  1. Ping : L’année de la quiche: ou comment l...

  2. Comment te dire que depuis que je t’ai découvert sur Twitter je découvre 1001 choses qui me font aimer mon métier de nouveau. (Y a deux ans j’utilisais mon téléphone en classe en mode modem puisque aucune connexion réseau et un lève a dit au principal que je jouais en classe. Le principal a cru l’élève et j’ai récolte la réputation de glandeuse….)(le principal est mort depuis tiens !)(je suis mauvaise pour le coup oui) . Bref je suis à 100% d’accord avec toi mais je rajouterai quand même que parfois les stagiaires osent peut être pas déranger. Comme moi qui lis tout sur Twitter mais n’ose pas t embêter avec des questions. J’ajoute que faire une formation tant qu’on a pas le matos ne sert à rien. Faut pratiquer de suite sinon c’est foutu.
    Merci pour tout ce que tu me fais découvrir (je tutoie j’ai l’impression de te connaître à force lol)

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