Les Chroniques de Sheitan-al-Dîn. Nuit 2: deuxième partie

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Suite aux infos du garde, craignant de ne pouvoir pénétrer dans le palais sans risque, nous décidons de partir directement à la recherche de Launay. L’endroit le plus pratique pour obtenir des informations reste encore son logis, dans le quartier chrétien.

Mais le quartier chrétien est la zone la plus surveillée de tout Jérusalem. nous devrons faire fis des différentes patrouilles.

Sambor, particulièrement attentif est visiblement doué d’une ouïe exceptionnelle, nous dirige dans la ville, par des ruelles désertes, évitant autant que faire se peut les patrouilles. Mais une patrouille de soldats serait aussi un bon moyen de retrouver facilement le domicile de Launay. Sambor nous préviens de la proximité d’une patrouille réduite, pas plus de cinq hommes. Que risquons nous, être tellement supérieurs, face à cinq hommes? Nous décidons d’obtenir les informations par ce biais. Si cela tourne mal, nous nous débarrasserons d’eux.

Sambor et moi même restons à l’écart, pas plus que des ombres aux yeux des mortels. Je soupçonne Sambord de craindre que mon allure n’alerte les gardes de notre réelle identité.

Fidelma et Blanche, s’approchent de la patrouille. Elles usent de ce talent bien utile dont disposent les caïnites, de persuader le bétail de nous rendre service. Elles demandent au chef de la patrouille où se trouve le logis de Launay. Celui-ci leur répond que leur présence, seules, la nuit, dans les rues de Jérusalem, n’est pas normale. Ont-elles une missive? Bien évidemment que non. mais Fidelma, par un simple regard,  leur intime de répondre. Etrange faculté que de séduire les êtres par ce moyen. Et l’ensemble de la troupe se met à parler. Fidelma et Blanche prétextent qu’il serait arriver un malheur à Launay. La patrouille les accompagne jusqu’à ce fameux logis. Voilà au moins une information obtenue sans heurts. Sambor et moi-même suivons de loin, furtivement. Bachir, quant à lui, est si dissimulé que nous mêmes ne pouvons le voir.

La patrouille accompagne ce qui pour les soldats ne sont que des chrétienne en pèlerinage jusqu’à une maison assez bien entretenue mais assez ancienne. Les capitaines des gardes ne vivent pas dans un luxe aussi ostentatoire que les religieux. Fidelma leur signifie qu’elles n’ont plus besoin des gardes. Et ceux-ci, aussi naturellement qu’ils ont accompagné deux caïnites dans la nuit, les délaisse.

Bachir, soudainement, refait apparition. Je reconnais encore une fois là, la patte d’un Assamite. Les femelles frappent à la porte espérant, obtenir une réponse. Mais qui répondrait ainsi, de nuit?

Bachir, en deux bons, franchit les deux étages le séparant du toit. Les Assamites ne savent pas utiliser les moyens simples. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvre. Il est entré par la trappe de la terrasse.

Nous nous retrouvons tous dans la salle commune de cette maison. Rien, pas d’activité. mais nous détectons tous trois présences, deux à l’étage et une à ce niveau, un peu comme un humain, sentirait un bon repas. D’un coup de main j’enfonce la porte de la pièce situé au fond de cette pièce commune et saisit à la gorge une des créatures dont nous sentions la présence. Je n’aime pas trop utiliser cette technique assamite du quietus, mais il faut avouer qu’elle m’est particulièrement utile. Effrayé par ma seule stature (et encore n’a-t-elle pas vu mon visage), la créature, une vieille humaine ne peut répondre. je lâche alors ma prise et Fidelma la questionne.

une fois de plus, la persuasion opère. Elle affirme que Launay n’est pas rentré depuis deux jours. Etrange que tout cela.

Alerté pas un subtile bruit à l’extérieur, Bachir disparaît à nouveau. On pourrait presque croire en de la lâcheté tellement ce comportement est fréquent. Soudain, la porte, désormais ouverte pas nos soins, s’enfonce dans la pièce, et cinq soldats chrétiens entrent dans la pièce. Fidelma devra encore travailler ces capacités car les gardes ne sont pas restés convaincus longtemps de la normalité de la présence de deux pèlerines dans ce quartier en pleine nuit.

Instinctivement, je me jette sur les deux gardes me faisant directement face. Bachir réapparaît soudain et se jette sur un des gardes près de l’escalier menant à l’étage. Blanche court vers un garde rester indécis en arrière. Avec une vitesse étonnante, elle évite le garde lui faisant face.

Le chef de la patrouille, le seul à tenir une torche (le seul représentant donc un risque vu notre amour pour le feu), attaque Bachir pour défendre son subordonné. La scène est rapide. Il est parfois assez drôle d’observer à quel point la peur peut décupler les capacités ordinairement si inférieures des humains. Bachir reçoit un coup et semble saigner.

Fidelma, restée à observer, d’un bond, atteint l’homme à la torche. Mon observation fugitive de la scène me distrait, et je reçois deux coups de la part des gardes sur lesquels je me précipitais. Malgré les risques, j’en ressens une certaine euphorie. La douleur est  peut être de la dernière chose me rappelant ce qu’était ma vie d’autrefois.

Fidelma parvient à se saisir du garde à la torche. Bachir se saisissant de l’arme favorite des assamites, le Kriss, parvient à trouver une faille dans les protections du garde et lui enfonce le doucle poignard sous l’aiselle. Celui-ci tombe.

L’odeur du sang monte, nous la sentons tous. La faim devient difficile à maitriser. Fidelma, plus que nous tous doit souffrir de cette soif. n’ayant d’autres armes que ces crocs, elle est contrainte de mordre le garde. Nous sommes tous affolés par l’odeur du sang, comment résistera-t-elle au goût?

Me relevant des coups reçus, probablement bien plus rapidement que mes assaillants s’y seraient attendus, j’empoigne la hache accrochée à mon dos et en un seul coup décapite le garde à ma gauche. Prolongeant mon mouvement et faisant demi tour sur moi même, j’enfonce mon arme dans l’abdomen du second, dont il ne reste pour ainsi dire rien.

Comme il fallait s’y attendre, Blanche ne parvient plus à se maîtriser. Elle nous avait déjà montré son incapacité lors de notre première nuit à Jérusalem. Elle devient hystérique et se jette sur le corps du garde qu’elle vient de tuer à l’extérieur, comme un animal. C’est ce genre de comportement qui jette l’opprobre sur les caînites. Il suffit qu’un voisin observe la scène et nous sommes faits. Bachir court à son aide, une relation étrange les unissant visiblement; et rentre le corps du garde. Blanche parle désormais une langue incompréhensible. Nous tentons de la calmer et, bien qu’elle semble rassasiée de sang, elle est incapable de s’exprimer. Bachir referme la porte. Fidelma, avec dégoût rejette le corps du garde qu’elle a mordu jusqu’à pratiquement le vider de son sang. Encore une qui attache bien trop d’importance à la vie du bétail.

Le silence revient. Pour un humain, le spectacle ressemblerait à une boucherie. Les murs sont littéralement recouverts de sang et de viscères.

Soudain, un sanglot se fait entendre à l’étage. Sambor, qui a habilement échappé à la nécessité du combat se rend à l’étage. D’un seul geste, il  endort, une femme et sa fille, probablement la famille de Launay Au rez de chaussée, Fidelma persuade la vieille humaine que nous avons empêché une attaque de malfaisants qui ont malheureusement occis les gardes. Sambor, par quelques impositions des mains parvient à réduire mes blessures. Je prends la femme et sa fille sur mes épaules. Nous sortons par le jardin et, par le chemin des toits de Jérusalem, nous éloignons vers un lieu plus calme.

Au loin, de l’agitation semble apparaître, des bruits de bottes, nombreux, se dirigent vers la maison de Launay. Dans une minuscule ruelle comme il y en a tant à Jérusalem, nous interrogeons la femme et sa fille.

La mère ne comprend rien et reste interrogative. Sa seule litanie et de vouloir retourner au palais pour porendre des nouvelles de son mari et être protégée. Elle croit que nous l’avons sauvé.

La fille demande son père. Nous comprenons qu’elle ne sait pas où il se trouve. Finalement, et c’est sans doute ce que nous aurions dû faire dès le départ, nous devons retourner au palais pour trouver des informations. Au moins, la femme et la fille de Launay nous donneront une excuse valable pour y pénétrer.

Fidelma et Blanche pénètrent très facilement dans le palais en prétextant raccompagner la femme et la fille de Launay agressées. Mais pour nous, hors de question ne serait-ce que d’essayer. Par quelques bruits subtils, je convoque quelques rats qui m’informent de l’existence d’un passage discret depuis l’extérieur. Effectivement, un niveau très ancien  de Jérusalem nous laisse un passage? Nous parvenons, après avoir franchi difficilement quelques éboulis, au fond de la cour du palais, à une vingtaine de mètres de la chapelle. le palais abritant le patriarche de Jérusalem, la chapelle doit communiquer avec ses appartements.

Nous parvenons, par le biais de la chapelle, non pas dans les appartements du patriarche mais dans ceux de sa nièce. L’ppartement est plus que luxueux. Dire que les Chrétiens sont obligés de vrser une partie de leurs maigres pitances pour financer la vie de leurs dirigeants! Fouillant rapidement et minutieusement l’appartement, nous trouvons, dans un coffre, des lettres d’amour signé Ahmed et précisant qu’il faut rapidement cesser cela. Étrange, la nièce du patriarche serait en lien avec un arabe, qui plus est musulman? Au fond de la pièce un mur est recouvert par des tentures extrêmement luxueuses, de soie et de fils d’or. Nos yeux de caînites repèrent rapidement un subtil mouvement derrière ces tentures. Écartant les tentures, nous découvrons un tunnel. Les rats m’aident à suivre l’odeur de la fille habitant cet appartement luxueux. Nous trouvons finalement une sortie, mais les rats refusent de continuer.

par un subtil hurlement j’en appelle alors aux chiens. Ces animaux peuvent rendre des services inestimables. L’un d’eux retrouve rapidement la piste odorifrante et nous le suivons. il s’en suit une course effr’énée et nous courons alors jusqu’au quartier arménien vers lequel se dirige la piste. Mais rapidement, le chien s’arrête sur une artère passante. Le chien me regarde alors et me signifie qu’il ne peux plus distinguer l’odeur. je le laisse libre de partir. Que faire désormais? Le lever du soleil se rapproche. Nous n’avons d’autres choix que de retourner à nos tanières.

Je profite de mon retour dans les catacombes pour interroger quelques camarades nosferatu. Heureusement que notre clan est là. Nous savons tous, nous pouvons obtenir toutes les informations dont nous avons besoin. Alors que la léthargie du sommeil commence à venir, un de mes frères de clan m’informe d’une chose étonnante. Notre recherche semble connu de tous désormais. Le lépreux (ainsi nous arrive-t-il de nous appeler) me confie qu’il faudrait que je retrouve un dénommé Hughes qui se fait beaucoup trop voir aux alentours de la léproserie. Non pas le camp des lépreux, mais leur mourroir en ville. Au tre information pour le moins étonnante, le clan (le mien, y-en-a-t-il d’autres qui vaillent la peine, souhaiterait rencontrer un fils de Saulot arrivé en ville récemment, dans le but de le protéger. Se pourrait-il qu’un de mes compagnons d’infortune soit Salubrien? Cela ne pourrait être que Sambor! Mais protéger contre qui? Mon frère l’informe d’un fils d’Assam a été envoyé à Jérusalem pour se débarrasser du Salubrien. Un Assamite, s’agirait-il de Bachir? Si Sambor est bien le salubrien recherché, pourquoi Bachir n’est-il pas passé à l’acte, les Assamites n’utilisent pas habituellement la subtilité dans ce genre d’affaires. J’informe mon frère de clan que je lui trouverai ces renseignements et court à ma tanière. La léthargie m’emporte à nouveau, que ne puis-je lutter contre cette nouvelle petite mort?

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