Beaucoup de bruit pour rien, réformette et hystérie collective

Ca fait bien bien longtemps que je n’avais écrit ici. D’une part je croulais sous le boulot et d’autre part j’avais décidé d’être moins grossier en ligne dans la mesure du possible. Je mis donc ce blog de côté en attendant des jours meilleurs. Puis vint la réforme du collège, ses discussions ayant perdu tout sens de la mesure, les insultes fusant de toute part à coup de blocages sur les réseaux sociaux, de subtweets, de caricatures et autres manières utilisées comme toujours par les moins dotés intellectuellement. D’ailleurs je me demande fréquemment comment ça se passe pour ces gens dans la vraie vie quand ils discutent d’un sujet polémique ou d’une dispute, ils doivent se balader avec un écran mobile à placer entre eux et leurs adversaires.

Bref je décidais donc de ne pas écrire sur le sujet vu l’immensité de la connerie ambiante et je m’orientais donc vers mes autres blogs nettement plus utiles puisque pas grand monde ne s’intéresse à mon avis.

D’ailleurs mon avis il est simple comme ma pensée diront certains, Je suis POUR la réforme du collège telle qu’elle a été présentée. Attention, cela ne signifie pas que je gobe le tout comme du caviar, mais que globalement ça me va et que ce serait mieux si on changeait deux ou trois détails.

D’abord je suis pour car il ne s’agit que d’une réformette qui ne change pas grand chose. Concrètement quels sont les gros changements? les EPI, l’AP et la disparition des bilangues et en plus même pas partout.

Et là j’entends le troll qui trépigne et hurle aux EPIS. Comment? on va m’enlever une heure et comment je finis mon programme? C’est marrant ce genre de phrase.J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé une seul texte où il est dit que l’on perd une heure pour faire autre chose. par contre il est bien spécifié que l’on traite son programme d’une façon différente. je dois être trop basique puisque je l’ai pris comme cela immédiatement et que, coïncidence je ne crois pas, cela a été présenté ainsi lors de formations disciplinaires par l’inspecteur et avec des exemples tout à faits crédibles à l’appui.

Et en plus il n’est écrit nulle part que l’on prenne une heure pour cela à un enseignant puisque comme c’est interdisciplinaire, c’est pris sur plusieurs matières donc rien n’empêche à une matière de faire 1 heure par mois quand une autre ferait une demie heure par semaine et encore une autre et encore une autre jusqu’à fournir aux élèves le quota prévu. Et, Coincidence, je ne crois pas, c’est exactement comme cela que c’est prévu dans mon établissement l’année prochaine. Bref, je ne comprends pas les hurlements sur cette « perte » qui n’existe pas, surtout quand, par exemple c’est ce qui se faisait avec l’Histoire des Arts. D’ailleurs pour les plus dubitatifs, continuez l’histoire des Arts, c’est un exemple parfait d’EPI.

D’ailleurs sur ce sujet des EPI, on voit bien que pas grand monde n’a compris puisque la plupart des exemples donnés par des pro ou des opposants à la réforme, sont en fait des IDD. He ouais, pour les plus grands imaginatifs, il ne sera pas question de traiter de l’usage de la tête de veau dans une perspective de développement durable, mais bien de traiter votre programme

Et, Coincidence je ne crois pas, c’est pareil pour l’AP. Comment on m’enlève une heure pour faire de l’aide aux devoirs? Ben non justement mais là c’est aussi un mauvais choix d’appellation qui est source de problème. ce n’est pas de l’aide au devoir c’est travailler différemment sur des points méthodologiques, son propre programme. D’ailleurs, parmi ceux qui ont bien compris l’AP, il y a les chefs d’établissement qui massivement ont placé une grosse partie des moyens de marge pour dédoubler de l’AP. C’est dingue, disposer de groupes au lieu d’une classe entière pour faire ce que l’on fait en classe, de la méthodologie. Bref une fois de plus je ne comprends pas bien les hurlements.

Vient enfin l’histoire des bilangues qui d’ailleurs sont maintenus dans quelques établissements. Elles sont supprimées pour mettre la deuxième langue dès la cinquième. Comment, on remplace un dispositif qui permet aux familles (et aux établissements) de créer des classes de niveaux par un enseignement pour tous les autres? Je caricature.  Pas évident. Si ce n’est pas un dispositif permettant un tri social comme j’ai pu le lire, c’est bien un dispositif qui permet un tri culturel au moins (social souvent pour certains établissements). Je n’avais jamais réfléchi à ces classes auparavant, d’ailleurs je n’en ai jamais eu. C’est bien avant la réforme qu’en discutant avec une collègue je compris le soucis. cette collègue lors d’une discussion sur une classe, me confia qu’elle n’avait qu’une hâte c’est que les bilangues disparaissent (c’était bien avant la réforme). Devant mon interrogation elle me mit devant les yeux tout simplement le nombre d’élèves en difficulté dans les autres classes, non bilangues et leur absence dans les bilangues. Simple voir simpliste. D’ailleurs ça m’a fait penser au temps ou moi même étant collégien les bonnes classes avaient allemand LV1 et pas les autres (d’ailleurs ces classes provenaient toutes du même quartier). Bref si vraiment ce n’est pas un dispositif de contournement pour les familles comme beaucoup le disent, tous ces élèves qui prenaient bilangues, prendront l’Allemand en cinquième non? Je ferai la même observation pour le latin bien que sa situation soit plus confuse et d’ailleurs sur ce point je n’ai pas tout compris. la seule chose qui me dérange est la forte différence entre les académies sur le maintien de certaines classes bilangues.

Bref une réformette. D’ailleurs; c’est étrange, les groupes tels qu’ils étaient conçus en sciences, en langue ne changent pas, le découpage entre matières ne changent pas, l’organisation annuelle ne change pas. bref, il n’y a pas grand chose qui change.

Une chose a changé toutefois, beaucoup ont mis au jour le fond véritable de leur pensée. Dans la lutte sur la réforme, il y avait deux grandes oppositions, des opposants sincères et des pro réformes sincères et plein de gens à la marge qui prenaient un peu des deux. D’ailleurs en établissement c’est toujours comme cela et globalement on discute toujours. Alors comment c’est parti en vrille? Allez savoir.

Allez savoir, il y a toujours des opposants sincères qui argumentent sur les horaires disciplinaires, les salaires, les conditions de travail. des opposants qui voient difficilement comment mettre en oeuvre concrètement tout cela, déjà tout simplement au niveau des emplois du temps. Certains posent encore les effectifs par classe qui chez nous sont bien supérieurs à ce qui se fait à l’étranger. Des arguments sur la place du numérique. Bref des arguments qui se tiennent largement et que je ne discute même pas. D’ailleurs ces opposants sont le plus souvent dans le dialogue et la discussion y compris en établissement où ils participent bon gré malgré à la mise en place.

Pareil du côté des pro réformes. des arguments pédagogiques, numériques parfois dans l’enthousiasme le plus grand et peu réfléchi parfois dans une réflexion fine.

Les débats sont parfois houleux mais cela reste des débats avec quelques vannes bien ou moins bien senties mais avec une certaine réflexion, un respect parfois caché mais au fond un respect quand même. Personne ne jugeant d’ailleurs les pratiques des autres.

Puis sont arrivés les autres. on ne sait pas trop comment ils sont entrés dans le débat. Enfin pour certains si. Le premier gros débarquement a eu lieu avec la rédaction du projet de programmes d’histoire. D’ailleurs c’est assez marrant comme tout le monde se fout de la géo. Ils étaient plutôt bien ces projets. Et là le déferlement des haineux est arrivé. Toute la fachosphère est entrée dans la discussion souhaitant tantôt rétablir le roman national, tantôt supprimer les références aux cultures étrangères. Et pour finir, ces projets furent modifiés rendant les programmes toujours aussi lourds, limitant la liberté des enseignants, mais qui se soucie du sens qu’en retireront les élèves? personne.

Pour le reste, cela a à mon sens libérer la parole d’autres opposants à la réforme qui ont révélé leur vrai visage. Après tout, la parole s’étant largement décomplexée, pourquoi ne pas continuer. Et pour ces nouveaux opposants, il n’y a pas de limite; utiliser les propos de l’extrême droite, de la manif pour tous, discuter avec eux sans y voir le moindre problème. C’est parfois discret, un petit retweet par là, une petite citation copiée, ça l’est parfois beaucoup moins avec des propos ouvertement racistes, sexistes, des menaces de mort, du harcèlement de pro ou anti réforme. Et « collabo » qui revient à la mode, comme si les mots n’avaient plus de sens. D’ailleurs où est le sens quand des enseignants, censés éduquer à l’esprit critique, en sont venus à voir dans la réforme une vaste théorie du complot. He oui, la loi travail, c’est un complot pour qu’on ne parle pas de collège 2016, d’ailleurs les inondations aussi. Trait d’humour, non cela a été dit par plusieurs.

Bref, toutes les limites sont dépassées. Et cela pour une réformette qui ne change pas grand chose, qui n’impose pas grand chose. D’ailleurs le système actuel est totalement en échec et beaucoup souhaiteraient le conserver tel quel. Bref, je ne comprends pas.

C’était pas drôle, je complèterais peut être sur un autre billet plus dans mon style avec des zombies dedans.

Merci, de vous sortir les doigts du cul!

Bon, comme d’habitude, on va contextualiser un peu tout ça de façon à ne pas rendre totalement abscons le titre du billet.

Voilà, vous comprenez tout de suite mieux de quoi je parle? Faites un tout petit effort au moins. Toujours pas. Bon, va falloir que je détaille.

Il y a peu, j’ai pété mon ipad mini. Enfin j’ai pété c’est relatif, ma connasse de chat au caractère lunaire, a pété mon ipad en le faisant tomber d’un endroit où je n’aurais pas dû le mettre. Bref, ça tombe ça casse, tu rallumes et ça te fait un écran intermittent. Bref, tu peux plus t’en servir. Finalement, je ne m’affole pas trop parce qu’en vrai, je ne m’en sers pas vraiment de l’iPad, enfin pas personnellement.

C’est pas ma came comme on dit, c’est un peu un système de mémère qui voudrait ne rien avoir à comprendre pour que ça marche. mais voilà plein de gens s’en servent. Et moi il y a un truc que j’aime pas c’est que les gens ne puissent pas utiliser un système comme ils le veulent. C’est pour cela que j’ai acquis à sa sortie l’ipad mini, pour connaître le bousin et surtout pouvoir conseiller n’importe qui sur n’importe quoi. Je ne conçois pas que l’on puisse ignorer un système juste par habitude, et c’est à peu près pour ça que je suis équipé de tous les systèmes possibles. Mon vrai kif c’est de tout maitriser y compris ce que je n’aime pas, parce que dans le monde éducatif, on ne doit aimer que ce qui a une utilité, pas un système pour ce qu’il est mais pour ce qu’il apporte à une personne ou un groupe de personnes précis. Bref, ce n’est pas la machine qui compte mais ce que l’on peut en faire, et pour cela, je me trouve en opposition avec un peu tout le monde éducatif.

Seule une bonne maîtrise et connaissance technique apporte une plus value pédagogique. J’entends tous les pédagogues hurler, he bien hurlez mais essayez de comprendre un poil.  En réalité, je dis la même chose que François Lamoureux ici, qui dit que les apps on s’en fout. Bon là t’es en train de te dire que je n’ai rien compris et que je dis l’inverse. Ben non. Pour moi, le prof, ne devrait pas à avoir à se préoccuper de technique et ne devrait pas avoir à se pourrir la vie à chercher à l’utiliser. Le prof il a une idée et il cherche le meilleur moyen de l’appliquer. Or, le gros défaut dans l’educ nat, c’est qu’on t’offre soit une vision totalement matérielle, technique, soit une formation totalement virtuelle, déconnectée du monde. Après avoir bossé pour un rectorat dans l’accompagnement techno pédagogique, je me suis longtemps interrogé sur l’inutilité, le ridicule, l’inadéquation totale des formations à la réalité.

En gros, dans l’educ nat, on va te proposer une formation à didapages parce que ça permet de faire plein de trucs, ou alors on va te proposer une formation à la gestion différenciée des élèves sans te parler de techniques. A aucun moment, on ne te parlera de ce que tu envisages de faire. Bon ça fait quelques lignes que je rame là, donc je vais aller à l’essentiel, ce sera moins chiant. Pourquoi, quand tu souhaites faire un truc particulier en classe, jamais personne ne viendra te dire, alors: « je te conseille, ça et ça ou ça. C’est quoi ton délire précis? Tu voudrais plutôt orienter comme ci ou comme ça? Bon alors je te conseille plutôt ça. Tu sais pas comment ça marche, c’est pas grave on va s’occuper de ça. Réfléchis à ton truc, on en reparle, et après, on reparlera du technique (ou pas, parce que finalement, ce genre de choses se passerait totalement de technique pour les cas où finalement on pourrait s’en passer). » Bref, les apps on s’en fout comme le dit excellemment François Lamoureux, mais en réalité cela signifie, on va te trouver ce qui te sera utile à toi spécifiquement pour ton truc et pas de montrer un truc dont tu n’auras aucune utilité.

Bref, j’ai monté des blogs pour indexer des logiciels pour tous les systèmes, puis des blogs pour indexer des apps pour toutes les tablettes, puis un blog pour faire des tutoriels. Bref, je pense que la technique est primordiale, non pas pour l’enseignant mais pour son projet et je pense que l’on devrait pouvoir orienter personnellement telle ou telle personne, vers tel ou tel matos, logiciel, application, qui lui apportera la plus value qu’elle attend, le reste on s’en bat un peu.

Mais voilà ça ne fonctionne pas comme cela. Bon maintenant que j’ai perdu les moins persévérants au travers de ce billet rébarbatifs et plein de lapalissades habituelles du style, c’est la pédagogie qui prime, venons en au coeur du sujet. (on remarquera en général que cet argument sert pour justifier un équipement inadéquat le plus souvent en particulier dans les milieux académiques ou politiques).

Le iPad. Donc je l’ai pété. Je ne suis pas totalement en mesure de raconter les événements, en ayant zappé une partie. Je me réveille le lendemain du pétage d’iPad, et vois sur Twitter une collègue appelant à faire un don sur un de mes blogs pour que je puisse en racheter un. Je souris, je vois quelques personnes relayer. Je me dis, c’est sympa, il y a des gens qui aiment ce que je fais. Je souris.

Puis je fais mon ménage, je me lave (faut bien parfois), je fais la bouffe, je joues à FIFA avec le nain (c’est pas ma came non plus), j’essaie un peu de bosser. L’après-midi avance. je relève mes mails et là, stupeur. En quelques heures, une grosse partie de l’ipad est déjà remboursée. Je vais faire un foot avec le nain (encore moins ma came), je rentre, et  non seulement l’ipad est remboursé mais bien au delà.

j’avoues qu’il s’en est suivi une étrange réaction. Un poil de honte ( cherchez pas), un poil de fierté (ça m’arrive davantage), un poil de WTF.

Là le lecteur un peu con se dit quel est le rapport entre le laïus bien chiant sur l’aspect technique et pédagogique d’avant et l’histoire des dons pour l’ipad. Il y en a en fait plein.

Le premier est que je me dis que ma démarche n’est peut être pas si débile de présenter logiciels, apps, services web à des gens qui en ont besoin ou non mais qui peuvent puiser en fonction de leurs attentes et s’il y a vraiment attente, proposer des tutos pour faire, c’est peut être pas trop con. le second est que finalement tous ces gens qui ont participé à ce financement, ont un profil commun. Pourquoi s’intéresser à mon ipad, sans avoir forcément des vues sexuelles à mon égard (malgré mon grand sex appeal), ni des vues culinaires en rapport avec mes légendaires côte de boeuf. Beaucoup sont pour moi de  parfaits inconnus.

mais voilà tous ont un point commun. Tous se sortent les doigts du cul quotidiennement pour faire quelques chose qui correspond à ce qu’ils veulent faire. Tous trouvent cela essentiellement par le biais des réseaux sociaux ou des milliers de profs partagent, échangent, s’engueulent, disent des conneries, se remontent le moral. Tous participent à l’effort commun de faire bouger les choses, maladroitement, adroitement, avec de la prétention, avec de l’humilité, avec du charisme, de la timidité, peu importe, tous participent.

Alors Merci: Véronique, Brigitte, Françoise, Frédéric, Karine, Michel, Marie, Yann, Anne, Xavier, Céline, Remi, Christophe, Marie-Astrid,Monique, Lenaig, Stéphanie, Christian, Aurélie, I, Claire, Soledad, Philippe, Cédric, Céline, Jean-Marc, Emilie, Marie-France, nathalie, Armelle, Eric, Marie, Jean-Michel, Fred.

merci à ces connus et inconnus qui ont fait un geste sans message, sans attente alors que je n’ai couché avec aucun d’entre eux. Merci, non pas pour l’ipad amélioré que j’ai acquis grâce à vos dons, mais merci A VOUS pour vous sortir tous les jours les doigts du cul, pour essayer, vous planter, réussir, réessayer, demander de l’aide, réessayer, sans jamais abandonner. C’est comme cela que les choses changent.

 

Dis, c’est quoi un système fermé?

Bon, je m’y prends un peu tard. Vous avez tous eu vent de l’annonce du plan numérique et de la probable, hypothétique (rayer la mention inutile) dotation de tablettes pour les élèves de cinquième, annoncée par le Président de la République. Depuis ce jour, c’est le grand n’importe quoi sur le net, chacun y allant de son argument le plus débile ou le plus inadapté pour en parler, en particulier pour le critiquer. Et l’argument numéro un servi à peu près autant que la sauce samourai sur les kebabs, ce sont des systèmes fermés. Alors attention, sans jamais dire ce qu’est un système fermé. L’explication risque d’être un peu compliquée, les adversaires des tablettes ayant souvent une compréhension limitée dans le domaine technique et même une compréhension limitée de leurs propres propos.

Le plus inquiétant dans l’histoire, c’est que le même argument est repris par les vieux réac tendance facho, le prof inquiet qu’on lui impose un truc qu’il ne maîtrise pas, celui qui se prend pour un geek parce qu’il a un ipad (et qui en réalité a surtout peur qu’on lui refile un autre système), des libristes qui pensent que l’on va donner le marché à Apple ou Microsoft et qui n’ont pas encore compris qu’Android c’est pareil. Bref tout le monde peut utiliser le même argument. Mais personne, non personne n’a dit ce qu’était un système fermé.

Alors comment dire, c’est assez compliqué. on va essayer d’organiser ça en catégories.

Matériellement, oui c’est sûr, c’est un système fermé. Essayez d’ouvrir une tablette et vous arriverez probablement à une catastrophe, très peu sont prévues pour être ouvertes.

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Le prof inquiet lui, il va penser à un système fermé quand il n’y a pas Word dessus. Alors pour rassurer tout le monde désormais il y a Word gratuitement sur tous les systèmes. Voilà, la discussion est terminée. Je simplifie un poil, juste un. En réalité chacun a des habitudes et il est normal de craindre de ne pas gérer ce que l’on ne connait pas. c’est un vrai problème dans l’éducation nationale qui fait que certains profs de technos par exemple utilisent encore Publisher…. Mais plus largement il est question d’interopérabilité des logiciels. le jour où tout le monde respectera les standards, il n’y aura plus de problème.

Le geek est une espèce dangereuse. Enfin attention le geek qui se dit geek, le vrai pense tellement que c’est normal qu’il ne se dit pas. Le geek qui se dit geek, il utilise un truc, il en est fan et…. il est incapable d’utiliser autre chose. Lors d’une soirée arrosé, un personnage de ce genre s’approche de moi et me montre son iphone (c’était du temps des premiers) et me dit… « je suis très macgeek ». Je ne peux retracer l’intégralité de la conversation ayant abusé de bière romulienne, mais je conclus ce bref échange par « Enorme, ça ressemble à un transponder dans Star trek », ce à quoi il me répondit c’est quoi « Star Trek ». Je finis cet échange par « vavlI’ Ha’DIbaH » en klingon. Il me dit cool. Bon si vous n’êtes pas initiés aux klingon ça veut à peu près dire « Ton père est un chien ». Bref, être pourri par un système c’est peut être la pire des choses. Dans l’éducation nationale l’ultra habitude pourrit un peu les tentatives de faire bouger les choses. Envoyez un fichier libre office à vos IPR ou à vos chef pour voir.

Le vrai geek, lui est un peu particulier. D’une, il risque de connaître le klingon, c’est pas le cas de tous mais il faut se méfier. Lui est aussi dangereux. D’une, il fait peur à ses collègues. En gros si le vrai geek a une tablette, les autres en voudront une autre parce qu’il n’y a que lui qui peut le faire. On rigole mais c’est un vrai soucis. Imaginer un collègue totalement ignorant voyant un virtuose agir avec sa tablette. En gros, oui mais c’est lui et je ne prendrai pas le risque de le faire. Si on avait un peu de temps pour faire des démonstrations, pour initier nos collègues, on n’en serait pas là. De deux, le vrai geek, il n’a pas le temps parce que, il a déjà trouvé autre chose. La crainte des collègues est une réelle problématique: le problème est que la formation se pose en modèle; Regardez ce que je fais avec ma tablette ou avec ceci; à aucun moment on ne présente la formation comme: alors, que pourriez vous faire avec?

Le libriste se distingue aussi en deux catégories.

Le vrai, le libre, le donneur de leçons, te vomit dessus dès que tu parles d’un système. Et si tu dis apple, c’est la gastrooooo totale. Il ne cherchera même pas à savoir ce que tu fais d’autre. Si tu dis windows, il va vomir aussi mais bon, tu peux à la rigueur utiliser un peu de libre dessus alors il te dira de faire un peu attention. Il va magnifier android sans te dire que c’est la porte de google et que ça te mange tes données personnelles comme les autres mais c’est pas grave c’est écrit libre.

Le vrai libriste a conscience de l’état des choses. il sait que malheureusement, la masse de la population utilise autre chose, que c’est avant tout un état d’esprit et qu’il faut du temps pour convaincre les gens. Il essaiera de te faire comprendre qu’avec ta tablette apple ou windows ou android, l’essentiel est de faire attention à l’utilisation, de faire attention à ses données. il te démontrera que tu peux remplacer telle application par une autre, il te fera sans en douceur. Il te dira avec patience que Android c’est mieux mais qu’il faut faire attention parce que derrière il y a google. il te dira que derrière chaque tablette se cache une société qui vise avant tout le profit. Il ne fera l’apologie de rien et te conseillera juste ce qu’il pense être juste. Du coup, tu hésiteras parce que tu ne trouveras pas forcément l’équivalent libre d’une application. C’est pas grave, fais comme tu le sens, ce qui compte c’est l’état d’esprit.

Bref, a-t-on répondu à la question? C’est quoi un système fermé? Ben non parce qu’un système fermé ça n’existe pas en terme d’éducation. il y a des systèmes, tous appartenant à des entreprises, qui toutes veulent se faire de la thune. Voilà c’est à toi de choisir, c’est à toi de tester. Un système est fermé si tu fais tout ce que le constructeur ou la boite derrière le système te dis de faire. Rien ne t’empêche de faire avec iOs ce que tu veux même si c’est différent de ce que te dis apple, rien ne t’empêche d’utiliser de l’ultra propriétaire sur android. un système fermé c’est un système dans lequel tu fais ce que l’on t’imposes. Pour utiliser tous les systèmes, je peux dire qu’aucun n’empêche de faire ce que l’on veut. certes j’ai des préférences parce que ceci ou cela. Mais toi, qui bosses, tu feras la même chose avec n’importe quel système. Une chose est magique, toutes les tablettes sont tactiles, toutes les tablettes sont facilement prises en main par les élèves, toutes les tablettes permettent de faire quelque chose.

Surtout ne lis pas les avis débiles qui te disent que c’est fermé parce que c’est telle boîte qui le fait, parce qu’il n’y a pas de clavier (il y a un truc magique sur toutes les tablettes qui s’appelle le bluetooth et qui permet d’avoir un clavier physique), parce que c’est apple ou windows les grands satans. Tout est fermé parce que tout appartient à une boîte. Par contre ce que tu en fais, ça n’appartient qu’à toi. Certes tout n’est pas libre et j’attends avec impatience ubuntu touch, mais tu trouveras sur tous de quoi faire gratuitement, du vrai boulot.

Pour résumer, les opposants aux tablettes à l’école, essayez de vrais arguments. Pour le Ministère, essayez de penser à mélanger les choses.

 

Les 10 choses qu’il ne faut pas dire sur le numérique à l’école sous peine de ….

L’éducation nationale est une magnifique machine, bien huilée depuis des lustres avec les mêmes rouages. Tellement bien huilée d’ailleurs que ça déraille souvent et que quelque soit l’accident, la machine repart toujours en effaçant la catastrophe. Et oui et pour effacer, rien de mieux que de faire disparaître les éléments gênants. Pour maintenir ce fonctionnement, les moyens sont simples, il y a des choses qu’il faut absolument dire et il y a des choses qu’il ne faut absolument pas dire sous peine de…. En même temps je m’en fous, je suis déjà blacklisté.

Non bien sûr que non, ça c’est la pensée. La réalité c’est un mail invitant à discuter, ou le plus souvent un coup de fil parce que cela ne laisse pas de trace ou une entrevue directe qui en laisse encore moins. Dans l’éducation nationale, on ne dit pas les choses comme cela, on dit, je vous invite à reconsidérer ce propos (si possible publiquement), c’est un manque de loyauté envers l’institution (en particulier lorsque vous refusez un travail), ou encore, pensez à la pérennité de ce poste (en particulier si vous avez un poste qui n’est pas devant élève comme si la menace était de retourner devant les élèves). Mais qu’est-ce qui peut bien conduire à ce genre de menaces ou de censure? Et bien des petites phrases, car si l’institution  mesure ses propos, elle a l’habitude de décrypter les vôtres. On ne prendra que l’exemple du numérique hein parce que ce principe s’applique à toute discussion sur l’institution.

Donc voici les 12 CHOSES A NE PAS DIRE SUR LE NUMERIQUE:

1-Les décideurs sont des ignorants:

Alors ça surtout pas, car, à tous les niveaux les décideurs vous sont bien supérieurs. Soit ils paient, soit, ils ont le concours qui fait d’eux des gens bien plus compétents que vous quelque soit le domaine. Et oui sachez que quelque soit la question évoquée, votre IPR ou IEN par exemple est, de par la loi, plus compétent que vous. D’ailleurs comment pourraient ils être des ignorants puisque pour le numérique un formidable comité national a été mis en place, faisant la part belle aux entreprises du numérique. Donc preuve que c’est vous qui vous plantez. Cela est encore plus vrai lorsque les décideurs concernés ont été nommés. ils vous en voudront deux fois plus car leur destin est exceptionnel, ils ont atteint leur poste sans mêmes les prérequis habituels, ce qui en fait des sortes de demi-dieux

2-Ca ne tient pas la route matériellement:

Ne jamais critiquer la mise en place matérielle du numérique à l’école. Les collectivités dépensent beaucoup d’argent et ont des personnels très compétents pour vous dire comment l’utiliser (sans avoir jamais vu une classe). Ainsi, on se retrouve avec des machines obsolètes dès leur achat car, allez savoir pourquoi, l’appel d’offre retenu correspond à une demande vieille en fait de 5 ans. Mais parfois, le matériel est à la pointe mais pour des raisons de sécurité, leur utilisation est quasi impossible. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, la machine marche bien. On se retrouve avec des départements qui équipent tous leurs collégiens de ipad, qui n’ont même pas accès aux espaces de stockage académique pour des raisons de sécurité, qui ne peuvent accéder à aucun site sécurisé (et oui la connexion https sert aussi pour facebook donc on  bloque toutes les connexions https pour que facebook ne soit plus utilisable).

3-Cet ENT est inutilisable

Pour en avoir connu un dans le genre, ce ne sont pas des choses à dire. Le sujet est sensible, ce sont des millions en jeux et de la grosse comm institutionnelle en perspective. Si l’ENT est inutilisable c’est que vous êtes un gros tocard. La collectivité vous objectera qu’à ce prix, c’est forcément bien et sera appuyée par l’institution qui vous objectera qu’il serait temps de repenser vos usages, qu’il faut envisager les choses autrement. Aucun de vos argument ne passera. Y compris lorsque votre ENT sera inaccessible, ce sera pour le bien de tous, pour une amélioration sans précédent qui vous permettra enfin de changer la couleur des textes dans le cahier de texte. On vous fera même des démos de séquences « pédagogiques » du bousin, qui n’auront aucun intérêt puisque faites pour la démo et pas pour des élèves.

4-Il y a de biens meilleurs outils que l’on utilise déjà

Je vous renvoie à la sentence précédente. Il faut changer et utiliser le moins bon. Si vous êtes parmi les gens un peu reconnus dans les usages, on vous arguera que vous faites un petit sacrifice pour le bien de tous car il vaut mieux que tout le monde n’utilise que simplement quelques geeks (prononcer jik par les quelques autorités hiérarchiques qui l’utilisent). Et puis bon, hein, vos outils c’est un peu se vendre à google et autre géant du web alors que ce bon vieux logiciel qui vous empêche tout vrai travail collaboratif, tout échange et pas user friendly lui c’est du 100% sûr. Et puis bon un, c’est la pédagogie qui prime pas l’outil (une vaste phrase inventée en réalité pour faire des plans informatiques pourris).

5-On n’est pas assez formés pour ça:

Bon là je vais être d’accord avec l’institution pour une fois. Faut des fois un peu se sortir les doigts quand ils sont bloqués quelque part. Côté institution il faudra penser à des formations réalistes et concrètes.

6- Ces projets sont à la botte des éditeurs:

A ne surtout pas dire. Parce que d’une part l’éducation nationale est-elle même éditrice par le biais du CNED et du réseau CANOPE, deux  éléments critiqués par la cour des comptes notamment pour leur inefficacité et leur coût, mais aussi parce que tout bêtement, c’est vrai. Les arguments ici seront de tout poil. Au plus haut niveau, on ira jusqu’à vous dire que l’on défend l’emploi dans l’édition, sans vérifier d’ailleurs l’évolution de cet emploi (qui a fortement baissé). L’institution vous aide à  disposer de quantités de ressources numériques de qualité plus que variables, souvent inutiles en classe d’ailleurs, donc ne vous plaignez pas.

7-Il faudrait valoriser les productions numériques des enseignants:

OUh là, vous allez bien loin et là c’est au bas mot le pilori qui vous attend. Donc vous souhaitez que l’on diffuse des ressources faites par des enseignants, genre pas signées et validées par un IPR, pas sous la coupe d’un éditeur, pas RIP ?. Et oui parce que, alors que vous travaillez depuis des années, en utilisant  des ressources variées que parfois vous fabriquez, il faut attendre l’avis d’une sombre commission peuplée d’inconnus pour vous dire que vos ressources ont un réel intérêt. RIP, l’acronyme a de quoi faire rire d’ailleurs.

8-Il vaudrait mieux…..

T’as pas compris, on ne t’a pas demandé ton avis. Il y a des gens payés pour dire ce qu’il vaudrait mieux.

9-Qui va gérer tout ça?

Alors là, cette question  ne vaut même pas la peine d’être émise. Entendu d’un haut responsable académique, « les enseignants savent très bien gérer leur matériel et se passeront d’un accompagnement technique ». OUI d’ailleurs tous les enseignants maîtrisent les adhésions de postes à un serveur linux, le paramétrage de bornes wifi, l’installation de logiciels……. D’ailleurs il faut y voir ici un autre soutien à l’emploi des boites de réparation informatique. Ce non accompagnement technique génère des millions pour les petits artisans informatiques qui passent leur temps à nettoyer les adware porno des enseignants ou les reliquats de jeux webs. Si vous avez de la chance, votre collectivité aura embauché à la hâte 4 ou 5 personnes pour gérer un département.

10-Je vais faire à ma sauce

T’es mort. Et oui, toi qui utilises des services web, parfois ta propre borne wifi. Tu mets en péril l’Education nationale. Tu enfreins des règles de sécurité majeures, tu livres des données à des services tiers. Tu exposes tes élèves au grand Satan du web. Si encore l’académie avait payé pour ce service. D’ailleurs ton blog, il est hors de questions qu’il ne soit pas sur les serveurs académiques qui ont mis à disposition un équivalent avec toutes les limites qui t’ont conduit à aller chercher ailleurs. Le serpent se mord la queue. Tu utilises des services car tu n’es pas satisfait de ceux que l’on te propose, alors on va t’en proposer d’autres qui te feront encore partir. Pourquoi, parce que celui qui décide ne sait pas ce qui se fait en classe, ne sait pas ce que tu attends, et surtout, il couvre ses arrières.

Vous pouvez prendre tous ses éléments et en faire un bingo du numérique à l’école. Vous remarquerez qu’aucune des vraies questions n’est posée. Où sont les élèves, où sont les profs? Tout part d’en haut pour s’écraser.  Ce qu’il en reste, des débris.  Donc sur le web, vous pouvez insulter qui vous voulez, méprisez vos élèves, vos collègues, votre hiérarchie, vous pouvez même dans la vraie vie refuser d’appliquer le programme et finir hors classe mais jamais non jamais, vous ne pouvez dire que le numérique à l’école c’est une foire.

Et à qui cela profite? Et bien dites vous juste que tous ces arguments seront repris indifféremment par  les opposants au numérique et ceux qui disposent d’une conscience numérique. Les réacs du numérique, d’ailleurs en général réacs de la pédagogie, ont là de quoi mettre en exergue l’échec du numérique. Les autres, et bien  ils continuent à bidouiller, se mettre en danger et à subir l’ineptie d’une comm sans réflexion.

Petit hommage aux blacklistés, menacés, sanctionnés, mis au placard pour avoir émis des hypothèses, discuté de faits, réclamé un dû, osé donner un conseil…

 

Pourquoi moi, petit prof de merde avec 15 ans d’ancienneté, je ne démissionne pas de l’EN


Hein oui pourquoi? Bon parce qu’il y a en a plein, ils démissionnent, et ils attendent même pas d’avoir vraiment bossé. Alors hein pourquoi moi je reste, suis-je con? Oui certains ont bien une petite idée là-dessus et se la gardent merci bien!

Alors pourquoi je ne démissionne pas alors que je me suis laissé un an pour sortir la méthode pédagogique de la mort qui tue sa mère et que je suis à peu près le meilleur que l’on puisse trouver sur terre. Hein, pourquoi donc?

Et bien pour tout un tas de raisons. La première est que je n’ai pas prévu de sortir un bouquin sur mes méthodes pédagogiques révolutionnaires et que je n’en ferai probablement jamais parce que je suis trop occupé à préparer mes cours parfois dans l’urgence et parfois un peu merdeux mais qui marchent bien quand même. NON, je n’ai pas le temps d’écrire des articles non plus sur Le Monde ou sur l’Express ou sur n’importe quel truc où on peut écrire des billets parce que j’entretiens déjà 6 blogs à moi et que franchement je fais trop de fautes d’orthographe parce que je ne prends même pas le temps de me relire sur mes propres blogs.

Non je ne démissionnerai pas parce que l’Etat veut faire des petits soldats et que l’on doit enseigner la Nation et faire des petits soldats parce que c’est n’importe quoi, que la nation n’est depuis longtemps plus au centre des préoccupations Continuer la lecture

L’année de la quiche: ou comment la formation au numérique (l’outil) ne doit pas être une formation comme les autres

Qu’arriverait-il à un enseignant lambda, sans maîtrise des outils, s’il souhaitait s’y mettre?

On m’excusera pour le côté sexiste ou ce qu’on veut de la vidéo (ou pas d’ailleurs je m’en tamponne un peu), je prends ce que je trouve.

Vla presque un an que je n’avais rien écrit sur ce blog. Plein de raisons bonnes ou mauvaises :  préparation de mon mariage (vous ne vous rendez pas compte à quel point ça prend du temps), donc préparation d’un déménagement, donc un enfant en presque charge (ça prend encore plus de temps), du boulot par dessus la tête (bien que non prof de prépa donc sans le salaire qui va avec aussi).

Bref, longtemps. Et puis ce soir, Bing. Je me rends compte quand même que çà me manquait un chouilla (ou chouya il y a deux écoles). Donc je me dis je vais écrire un truc. D’habitude, c’est en réaction à la connerie ambiante, à l’humeur, tout ça…

Ben là, on peut pas dire. Enfin si en fait. Ca fait quelques temps que ça cause de numérique sur ma TL, de formation, de refondation etc…. Et puis ça devait me démanger la rate ou un organe comme ça. Qui c’est tous ces cons qui causent et pondent des trucs à deux balles. parce que dans le genre trucs à deux balles, ça se pose en ce moment. La mise en place d’une Direction du Numérique pour l’éducation, alors que dans le même temps on met en place la daube du permis internet en primaire! Dotations de iPad verouillés dans une académie montagnarde et j’en passe et des moins bonnes.

Ca me démangeait en fait depuis longtemps maintenant que je fais le bilan. On se décide à faire finalement ce qu’on a toujours fait dans l’éducation : donner à des ignorants le pouvoir de décider ce qui va se faire pour améliorer les choses.

bref y’a un soucis dans le bousin.  Pourquoi donc mettre une énième direction de je ne sais quoi? La solution est simple. Tout est à revoir. Pourquoi le numérique ne prend pas à l’école ? Certes, y’a les « mais j’ai pas été formé moi » (en fait ce sont des profs qui ont oublié qu’ils devaient parfois bosser tout seul), les réacs habituels. Petite parenthèse parce que je suis comme ça. Le terme réac est très critiqué en ce moment car on colle ce terme à tous les gens qui voient les choses différemment. Bullshit, un réac c’est un réac, quelqu’un qui ne veut pas évoluer (et pîs c’est tout). Je reprends donc. Après ces gens, il y a aussi les « je ne suis pas assez payé pour bosser en plus » (bon on va pas trop leur en vouloir parce que c’est pas faux mais c’est quand même à deux balles comme excuse), les « on n’apprendra jamais mieux qu’avec un Bescherelle » (ta mère), Bref, y’a plein de gens qui n’en veulent pas. Et pourquoi hein Pourquoi?

Ben parce qu’on leur offre de la daube. N’y voyez pas une critique des formations existantes souvent faites par des gens qui y croient encore un peu. Voyez-y une critique du fonctionnement des formations.

Alors revoyons une formations au ralenti. Non je blague, c’est souvent assez chiant pour ne pas les ralentir. Une formation c’est quelque chose décidé par quelqu’un qui ne sait pas ce que veulent les stagiaires, pour résoudre les problèmes de ces même stagiaires. Souvent c’est fait avec un plutôt bon esprit d’ailleurs. Par exemple, avec 4 ans de retard, un inspecteur découvre l’existence de Didapages et décide qu’il serait bien d’offrir une formation là dessus. Oui l’inspecteur est lent, c’est normal, il est recruté sur cette compétence que tout le monde leur envie, cette faculté d’être hors du temps un peu comme le docteur Who (si tu sais pas qui est le docteur sors).

Bref, on décide d’une formation. Le problème n’est pas là, je trouve admirable que l’on prenne la décision. On fait la formation. Les stagiaires en prennent plein les yeux. Ouah on fait des supers trucs avec cet outil! et c’est vrai.

Et le stagiaire rentre chez lui. Il a des cours à préparer, des Legos à monter avec le petit dernier, des leçons à réviser avec la grande, des toilettes à changer, des rendez-vous chez le dentiste (Bref, le stagiaire est prof et il fait caca aussi). Mais le stagiaire est de bonne volonté. Alors après toutes ses occupations, il va décider de se mettre au boulot et de mettre à profit son stage. C’était si simple pendant la formation avec ce formateur si sympa (y’en a plein j’en connais mais y’a des gros cons mauvais aussi). Et puis il va bloquer sur un truc tout con. Il va chercher parce qu’il est un peu persévérant. Chercher. Et puis, il ne va pas trouver (effet de style très littéraire ici! ah non en fait).  Et puis il va abandonner.

Voilà le problème de base de la formation. Que se passe-t-il alors ? Ben rien. Parce que voilà, quand on cherche à utiliser un outil, et ben derrière il faut du répondant et la formation dans l’Éducation nationale, elle ne connaît pas le répondant. Pourquoi? Une sordide histoire de statut! Dans l’Educ nat (oui nous aussi les profs on aime raccourcir ça donne un côté sympa), et ben les formateurs ils sont profs. Bref, un prof il fait X heures, avec ou sans décharge, et pis après, ben on sait pas trop quoi faire. Parce que pour avoir du répondant, il faut avoir des réponses. Alors qui va répondre au stagiaire qui essaie et qui bloque hein qui? Ben, Personne. Voilà le gros soucis.

La formation c’est : tu viens, tu vois. Si t’as un bon formateur, t’essaies un peu. Et après, ben….. Rien n’existe pour un stagiaire qui en voudrait un peu? RIEN.

En fait si, mais là il faut que le stagiaire il se sorte un peu les doigts… S’il se démerde un peu, il trouvera les gens qu’il faut. Il trouvera des appuis mais pas du tout en lien avec sa formation.

Et puis, BAM, je vois que quelqu’un essaye une démarche nouvelle. Cette personne, décide, dans le cadre d’un MOOC (j’en reparlerai bientôt des Mooc). Je ne porte pas le concept dans mon cœur. Bref, là le Mooc, c’est d’initier des gens à Twitter. Alors, j’observe, je lis discrètement les adhérents au bidule, et je me rends compte qu’il y a un truc (dont je me doutais un poil) qui tient bien la route (Vous ne connaissez pas l’initiatrice du truc, mais on peut se douter que ça va tenir la route). Why is the Truc so tening the road? Et bien parce que tout simplement, le truc est pensé, bossé, et surtout accompagné. Et voilà le maître mot, Accompagné.

Bref, le Twittmooc (j’avais pas dit le nom hein?) est une formation (hors champs éducation nationale) qui propose de s’initier à Twitter (ou comme la plupart y sont déjà) de s’améliorer. Alors pourquoi j’ai trouvé cela si bon. Parce que le suivi est permanent. Il y a des tuteurs (chose impossible réellement dans l’Educ nat pour cause de statut débile), et il y a surtout des gens qui maîtrisent derrière et qui peuvent 1) Soit répondre à toutes les questions 2) Soit trouver quelqu’un qui connaît le réponse 3) La réponse 3. Bref, il y a toujours quelqu’un derrière (pas Stéphanie, hein, les stagiaires).  Et voilà le gros bousin de l’Educ nat. Tu vas en formation, tu reviens, t’es tout seul.

C’était pas dur à comprendre pourtant. il faut quelqu’un derrière tous les stagiaires qui souhaiteraient utiliser le numérique (encore là il y aurait bien des choses à définir mais je laisse la sagesse de Michel Guillou vous éclairer)

Et encore sur ce billet, je ne parle que de la maîtrise d’outils (oui je ne suis qu’un sale maîtriseur d’outils). Imaginez toutes les formations. Ben c’est pareil.

Donc Bravo à ce Twittmooc, dommage que ça n’ait pas été pensé par nos décideurs. Et voilà tout le soucis. On ne conçoit les formations qu’à la lueur d’un statut à deux balles. les formations sont donc inefficaces (oui je sais c’est très généralistes, y’en a des biens tout ça, pipo).

Et voilà le rabat-joie qui me demande pourquoi j’ai appelé ce billet l’année de la quiche. des quiches en vrai je n’en connais pas. Je connais plein de gens qui veulent, qui essaient. qui se plantent, qui réessaient, qui demandent. Je connais donc plein de gens qui voudraient mais qui ne sont pas accompagnés par leur ministère pour ce faire. ces gens ils trouvent leurs recours à l’extérieur et ce n’est pas normal. ces quiches je les aimes.

Alors, repensez la façon de les aider!

Ce billet a été corrigé par ma femme, merci de vous adresser à elle pour toute remarque

 

 

Si t’es pas agrégé t’es mal habillé! (ou comment supprimer un des maux du système éducatif)

Aller, je vais me faire plaisir comme d’hab car un billet sans vidéo c’est un peu comme un dindon sans farce. Je m’excuse à l’avance auprès de mes amis agrégés (Bien sûr que j’ai des amis)

httpv://www.youtube.com/watch?v=7LR6xhZdRJk

Bon c’est un classique mais comme c’est le film qui a lancé ma vocation, ça me fait plaisir. Alors avez vous retrouvé l’agrégé dans la vidéo? Non. c’est étrange, ça doit être surement parce que vous n’avez pas lu ça. Alors je me lève ce matin et même pas le temps de m’avaler un café et je tombe sur ce truc.

Donc si vous avez bien lu, un bon prof c’est quelqu’un de bien habillé ce qui lui apporte du sérieux et de la compétence. Donc l’agrégé c’est celui qui a le costume. Vous ne rêvez pas, ça existe encore.

Là je me crois revenu à l’époque de mon stage lorsque m’asseyant sur un fauteuil dans la salle des profs du collège-Lycée où je faisais ma pratique accompagnée, je me suis pris un méchant « c’est réservé aux agrégés ». La dame a pris un risque et a mal supporté ma réponse « Faire que 15 heures de cours ça donne des hémorroïdes? ». Et oui les fauteuils réservés aux agrégés ça existait et même des salles réservées. Mais l’éducation a un poil évolué et désormais cela n’existe plus alors la seule chose qui leur reste c’est ce genre de déclaration hors du temps où on fustige la chienlit!

Donc, venons en aux faits.

La société des agrégés critique la campagne de recrutement de Vincent Peillon. Soit elle peut être critiquable. Mais la critique porte sur le fait que la campagne présente des gens « cools », habillés en T-shirts. Et aussitôt ta brave dame associe cela à une faible maitrise des savoirs.

Tout d’abord il convient de préciser que l’agrégation est un concours qui se passe au même niveau que le Capes. Donc les savoirs universitaires sont les mêmes. Mais alors quelle est la différence?

La différence elle se fait sur les heures de cours, sur le salaire et  sur le type d’établissement. Et oui un agrégé, ça bosse moins (on y reviendra), ça touche beaucoup plus et en prime, ça a des points supplémentaires pour être affecté dans des établissements. Je résume un poil, l’agrégé est semblable au panda roux, ça dort beaucoup et ça mange beaucoup.

Mais comment peut on devenir ça? Deux moyens, un concours (assez dur cela dit) ou la liste d’aptitude (une sorte de système de cooptation d’ailleurs par d’autres agrégés). Après ça c’est tout bénéf, grosse paye, moins d’heures et moins de risque de tomber dans des établissements dits difficiles (il y en a tout de même).

Faudra qu’on m’explique ce qui justifie la différence de traitement. On bosse dans le même bahut, on fait le même boulot, on a fait la même fac (souvent l’agrégé a commencé par une classe prépa mais envisageant déjà de bosser moins que les autres il a échoué à la Fac). Bref, deux traitements, et c’est le premier mal de l’éducation nationale. Remarquez créer deux catégories de personnels c’est parfois pratique pour diviser la masse.

Si on reprend ensuite le discours de la dame, on ne trouve plus de profs parce que ceux qui veulent devenir profs sont avant tout des gens passionnés par leur matière, avec un raccourci étonnant, la preuve, ils  ne s’inscrivent plus au Capes mais par contre l’agreg a toujours le vent en poupe. Ce qui, je traduis la dame, veut dire que ceux qui passent l’agreg sont des intellectuels, les autres non. Rappelons, que les deux ont fait les mêmes études, mais que le certifié (CAPES) a fait ça pour le fun.

Alors on va expliquer à la dame! Si l’agreg a le vent en poupe c’est uniquement que c’est mieux payer pour un boulot moindre et bien des avantages. La démonstration est étrange mais ce n’est pas la seule.

Parce que l’interview précise aussi que le métier de prof est avant tout un métier de l’écrit. Alors là, je suis TOTALEMENT D’ACCORD si on résume le métier de prof à rester assis sur son siège à dicter un cours. Parce que cela aussi ça existe encore. Mais le métier de prof ce n’est pas ça. le métier de prof ça consiste à parler, parler: pour dire la connaissance (parce que même les certifiés le font dans tous types d’établissements), pour expliquer (parce que c’est bien beau de cracher son cours mais faut pas oublier Kevin qui n’a pas tout compris et Samantha qui pensait à Kevin), pour corriger, pour dédramatiser.,pour remédier… Bref le métier de prof c’est avant tout parler mais visiblement on ne doit pas faire le même métier.

Cela dit tant mieux parce que dire que le T-Shirt est inapproprié pour enseigner c’est un peu gros, et ça prouve quelque part que nous ne sommes pas du même monde.

Et oui parce que l’agreg c’est avant tout un état d’esprit. Pour beaucoup avoir l’agreg c’est être au dessus du lot c’est être un intellectuel. Et donc un intellectuel ça se distingue par la tenue face à la piétaille des certifiés. Passer un concours fait à ce point changer les gens ou alors serait-ce une certaine catégorie de gens qui passe ce concours. J’ai la réponse à ça. Parce que pour passer l’agreg il faut du temps, et du temps à ne faire que ça donc, si papa maman t’accompagnent bien, et te financent, ça facilite les choses. Pas facile de bosser en préparant ce concours, alors si t’as été obligé de bosser pour te financer l’agreg tu l’auras pas, et comme tu l’auras pas, t’auras que les moyens de t’acheter un T-Shirt. Bon je vois déjà le premier commentaire arriver à ce billet « ben moi j’ai eu l’agreg en bossant à l’usine en même temps » (y’a toujours un mec qui veut préciser  qu’il n’est pas dans le même lot que tout le monde). Je réponds d’avance à ce commentaire un disant Menteur ou emploi fictif dans la boite à papa, mais comme je ne fais pas que dans la caricature, je dirais aussi comme Didier Super Y’en a des biens…

httpv://www.youtube.com/watch?v=ODXOvPrCuUs

Pour finir, l’interview se termine par « Nous n’attendons pas autre chose que des professeurs experts dans leur discipline », et ben figurez vous que la société attends bien plus que cela et que les profs qui portent un T-shirt le sont aussi. Sachez que les agrégés (enfin ceux qui tiennent ce discours) ont la même formation que les autres, ils auraient juste besoin de s’éclater un peu et de découvrir la vraie vie. La société attend des profs dont la motivation est autre que toucher plus en bossant moins (ce qui devrait être le cas de tout le monde).

La Refondation, elle devrait revoir ça! La suppression de l’agrégation est une condition pour que l’école change car c’est ce genre de discours qui perpétue tous les dysfonctionnement du système éducatif. Pensez d’ailleurs que certaines catégories de profs n’ont même pas accès à l’agrégation. Il y a aussi de la sous piétaille, les profs docs. Est-ce parce qu’elles portent trop le T-Shirt? La société des agrégés pense-t-elle que les profs docs doivent se contenter de faire le café avant la récré?

Pour information, je vais bosser en costume et en T-shirt, ça mériterait une augmentation non?

La refondation n’est-elle que dans ton cul? (ou comment fourrer un dindon): billet vulgaire interdit aux moins de 18 ans

Bon je devais plus écrire pour cause de vulgarité chronique, étant atteint du syndrome de la tourette blogien. Mais finalement comme la méchante bombasse qui m’a accusé d’être vulgaire est quelqu’un qui a un peu d’humour, je passe outre. Ticeman est peut être vulgaire mais si ne pas supporter la connerie c’est être vulgaire j’assume totalement (oui je parle de moi à la troisième personne parce que je suis un mec génial).

Bon faisons comme d’habitude, commençons pas une vidéo. Des dindons, ont l’impression de se faire fourrer avec la refondation de l’école. Voyons comment cela peut se passer.

httpv://www.youtube.com/watch?v=2AeZhaWnxyk

Et voilà c’est aussi simple que ça. Pour fourrer une dinde, on fait une incision, on ne passe pas par les orifices naturels.

Certains sont bien en train de se demander quel est le rapport. Je suis compliqué mais il y a toujours un rapport.

Certains ont l’impression que la refondation c’est un peu n’importe quoi. C’est pas faux. Il y a un peu de n’importe quoi dans le sens où c’est un peu on prend les mêmes et on recommence. Mais quand même, la refondation , comme le montre la vidéo, c’est pas dans ton cul.

C’est n’importe quoi parce que on va remettre en place la formation des personnels enseignants? Certes on va remettre en place l’équivalent des IUFM avec les mêmes gens (et ça c’est peut être pas sûr). Alors oui, c’est n’importe quoi, on va remettre un peu de formation de merde, mais est-ce mieux que pas de formation du tout (et puis comme dirait Didier Super, y’en a des biens des gens à l’IUFM, y’a même une bombasse qui me trouve vulgaire, mais qui reste une bombasse) (parenthèse supplémentaire; procédé peu commun que j’assume: ceux qui ne comprennent pas le terme bombasse peuvent lire d’autres billets de ce blog).

C’est n’importe quoi parce que 80000 postes devraient être créés? Certes c’est n’importe quoi, c’est pas comme-si on en avait besoin. Après tout, c’est jamais que 80000 postes supprimés par le gouvernement précédent (s’il revient je serai tondu mais bon je le suis déjà sur bien des plans). Donc, on va mettre plus de maitres que de classes en primaire et ça reste un problème. je sais bien que les DHG sont tombées dans bien des bahuts et que ça fait mal (mais il ne fait pas oublier que les rectorats fonctionnent avec un poil de retard).

Alors qu’est-ce qu’on a? Des dindons ont peur que la refondation se passe dans leur cul (purée je suis vulgaire j’avais juré que je le ferai plus Mme Devielle) mais si vous regardez bien la vidéo, elle se passe à côté, et c’est peut être là la différence.

Il y a bien des défauts, des manques de communication (sur la pause méridienne, le péri éducatif et tout ça)., mais bon, on me fera pas prendre la peau de l’ours pour une lanterne. 80000 postes et de la formation, ça c’est pas dans ton cul comme le dit la vidéo, c’est un peu à côté.

En même temps quand je regarde ma TL Twitter, je comprends l’inquiétude de certains, les mêmes qui hurlent contre la refondation hurlent contre le mariage homo (d’ailleurs je vais faire le ménage). Faites un petit test, je suis sûr qu’au final ça ne fera pas trop mal.

Ai-je été assez vulgaire?

Inutile de préciser que je suis le premier à hurler sur la refondation, sa soumission à l’industrie du tourisme, son manque de com et le fait qu’on revienne un poil en arrière, ceux qui me lisent le savent, les autres lisent le Figaro.

Faut quand même pas déconner.  Au moins on remet presque l’école au point où elle en était.

Un poil caricatural

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L’histoire du mec qui voit des stérilets partout (ou comment faire du bruit pour rien)

Alors bon, j’ai bien longtemps hésité sur ce billet puisque finalement l’affaire s’est dénouée. Mais bon ça me trottait, ça me trottait.

On parle tous de la même chose, l’interdiction d’une tweetclasse dans l’académie de Grenoble pour des raisons de sécurité. Alors finalement, tout va bien, la tweetclasse fonctionne désormais. mais comment, pourquoi en est t-on arrivé là? Hein  oui comment peut-on prétendre de problèmes de sécurité pour interdire une tweetclasse? Alors ça se passe un peu comme sur la vidéo suivante.

httpv://www.youtube.com/watch?v=_4HLJkkjK1U#!

Rien à voir diront ce qui ne me connaissent pas. Ben tout à voir en fait bande de nazes.

Car l’affaire révèle en fait tous les défauts de l’organisation interne des services informatiques dans une académie (prenons en une fictive, cela fonctionne de la même façon partout). Dans une académie, il y a deux services, les missions tice qui s’occupent en général (oui je précise en général parce que faut voir dans certaines) de la pédagogie, et les DSI qui s’occupent des réseaux. Je simplifie un poil parce que je sais que vous êtes des quiches.

Premier défaut, les missions tice qui s’occupent de pédagogie, ne sont jamais consultées sur rien. Ce sont les DSI qui sont consultées. Oui parce que les DSI elles s’occupent de sécurité, et donc elles sont jugées aptes. On ressent déjà le fonctionnement Educ nat de base, on consulte parce que l’organigramme dit qu’il faut consulter, mais on ne vérifie pas les compétences. Pourquoi demander des compétences pédagogiques pour un projet éducatif?

Alors comment on interdit une tweetclasse. Alors c’est assez compliqué, il peut y avoir plusieurs niveau, mais le blocage est similaire à tous les niveaux. prenons quelqu’un d’assez incompétent pédagogiquement  ou alors compétent il y a 25 ans. Mettons le soit à la tête de l’inspection académique (enfin d’une parce qu’il y a aussi différents niveaux) ou à la tête d’une DSI (si vous connaissiez le parcours réel des dirigeants de DSI vous seriez surpris). Bref, vous prenez quelqu’un qui a été mis dans un poste pour des compétences techniques (ou de l’incompétence). Attention je ne dis pas que ces gens sont incompétents, ils sont justes recrutés sur des critères qui ne conviennent pas. bref, on va encore simplifier, on va prendre un chef de DSI dans une académie quelconque.

Ce bonhomme, ou cette bonne dame, est recruté car elle est un manager hors paire (;-)) . Il est très bon, il l’a bien montré en manageant une équipe énorme dans les assurances. bref,  cette personne,  est douée pour diriger donc elle a le poste. Mais cette personne a un gros défaut que personne ne connaît, elle traîne sur des sites louches. Enfin louche tout est relatif, mais elle adore passer ces soirées sur Gynecologiehardcore.com. Chacun ses fantasmes.

Jusque là, pas grand mal pour personne. mais voilà! Une maîtresse d’école veut monter une tweetclasse. Elle a plein d’idées, beaucoup d’imagination et veut changer le quotidien de sa classe. Elle lance son projet, en parle à son inspecteur, et c’est parti. Mais voilà, peu de temps après, badaboum, la tweetclasse est interdite pour des raisons de sécurité.

Revoyons la scène au ralenti.

httpv://www.youtube.com/watch?v=BdHICDe0E1c

L’inspecteur, très au fait de la chose (ben oui faudrait pas leur demander d’être au fait non plus), demande au rectorat ce que tout ce truc implique. parce que l’inspecteur, très au fait du monde moderne, ne sait pas ce qu’est twitter. Au rectorat, on le renvoie vers les gens habilités, la DSI (non parce que un service des usages pédagogiques ne serait pas adapté). A la DSI, on reçoit la nouvelle comme un tollé. Quoi Twitter mais c’est pas hébergé chez nous ça, on va pas pouvoir, c’est risqué! Alors comme tout dans un rectorat ça remonte. Et ça remonte au chef. Et le chef de la DSI, si bon dans le management. Rappelons nous que le c hef de la DSI traîne sur Gynecologiehardcore.com. Dès qu’il entend parler du projet, il pense à son site et imagine le stérilet de la maîtresse. Parce qu’il voit tellement de choses sur le net qu’il ne voudrait pas quand même confondre sa vie privée et le professionnel. Alors il dit, non, c’est dangereux, on interdit.

Alors voilà pour résumer comment cela peut se passer. Enfin peut, parce qu’imaginez que les gens placés à la tête des différents services, ne sont pas tous sur gynecologiehardcore.com, d’autres ont une vision bien pire du net.

Alors l’histoire ne dira pas si la maîtresse a un stérilet.

A l’heure où l’on parle de refondation, il faudra peut être s’interroger sur le fonctionnement globale de l’Educ Nat.  Qui on met où et pourquoi? Refonder c’est refaire des fondations, ce n’est pas faire deux trois modifs qui laisseront le système tel qu’il est.

Ce n’est que mon humble avis. Alors il est où le rapport avec la vidéo de départ. Non aucun, comme vous l’aurez compris je suis débile, Juste dans l’histoire de départ, on va tirer sur une personne parce qu’elle a décidé de bloquer. Mais en fait, fallait peut être juste consulter les bonnes personnes, il est peut être là le grand défaut du système éducatif.  Brûlons l’organigramme!