De la fonction de personne ressource (ou comment le travail invisible n’est pas un travail)

Il est des fonctions dans un établissement scolaire qui sont soit méconnues, soit non reconnues, soit  dénigrées. S’il en est une qui paraît indispensable, c’est bien celle de personne ressource.

Ah oui j’oubliais, comme il s’agit de l’éducation nationale, et bien dans chaque académie, cela porte un nom différent dans chaque académie (pourquoi faire simple surtout si on ne veut pas se mouiller à créer un statut). Et j’oubliais aussi, mais ça c’est parce que je suis certainement trop con, dans certaines académies, on a profité de la création du statut de référent numérique pour les supprimer.

Pour faire simple, c’est la personne, le plus souvent un enseignant, qui est chargé de s’occuper de la gestion du réseau de l’établissement et de la bonne marche des TICE. Officiellement, il s’agit de la personne qui est chargée d’organiser la bonne marche pédagogique des TICE. Dans la réalité, c’est le gros con qui a accepté de passer tout son temps libre à gérer du matériel obsolète (ou inutile), à installer des logiciels et à faire en sorte que ça marche à peu près.

Ca vous dit rien, pourtant c’est un peu le mec que vous rendez responsable de tous les dysfonctionnements informatiques de votre établissement. Parce que s’il y a un truc génial avec cette personne, c’est que quand tout va bien, on ne sait pas ce qu’elle fait, mais quand tout va mal, on a quelqu’un sur qui taper sans toujours savoir ce qu’elle fait. Si on établit un emploi du temps moyen en France, cette personne est « valorisée »  par l’institution à hauteur de 1 à 3 heures supplémentaires par semaine. Enorme! savez vous en réalité combien de temps elle y passe? Ben nous vous ne le savez pas, ce qui vous intéresse c’est que ça marche. Par contre, pour gueuler quand ça ne marche pas on vous retrouve! on ne peut pas vous en vouloir! avoir une politique de développement des tice sans mettre en place un véritable statut pour la chose c’est un peu n’importe quoi!

Mais heureusement, certaines collectivités territoriales ont remédié au problème en  mettant en place des techniciens qui gèrent quelques établissements. Oui des techniciens, pas des profs. Donc niveau pédago c’est pas ça et parfois vos préoccupations, ils ne les comprennent pas. Ce n’est pas de leur faute, ils sont techniciens, ils ne peuvent pas savoir. Dans la plupart des cas, c’est sur un collègue que vous taper parce que c’est lui qui sous des prétextes pédago assure la maintenance que personne n’assure.

Quelle entreprise dans le monde ayant un réseau de au moins une centaine de postes, plusieurs serveurs de domaine, de fichier, de communication n’a pas une personne à plein temps pour gérer ce même réseau? Quelle entreprise peut penser qu’un réseau d’au moins une centaine de postes et quelques serveurs peut se gérer en une heure par semaine? Il n’y en a qu’une, elle s’appelle l’éducation nationale.

Personnellement, j’assure cette fonction avec la grande chance de disposer de trois heures sur mon EDT pour cela (et quand je dis grande chance, je ne mesure pas mes mots, c’est ENORME et je le prends pour une reconnaissance).  Un assistant d’éducation assure 10 heures pour la maintenance générale qui n’en peut plus avec des postes ayant en moyenne 5 ans d’âges (ce qui signifie pour les néophytes, des changements réguliers de différentes parties desdites machines pourries). Bref, 10 + 6 (ben oui 3 heures pas devant élèves ça veut dire 6 heures en vrai) et ben ça suffit pas. Il faut remarquer que nous n’avons que 160 postes.

La lutte quotidienne c’est l’obsolescence du matériel. Qui est satisfait de travailler avec un PC même un peu gonflé et bidouillé qui a 5 ans, donc qui rame un peu. Ben personne. Et bien ceux qui ne sont pas satisfaits le font bien savoir.

Ils le font tellement savoir d’ailleurs que fatalement, la personne ressource ne peut apparaître qu’incompétente. On parle toujours de la même personne qui passe une grande partie de ses journées à faire en sorte que cela fonctionne à peu près, celle qui se couche à pas d’heure pour trouver pourquoi un truc déconne (ben oui parce que sur place, on dépanne et on n’a pas le temps de chercher, donc on cherche à la maison) la même personne qui a monté le premier réseau de l’établissement, passé ses mercredis dans le vide sanitaire de l’établissement à passer des câbles, la même personne qui vous trouve une solution entre deux portes, tellement rapidement que l’on en oublie qu’elle vous a donné la solution.

C’est une fonction un peu marrante non. A quelle personne vous pensez uniquement quand vous avez un problème informatique et jamais en tant que collègue? Risible s’il en est. ben oui, dans la majorité des cas, ces gens ce sont des collègues, mais on ne fait jamais comme si ils avaient des cours à préparer, on peut toujours espérer qu’ils aient du temps pour un truc vraiment utile c’est à dire répondre à vos besoins.

Voilà, parce que j’ai une vie, parce que pour une fois j’aime quelqu’un plus que la côte de boeuf, et que j’en ai ras le bol d’entendre « ça marche pas » (parce qu’il y a toujours un con pour oublier d’allumer son écran) et bien cette magnifique fonction, je compte l’abandonner dès demain.

Vous en pensez quoi de cette magnifique fonction?

En être ou ne pas en être? (ou comment discuter avec legugu du CRAP et de Ludovia)

L’Aigle vole seul; ce sont les corbeaux, les choucas et les étourneaux qui vont en groupe (John Webster) (je sais pas qui c’est).

Bon j’avais bien une idée pour la vidéo habituelle mais j’ai abandonné la recherche. De toute façon là c’est un billet sérieux dans la mesure du possible. Avertissement: toute ressemblance avec des personnages réels ou ayant existé est normale.

Ticeman

Bon Manu Gugu, tu vas m’expliquer un argument après l’autre pourquoi tu vas aller à Ludovia. je te répondrai pour chacun en t’expliquant pourquoi je n’irai pas.

Manu Gugu
J’ai décidé d’aller à Ludovia, l’an dernier. J’ai suivi les différents compte-rendus, dans les blogs et
sur Twitter, et il se dégageait une énergie formidable de tout ça. J’étais chez moi, et je me disais : mais merde, qu’est-ce que tu fais là ?

Ticeman
Ah oui, je me rappelle bien aussi de Ludovia 2010. J’étais chez moi à suivre principalement par Twitter les barcamps sympas et les conférences de Ludovia. J’ai adoré et pas mal participé par twitter. Pourtant je n’irai pas cette année non plus. Parce que s’il est vrai que tout cela a l’air sympa, tu ne crois pas qu’il y a quand même là-dedans, de l’intérêt plus commercial que pédagogique ?

MG
Le commercial, le pédagogique, oui, il faut y réfléchir.
C’est très important. La même question s’est posée à moi pour le forum de Moscou.
Mais en fait, il y a deux choses qui me poussent malgré tout à y aller, et c’est valable dans les deux cas, c’est que je crois qu’il faut essayer de comprendre ce système pour ensuite éventuellement pouvoir l’utiliser ou lutter contre lui, selon les cas.

T
Donc une de tes motivations pour participer à ce genre de réunions est de  lutter contre le système commercial ?. Remarque, tes pancartes à moscou en sont une démonstration. Mais lors de ces festivités, tu n’es pas à l’intérieur du système commercial, tu ne le connais pas. Les  commerciaux viennent faire de la pub. Tu ne vois rien de plus du système que si tu allais à Darty.

MG

Ces choses existent, les intérêts commerciaux autour de la pédagogie, il faut les regarder en face. Mais je suis aussi certain que nos démarches sont complémentaires : se rapporter à quelqu’un qui garde du recul c’est important, car dans ces événements il y a des effets de groupes puissants qui peuvent emmener loin.

T

Justement sur l’effet de groupe, que ce soit Ludovia ou les Rencontres du CRAP dont tu as parlé sur ton blog, ne penses tu pas qu’il se forme là une sorte d’illusion de l’avancée pédagogique par ces événements ?. Aller les amis, généralisons l’usage des réseaux sociaux, et puis après on fera griller des knackis autour d’un feu en chantant et puis si 95% du monde éducatif n’est pas prêt ce n’est pas grave, nous sommes 5% de bisounours. Je me souviens d’un de tes tweets où tu parlais de révolution dans l’éducation à Sainte Affrique. Crois tu qu’une bande d’une centaine de personnes passionnées par leur métier et envisageant des évolutions soient à la base d’une révolution dans notre domaine ? Pour moi, et c’est une raison pour lesquels je n’irais pas, c’est cet effet Loft Story, qui fait qu’à force de vivre en vase clos, on a tendance à croire ce qui n’est pas (mais je pense quand même que l’on y parle un peu mieux le Français dans ces rencontres).

MG

Ce que j’avais tweeté, c’est que j’aimais le fait que plutôt que de parler de révolutions, on envisage de la faire, de la commencer, tout de suite.
Sur l’effet d’un groupe de personnes, je suis tout à fait persuadé que oui, c’est possible d’initier ainsi des changements.
Ce n’est pas ce groupe qui va faire le changement, c’est le contexte.
À un moment donné, c’est de la dynamique, l’équilibre d’un système devient instable, et à ce moment on peut en donnant une impulsion obtenir des effets très importants (on peut même lancer un truc qui nous échappe totalement, ou se retourne contre nous).
Et j’ai une conviction profonde, de l’ordre de l’instinct, que j’aurai du mal à expliquer, qui est que maintenant nous approchons d’une de ces zones instables, d’un de ces points de bifurcation qui peuvent tout changer.

T
C’est marrant, je suis aussi convaincu que l’on se trouve dans une période de transition. Tu es un grand optimiste mais cela ne m’étonne pas quelque part vu ton côté sentimental. J’ai une vision plutôt alarmiste de la chose qui est un argument pour ne pas participer. Je crois que cette période de transition n’est pas du tout favorable à l’évolution de l’éducation. Et c’est aussi pour cela que je me méfie des ludovia & co. Une fois de plus l’effet groupe fait que l’on se cache la vérité. Il y a bien une transition mais elle mène vers un retour en arrière. Le but pour moi assez général des politiques mais aussi de la majorité des enseignants, est de couper l’herbe sous le pied des pédagos. Aujourd’hui plus personne ne se cache pour dire que ce qui arrive dans l’éduc nat est le résultat de ces pédagos à la Mila (coucou). Je ne citerai pas des forums de profs ou des blogs soit disant pédagos ici, mais désormais c’est public et ça a de l’écho. Et je n’aime pas avoir des illusions car je sais qu’en participant, j’aurais le même sentiment que toi même si c’est culcul et qu’invariablement je retrouverai ensuite ma même ZEP, mes mêmes collègues et leur même pédagogie à mémé (pas tous), les mêmes idées en salle des profs. Rien n’aura changé, sauf que j’aurais pris du bide à cause de la bière. Alors oui il y a une évolution mais elle est lente, très lente.

MG
Je crois que dans l’ensemble nos visions sont assez proches, et donc il faut voir où elles diffèrent.
Je crois que la différence, c’est que tu te places dans une optique de transition, de changements profonds mais dans une continuité des idées en place. Pour moi, on arrive dans une zone de puissantes turbulences, et je crois qu’on peut s’attendre à des bouleversements, des mutations profondes.
Le monde change à toute vitesse, les révolutions arabes en sont un exemple sidérant. Les secousses boursières, la montée  en puissance de l’Asie… Je pense donc que des choses vont bientôt se mettre en place, brutalement. Et ces choses, il y a peu de chances qu’on arrive à influer sur elles… Sauf, peut-être, avec un peu de bol, beaucoup d’instinct, et surtout un bon sens du timing. Il se peut que là, on arrive à proposer au bon moment, la bonne chose. Ça aura peut-être une petite influence… ou peut-être pas. Mais je pense qu’il faut essayer.

T
Je dois être beaucoup mois optimiste une fois encore. Tous ces changements certes sont un signe, mais sur l’avenir de l’éducation, qu’attendent les gens, les parents, la majorité des profs ? Ils attendent que l’on reviennent en arrière, à l’éducation à la papa, l’autorité. Ils ont peur et la peur ça ne conduit pas à des bonnes choses. Ils n’attendent pas seulement ce retour en arrière pour l’éducation, ils l’attendent pour tout. Ils rêvent du temps où Moktar gardait ses chèvres et fermait sa gueule devant un dictateur, ils rêvent d’un temps où les Chinois ne fabriquaient que des trucs pourris et des pyjamas qui brûlent, ils rêvent d’un temps où l’Europe était le centre du monde. Les gens veulent revenir en arrière et le premier lieu où ils veulent que cela arrive c’est à l’école. Alors tous ces pédagos qui se réunissent pour révolutionner l’éducation et faire baisser les résultats PISA et ben ils en veulent pas. Parce que tout ça c’est bien la faute à ces salauds de pédagos, hein?(Ckika inveté les compétences au lieu de faire apprendre par cœur, hein Cki ? Et je crois qu’en mettant ces événements en avant, on participe à cette peur.

MG
Ce qui fait aussi que je suis optimiste, c’est que j’ai vu que les collègues de mon établissement, qui au départ correspondaient tout à fait à ta description, ont totalement changé (pas tous) quand on leur a montré avec Colvert, notre projet interdisciplinaire de journal, qu’il pouvait exister une alternative crédible, faisable.
La dynamique est partie de là… et quand j’y repense, elle est partie de presque rien. Et il y a eu une inversion : ceux qui ont sauté le pas ont pris le dessus, les autres se sont recroquevillés, sont partis, ou sont en train de se rapprocher de nous.

T
Et tu crois que ta participation aux sauteries pédagogiques a un lien avec cette évolution et ce projet Colvert ? Crois tu que l’impulsion est venu de là ou que tu l’avais en toi. Vient-elle de Twitter ?

MG

C’était en moi, ça a démarré dans des circonstances un peu dingues, et ensuite il y a eu twitter, le réseau, elab, et les rencontres IRL… et dans les sauteries, il y a les rencontres. Et des rencontres avec des gens qui ne sont pas connectés. Je pense que peut-être c’est ça le plus important.

T

Pour moi réunion de profs, ça rime invariablement à discussions sur la difficulté du métier, plaintes souvent injustifiées (Kevin il a jamais ses affaires c’est invivable ! ,et y’en a qui rendent jamais leurs devoirs, comment que je fais moi pour avancer). Tu sais, bossant dans un bahut à peu près du même style que le mien, à quel point il est pénible d’entendre ces plaintes.

MG
Dans une rencontre, les gens ont traversé la France pour une raison. On se retrouve donc au delà de ce problème de salle des profs. On ne se dit pas : est-ce qu’il faut travailler en groupes. On travaille en groupes. On ne se dit pas : est-ce qu’on va travailler par compétences, on met des activités en place pour le faire.

T

Mais pour le coup, on retrouve le côté vase clos. Y-a-t-il des discussions, des débats ? Parce que sans se prendre à la gorge c’est quand même bien d’avoir des points du vue au moins légèrement différents pour faire avancer les choses. Et c’est même carrément bien de se prendre à la gorge parfois

MG

Tu as raison, il y a cette tendance, d’autant plus qu’il y a des collègues qui sont dans les mouvements depuis longtemps, qui se connaissent bien, etc… Mais c’est le rôle des nouveaux de venir et de secouer le cocotier, de dire qu’on ne peut pas passer notre temps à se goberger et qu’il faut dialoguer, et aussi entendre les arguments, les stratégies des adversaires. Et si ce ne sont pas des cons, ils acceptent les nouveaux, les écoutent, les intègrent. Au CRAP ce ne sont pas des cons.

T

Bon au moins une sauterie à envisager alors. Allez, pour finir, Gugu, il faut que tu lâches un truc ! Que s’est-il passé avec les clowns ? De ta réponse je promets de décider de ma participation aux futures sauteries.

MG

Avec les clowns, on a appris à regarder les autres, on a appris à se donner sans calculer, on a appris la valeur du silence… Et à la fin on était capables de dialoguer sans parler.

T

un peu comme pour dire à ta femme d’aller chercher une bière juste d’un regard ?Bon ben si on apprend ça, je vais beaucoup bouger l’année prochaine !

MG

Ouais, mais attention… A la fin, les clowns, on était tous déchirés. On s’était sorti les tripes comme c’est pas croyable. Du coup, c’est pas facile de reprendre pied ensuite…

Mais c’est humain. Et ce qui vaudrait le plus de faire le voyage dans ce genre de rassemblement, c’est bien l’humain. Et ça, ça ne commence que lorsqu’on peut regarder quelqu’un dans les yeux…

Conseils aux jeunes qui débutent (ou comment arreter de vous stresser en lisant les conseils d’avant la rentrée)

Aller hop la vidéo du début!

httpv://www.youtube.com/watch?v=Gw_nhEddtD4&feature=related

Etrange me direz-vous et ben pas tant que ça. Et oui vous entrez dans un métier pas très normal. Imaginez que vous prenez votre cartable depuis 22 ou 25 ans pour aller à l’école, et que vous allez encore le prendre 40 ans. Ben oui, c’est pas très normal.

Alors comme vous êtes hyper stressés, vous lisez tous les conseils à la con que l’on trouve sur le net ou ailleurs. Les 20 trucs à ne pas faire ou à faire, les 15 trucs indispensables, les petits trucs qui font un bon prof.

Foutez tout ça à la poubelle. Personne n’a à vous donner de conseils. La pédagogie, c’est quand ça marche, quand ça marche pas, c’est que c’est pas bon. Si un tel ou un tel vous dit qu’il faut faire comme si ou comme ça, c’est qu’il doit plus bosser, ou qu’il a oublié. Ce qui marche pour un ne marche  pas pour un autre, ce qui marche avec un élève ne marche pas pour un autre. Y’a pas à tergiverser. Si déjà vous vous dites vous même je vais faire comme si parce que ça ça marche, ça ne marchera pas.

Un des trucs important, c’est le bruit. Ne pas avoir de bruit, ce n’est pas forcément bon signe. Le bruit c’est aussi de la réflexion, et du travail. Des élèves qui ne font aucun bruit, c’est pas normal (ou ils font des conneries, ou ils s’ennuient). Parce que dans les conseils à la con, il y a toujours la gestion de classe. Un troupeau ça se gère, pas une classe. Une classe au mieux, ça s’accompagne.

Et surtout, surtout, on sait qu’on est fait pour ça, quand on essaie des choses, quand on change fréquemment sa façon de faire, quand on teste. Alors oui parfois on se viande et on se fait mettre la misère par les sauvageons. Mais quand vous ne tenterez plus rien, quand ils sentiront que vous êtes dans la routine et l’ennui, vous le paierez. Tant que vous tenterez de vous améliorer, ils vous pardonneront.

Vous êtes sans doute très bon dans votre matière, ça ne fait de personne un bon prof, mais ça n’en fait pas non plus un mauvais.

Voilà, j’ai rien à dire de plus sur ce sujet. Etre bon c’est avoir envie et accepter de se faire dessus quand on se plante. Et surtout ne méprisez jamais vos « mauvais élèves » ce sont peut être eux qui apprécient le plus vos efforts.

 

Ma tablette, mes slips et Moi! (ou comment les tablettes ne changeront rien)

Bon, parce que je suis sympa et gentil, et parce que j’ai quand même des vrais amis dans la vraie vie, ben j’ai passé la journée à déménager un pote (d’ailleurs il a une baraque plutôt pas mal maintenant). Bref, vous vous en tapez royalement, mais voilà t’y pas qu’en rentrant je découvre qu’il y avait eu débat sur la révolution des tablettes dans la TL twitter (pour les novices, les gens que je suis sur Twitter). Bref merde je rate un débat et je me dis, ben si je n’avais que des amis sur Twitter, et ben j’aurai jamais déménagé aujourd’hui et je ne serai pas fatigué.

La loose, j’ai oublié la vidéo

httpv://www.youtube.com/watch?v=sCETMOLSurs

Bon rien à voir avec le sujet, le sujet du débat, c’était je cite : « Les tablettes ouvrent-elles une nouvelle ère? ». oui je cite un tweet là en fait.

Ben moi les tablettes j’aime bien en parler. Quelqu’un que je ne citerai pas dans ma TL m’a prêté une tablette archos pour que je découvre. J’ai un peu joué avec la chose, je l’ai ramenée en classe, je l’ai prêtée à les élèves (ben oui c’était pas à moi alors les élèves ils l’ont utilisé en classe pour voir, sinon je l’aurai jamais prêté). Et je me dis quand même c’est vachement bien ce truc.

Enfin j’avais déjà découvert chez moi que c’était vachement bien. Ben oui dessus, on peut écrire des trucs comme sur un ordi, on peut mater des trucs comme sur un ordi, on peut aller sur facebook ou twitter comme sur un ordi, on peut voir ses potes comme sur un ordi, on peut faire plein de trucs comme sur un ordi. mais surtout, et ça c’est la révolution, on peut le faire aux toilettes. Ben oui, essayez d’aller aux toilettes avec un ordi (bon je dis ordi, mais j’ai remarqué qu’ordi, seuls ceux qui ne l’utilisent pas emploient le terme, d’habitude je dis pas ça, c’est juste pour que vous compreniez). Alors qu’aux toilettes, c’est royal. bref, pour résumer ce premier avantage, la tablette a contribué à l’amélioration de mon transit en me permettant des pauses prolongées aux toilettes.

Mais voilà, pour en revenir à un débat de fond, » la tablette ouvre-t-elle une nouvelle ère? », ben là je me retrouve bien moins convaincu. Bon depuis ce prêt sympa j’ai succombé et j’ai acheté une tablette à moi. Ma Tablette à moi c’est un eeepad transformer sauf que je n’ai pas encore le dock qui permet d’avoir un clavier comme sur un PC donc je suis contraint de l’utiliser comme une tablette. Non parce qu’il faut bien le dire, je suis habitué à plein d’autres trucs avec mes doigts, mais écrire sur une tablette faut bien dire que c’est dégueulasse. Ben oui ça prend du temps et quand tu manges des frites ou une entrecôte et ben t’en colle partout dessus. Sur le clavier, c’est moins grave c’est pas l’endroit où tu regardes.

Oups faut que je pause, mes sushis arrivent.

enfin Bref à ceux qui voient une révolution dans la chose je dirais, non, pas pour bosser, mais oui pour un usage quotidien de la chose. D’une part, le côté tactile ça plaît à pleins de gens, enfin ceux qui ont des doigts propres. Deux, faut bien dire un truc, c’est qu’une tablette bien faite, c’est un outil quand même bien foutu pour tout le monde. J’aurais dit un outil à mémère mais comme @lannoy29 vient de faire un billet sur le même thème dans lequel il cite sa belle mère, je vais tenter d’être respectueux une fois dans ma vie. La tablette c’est quand même l’outil que tout le monde peut comprendre parce que tu ne ranges rien nul part, tu ouvres ton application et plouf tu retrouves ton travail. Enfin voilà, la tablette c’est quand même l’avenir de l’utilisateur lambda de l’informatique qui fait chier son monde d’habitude parce qu’il est même pas foutu de retrouver son propre travail. Et même si je suis honnête je dirais, c’est quand même idéal pour 80% de la population dont les seules utilisations de l’informatique sont:

-aller sur Facebook

-aller sur MSN

-chercher deux trois bricoles sur Internet

-regarder du porno. Si comme moi vous répareriez des PC pour les autres et ben vous seriez que c’est une grosse part de l’utilisation informatique. Et je précise aussi qu’effacer l’historique ne rend pas la chose invisible. Messieurs mesdames, vous avez bien de la chance d’avoir des conjoints qui ne savent pas.

-faire de la vidéo conférence. là je pense aux papys et mamies qui veulent voir leurs petits enfants et être gâteux devant. En réalité tout le monde sait qu’après la visio les vieux font la nouba en se félicitant que leurs enfants habitent à 500 bornes pour ne pas avoir à garder les chiards.

-regarder des séries pourries

-regarder des vidéos

-écouter des MP3

Bref, pour l’utilisation de tout le monde et ben la tablette, y’a pas à dire, c’est quand même une sacrée évolution. t’as pas à passer trois plombes à chercher tes fichiers parce que tu ne sais plus dans quel répertoire au nom romantique tu les as rangé. A ce propos, 50 % des visionneurs de porno, rangent leur vidéo dans un dossier lié au travail. Surtout, tu te biles jamais, t’as rien à paramétrer, ça se met à jour tout seul. Honnêtement, ce sera le calvaire des boites de dépannage informatique. non parce qu’il faut bien le dire, ça marche toujours, et quand ça marche pas c’est que c’est foutu.

Bon revenons sur la belle-mère à @lannoy29qui a le malheur d’être du côté obscur de la tablette. D’ailleurs si j’en crois le prénom de sa petite dernière, il assume son côté sith. Bref,, madame la belle-mère (madame, si vous lisez ce billet, sachez que votre gendre est admirateur de sa belle mère et qu’il en dit au quotidien le plus grand bien), vous avez bien fait, la révolution est faite pour vous.

Mais si j’en reviens au truc de départ, ben la révolution elle est pas faite pour moi. J’adore ma tablette, je ne m’en sépare plus, même au toilettes, elle est un outil ouvert (d’ailleurs étant la plupart du temps sur la table du salon, tout le monde s’en sert), mais voilà je ne travaille pas avec). Au mieux, je prépare des choses, mais pour vraiment travailler, je reprends mon manchot préféré ou même, la honte, mon bigmac aux fenêtres (oui c’est le nom de mon ordi sous Windows). bref, pas moyen de travailler avec ce truc. Why, me direz vous, but why?

Because, les outils sont trop simples, on ne peut pas aller au fond des choses avec ça. Sur ce point, je reste assez optimiste car je suis convaincu que des vrais applications pro viendront. Il n’y a pas de clavier. Et là c’est un point fondamental. 1crivez avec une tablette, même les plus habitués, on n’atteint pas la vitesse du clavier. Bon là encore, je pense que ça changera avec des claviers virtuels plus intuitifs et automatiques, mais pour le moment c’est pas ça. Le vrai problème c’est l’habitude. Je travaille depuis 1996 sur un PC, quand je dis je travaille, il s’agit d’une activité quotidienne et comprenant plusieurs heures pr jour. J’utilise des logiciels plutôt professionnels, permettant des choses complexes et demandant de la ressource système. Et ça aucune tablette, de la pomme au robot, n’en est capable/ il y a des applis sympas, il y a des tablettes mieux que d’autres, mais aucune ne permet la puissance d’un PC.

Par contre et là je vais en revenir au sujet du billet (non parce qu’il faut dire qu’il y avait le mot slip dans le billet et qu’il y en a déjà qui se disent c’est bien nul de mettre un truc dans le titre pour attirer du monde) la tablette a un avantage, l’ultra mobilité, l’ultra simplicité. Alors pourquoi des slips dans tout ça? ça n’a rien à voir avec le sujet! juste, je ramène une collègue très souvent en fin de journée, et comme je n’avais pas de sac de voyage pour me rendre chez ma dulcinée, j’avais tendance à mettre mes slips dans le coffre, de la voiture avec ma tablette. En déposant son sac elle observe la chose, elle ne voit que les slips et pas la tablette, j’en ai juste déduit, que la tablette, ça ne passionnera pas tout le monde tout de suite. Pour la petite histoire, tout cela s’est bien réglé, en ayant ras le bol de voir mes slips dans mon coffre, elle m’a offert un sac de voyage. Et finalement elle avait parlé de la tablette à son homme (Ticeboy c’est son nom), donc j’en déduit, qu’elle avait vu ça comme un gadget mais que finalement ça l’intéressait.

Salauds de pauvres (ou comment les enseignants sur twitter ne sont pas des enseignants comme les autres)

Bon je me suit tâté longtemps avant d’écrire ce billet. D’abord, je voulais écrire un billet d’accueil  pour le transfert du blog sur son nouvel hébergement, mais je trouve ça plutôt naze parce qu’en réalité, il n’y a pas de rupture, et ceux qui viendront lire, seront probablement les mêmes que ceux qui venaient lire l’ancien.

Mazette, j’oubliais, on commence toujours par une vidéo non?

httpv://www.youtube.com/watch?v=g49oPb6kuDg

Bon, je ne voudrais pas aller contre la tradition. bref, je reviens à mon propos. je voulais pas le faire ce billet. Mais début de vacances oblige (enfin vous êtes en vacances, moi je ne sais jamais en quoi je suis), réflexion et relâche et je me dis, mais pourquoi j’ai du mal avec mes collègues.

mais non je blague, j’ai du mal depuis le début avec les profs. Ben oui, où est-ce qu’on peut voir des gens aussi fermés que dans l’éducation nationale, aussi obtus pourrais-je dire. Qui  ne regarde pas des merdes à la télé en disant que c’est de la merde? qui ne joue pas aux jeux vidéos en disant que c’est de la merde? qui ne lit que des trucs chiants en disant que ça déchire (enfin non en disant que c’est potentiellement un Goncourt). Enfin qui est autant de mauvaise fois? Non parce que moi je le sais que vous regardez de la merde à la télé, que vous lisez Voici même pas chez le dentiste et que vous jouez à des jeux pourris sur facebook (ça c’est l’avantage d’être administrateur réseau d’un établissement et c’est parfois très fun).

Et voilà je me suis encore égaré et personne ne me préviens. bref, je voulais pas faire ce billet parce que je voulais pas dire que j’aimais pas les profs. Mais bon vacances obligent, et ben j’aime pas les profs mais j’aime bien ma TL de profs sur twitter. Alors comment cela se fesse?

Il y a quelques mois, j’avais lancé un sondage demandant à ma TL quelle profession exerçaient leurs parents. Ben j’ai été quelque peu surpris. ben oui, les profs sur Twitter, ben y sont pas comme les profs dans la vraie vie.

Bon j’avoue j’ai du mal à trouver des études récentes sur l’origine sociale des enseignants. j’en ai trouvé quelques unes, mais comme c’est pas mon domaine je ne sais pas quelle crédibilité leur accorder. En tout cas, elles ont toutes un point commun. Les enseignants sont des enfants de bourgeois (bon c’est un terme que l’on retrouve souvent dans les études mais je ne sais pas ce que cela veut dire parce que je suis capable de me payer un sabre laser à 150 euros alors que ça sert à rien; enfin si ça sert à tuer des jedi; et voilà que je m’égare encore). Bref, les profs c’est des bourgeois.

Que Nenni, les profs c’est des salauds de pauvres (tu comprends mieux le titre maintenant?). Bon je n’ai eu que 49 réponses à mon sondage. mais alors que plus des trois quarts des enseignants sont issues de catégories dites favorisées et ben dans ma TL plus des trois quarts sont issus de milieux défavorisés ou très moyens. Bon j’avoue que très moyen, c’est pas très scientifique mais ça veut dire presque salaud.

Alors là je suis tombé un peu de ma chaise! ben oui! Tombé. Et sur le cul même. Faut dire que ça en a mis un coup à mon côté catégorisant. Les profs ne sont pas tous les mêmes et sur Twitter et ben ils sont même très différents. Bon ça mériterait une analyse scientifique tout ça mais j’ai pas que ça à faire de ma vie.

y’a enfin des profs que j’aime bien et c’est déjà pas mal, et bizarrement ce sont ces gens là qui m’inspirent, alors j’ai pas besoin d’une étude pour savoir pourquoi.

Bref,  je viens de comprendre pourquoi je voulais pas le faire celui là de billet! Y’en a encore une qui va me dire que je caricature! mais ça je le fais jamais hein?

il va de soi que cet article est un appel à un sociologue sérieux pour une étude sérieuse. Sociologue, ça m’a toujours fait rire comme mot!

 

Ticeman’s origin part 3: Le super pouvoir (ou comment être mal vu quand on devient prof)

[google1]

Bon alors comme d’hab, on va débuter, par une petite vidéo bien sentie parce que pour les habitués, je choisis toujours une vidéo qui correspond bien au sujet!;-)

httpv://www.youtube.com/watch?v=XFWSg4ZVpwE

Bon et voilà! alors c’est pas pour faire plaisir au Gugu tout ça, c’est juste pour montrer que dans la vie, et ben il y a des super pouvoirs de merde. Et parmi les super pouvoirs de merde dans l’éducation nationale, il y a le mien.

Oui, le super pouvoir qui ne sert à rien parce que même s’il est super et ben tout le monde trouve que c’est n’importe quoi.

Et pour ceux qui ne connaissent pas Hero Corp, voilà une web serie que je vous conseille.

Alors je refais pas mon historique, j’ai déjà pondu deux billets là dessus. Pour les deux premiers billets, je ne savais pas encore que je disposais d’un super pouvoir. Mon super pouvoir m’est apparu clairement en 1995. Je passais alors ma maîtrise d’Histoire (une super maîtrise qui m’a valu une mention très bien et que j’adore relire tellement je suis narcissique). Bref, je vais faire ma maîtrise mais comment la rendre.

Ben trois solutions. Une machine à écrire, payer quelqu’un pour me taper le truc ou un ordinateur. Solution 1! has been. Solution deux: je ne sais pas pourquoi mais je sens que ça va être long à 20 francs la page (ben oui y’avait des francs) me connaissant, sur tous les plans dans la longueur (:-), je vais en avoir pour 7000 balles. Alors ne reste plus que l’ordinateur.

Bon on va pas refaire l’inflation et le système économique mais vous qui dépensez 300 euros si vous êtes malin pour 300 euros (soit 2000 boules) et ben à l’époque, fallait dépenser 7000 boules pour le truc de base. Bon 7000 boules, ça le faisait pas avec les bourses.  La reum étant caissière ça le faisait moyen mais comme elle était fière de son fiston qui finalement n’était pas devenu délinquant, elle a sacrifié une partie de sa courte vie pour payer au fils prodigue une machine.

Alors attention les yeux. 486 DX4 100. Bref, windows 3.1 et dos 6.0.

Alors on achète le truc et là et ben il a fallu improviser. Parce que un PC de base, ça veut dire avec rien. Mais alors comment que je fais moi pour taper mon mémoire avec le pauvre éditeur de texte fourni. Ben oui quoi j’ai prévu des graphiques, des images, enfin j’ai prévu un méga truc pour ma maîtrise. Alors il me faut word 6.

Alors vous tous qui avez le téléchargement de logiciels  facile malgré hadopi, et bien sachez qu’en 1995, et ben un logiciel cracké ça se trouvait pas comme ça.

Et ben alors bibi, qu’est-ce qu’il a fait? Et ben il a fait un truc pas bien! pas d’internet pour trouver des choses toutes faites. Alors il a passé des nuits blanches, et des nuits blanches et il a trouvé le moyen de faire marché le word 6 de quelqu’un d’autre. avec une autre clef (en même temps avec le recul, c’était un peu de  la nioniote).

Bon pour l’instant, pas de super pouvoir, je ne suis qu’un humain comme tant d’autres, désabusé par les efforts d’une multinationale pour se faire du fric facilement.

Bon et après. Et ben après, j’ai découvert qu’avec un PC on pouvait aussi jouer. mais c’était cher. Qu’à cela ne tienne. Quelques nuits blanches et j’ai trouvé le moyen de faire marcher des jeux. Toujours pas de super pouvoir.

Le temps passe, je tape ma maîtrise, je m’achète un premier scanner, un truc sur roulettes en noir et blanc (j’étais le premier à en avoir un). Faut dire qu’à installer c’était tout un poème. Bref, je fais ma maîtrise et je trouve tout ça top.

Puis je me dis, bon c’est bien beau tout ça, mais je me sens un peu limité. Alors je vais faire un petit résumé express. Je passe le concours de profs (faut dire que je l’ai passé trois fois). Ben oui il a fallu que je comprenne qu’il suffisait de se couper la tignasse pour que l’oral se passe sans accroc. Bref, j’achète un Athlon et là je passe à 300 mhZ. Puis je me rend compte que ça ne me suffit pas pour ce que j’en fait (ben oui, vectoriel, vidéo & co). Alors je découvre que l’on peut overclocker le processeur de la bête avec un crayon à papier (le graphite est conducteur). Alors je le fais. ça tourne mieux. Puis je découvre que l’on peut overclocker encore mieux avec une soudure. un fer à soudure plus loin et hop j’ai une bête de compet! Et là je fais tout ce que je veux!

Alors bien sur tout ça me sert à bosser, mais surtout cela me sert à faire des conneries. Puis internet arrive et là, je découvre mon super pouvoir que j’avais enfoui au fond de moi. Je comprend tout vite fait, je sais chercher, je peux faire tout ce que je veux! Pourquoi, parce que je découvre qu’internet, c’est aussi (enfin alors) des gens qui veulent partager des choses. Alors je passe des nuits sur des forums, j’apprends, j’enseigne, je partage, je code, à en devenir fou.

Parce que le voilà mon super pouvoir: La communauté, l’échange, le partage. parce que bizarrement, alors qu’aujourd’hui, le terme réseau sociaux résonne de partout, et bien internet c’était cela depuis le début. Sauf qu’aujourd’hui on se masturbe intellectuellement pour les expliquer (parce qu’aujourd’hui on aime expliquer des trucs tous cons comme il y a des gens qui discutent alors que les gens discutent depuis que l’humanité sait parler). bref, je m’explique, j’ai le super pouvoir de comprendre instinctivement toute donnée technique mais j’ai surtout le bon sens de savoir où chercher.

Ben à quoi ça sert tout ça. Bon d’abord à faire des conneries. Ben oui parce que quand on maîtrise un peu et que le majorité des sites sont en html basique et ben pas dur de faire des conneries. Mais ça ça passe et je voulais pas décevoir Moman en faisant des bêtises. Alors je me suis dis que ça pouvait servir.

Alors résumons encore la vie. Le concours décroché grâce à un mètre de chevelure en moins. Je me dis que c’est un peu con de savoir faire plein de trucs avec une machine et de ne pas en faire profiter les élèves. Sauf qu’à l’époque comment en faire profiter les élèves? pas de salle informatique, pas d’internet au Lycée, pas de vidéoprojecteur, pas d’ordinateur. Et ben mes élèves n’en profitaient pas.

Et puis comme tout bon prof stagiaire j’ai été muté très loin de chez moi, dans un pays où il pleut tout le temps ( la normandie c’est bien grâce au réchauffement climatique, il n’y a que les écolos qui en doutent). Et là, je me retrouve, sur la planète Mars. Parce que je suis arrivé sur Mars.

Lorsque j’arrive le chef de l’époque me dit: « chacun doit faire sa guerre, bienvenue en enfer ». C’est du texto, je ne fais pas un résumé. Bon alors je flippe un peu ma race, mais j’ai un peu plein d’idées. Etrangement, lors de la rentrée, ce n’est pas le même chef (l’autre avait omis de dire qu’il partait).

Alors je flippe ma race, je me présente à la pré rentrée. Et effectivement je suis sur mars. Le chef arrivant dit à la prérentrée: ceux qui ont des projets spéciaux, viennent me voir, je ferai ce que je pourrai. Bon ma foi, je vais le voir. « Bonjour monsieur » (« au passage, vous voulez pas être Prof principal parce qu’ici personne veut? » « heu, je sais pas, je viens d’arriver! » « avec votre physique je suis sûr que vous y arriverez »). Bon après ces quelques échanges ou je dis oui, on en arrive au projet. Alors j’avais pas vraiment de projet, je voulais juste un vidéo projecteur et un pc. Alors j’expose mon cas. Et il dit OUI.

Je ne suis pas né de la dernière pluie et je me dit ouah le cake, il me la joue à l’esbroufe. Et un mois plus tard, un vidéo projecteur et un portable. Faut dire que quand c’est arrivé, et ben je suis tombé sur le cul. Je suis rentré chez moi avec le portable. Et puis je me dis, je voulais tout ça, mais maintenant je fais quoi.

Alors je réfléchis! je réfléchis! je réfléchis! Ben oui je suis un mec, donc parfois c’est long. Alors, je fais un truc terrible, des powerpoint. Et là, ça tabasse. J’emporte un succès massif, quelques collègues veulent tester et ça marche d’enfer. Aujourd’hui @Lannoy29 dirait que j’ai fait un pauvre point. Oui je l’ai fait et je n’ai pas honte. Et j’ai même fait mieux. J’ai fait un pauvre point lors de ma première inspection, ce qui m’a valu les louanges de l’inspecteur. Faut dire que c’était peut être un pauvre point mais que j’ai inventé le TBIQAF lors de cette séance (TAbleau Blanc Interactif Que Avec Feutre). Comme quoi, aujourd’hui on n’invente rien, mon tableau était interactif avant que cela n’existe. Les élèves, ils trouvaient ça vachement interactif avec un feutre.

Et malgré toutes les louanges, j’étais frustré. Avec le temps, les dotations informatiques, etc, j’étais toujours frustré. Alors je me suis dis, mais maintenant qu’il y a une salle info, ben les élèves, ils peuvent faire de l’interactif tout seul. Alors au début j’ai transformé mes pauvres point en trucs html interactif où les élèves étaient totalement autonomes.

Et ils ont adoré. mais j’étais toujours frustré. Alors j’ai commandé plus de matos. une classe avec tous les élèves dotés d’un portable. et le succès, auprès des élèves! bref, tout me souriait. Deuxième inspection, une inspectrice pas très tice, des élèves pendant toute l’heure sur leur portable. Et engouement des élèves et de l’inspectrice. Enfin engouement je vais vite (c’est pas mon truc mais vous avez fait tout ce qu’on demande et puis les élèves ont travaillé).

Bien conscient de mon super pouvoir, je teste, je tente, jusqu’à l’échec que je ne détaillerai pas ici. Pour résumer, on peut anticiper plein de choses mais on ne peut pas anticiper les collègues.

Je ne suis pas refroidi, je teste toujours, je cherche toujours la solution qui crée l’élève autonome, l’élève qui veut apprendre. je me ramasse, je me relève, j’ai l’impression de faire le métier que je voulais faire, j’ai presque l’impression d’être utile.

Mais je suis frustré toujours! et peut être est-ce là que réside le super pouvoir? Frustré de ne pas trouver la solution, fier de la chercher, dégoûté de me sentir seul dans cette dynamique. parce qu’après  des années dans le même établissement, après le passage de dizaines de collègues, je me dis qu’il n’est pas possible d’être seul dans cette dynamique.

Et puis un jour je découvre twitter. Bon d’accord, au début, j’accroche moyen, Y’a personne. puis je découvre des gens, j’échange des trucs j’ai l’impression d’avoir enfin une salle des profs qui me convient.

Quelque part, plus le temps passe, plus je me dis que le super pouvoir dans ce boulot, c’est de passer outre l’immobilisme de la profession (parce qu’il ne faut pas se leurrer, il existe, trop présent) et de vouloir croire qu’innover, c’est juste faire son métier!

Derrière la porte verte (ou comment les amateurs des films de genre viendront lire un article pas pour eux)

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Bon j’avoue le titre est un peu provoc mais seule une frange comprendra! La porte verte, c’est la porte de mon CDI. On sait ce qu’il y a derrière quand on y est mais pas toujours.

Ben oui parce que s’il y a bien un métier étrange dans l’Educ nat, c’est celui de prof doc. Pourquoi étrange? et ben posez vous un peu la question suivante: « un prof peut-il être une personne sans élèves »?. Non parce que ce qui  caractérise un prof, c’est un peu d’avoir des élèves devant lui! Ben pas toujours, il y a des profs, en tous les cas, ils en ont officiellement le nom, qui n’ont pas d’élèves attitrés!

Certains diront ben c’est balot, y font quoi alors? et d’autres diront Cool! y font quoi alors? Ben voilà la grande question Y font quoi alors? Ou pour être plus précis, elles font quoi? Non parce que prof doc, c’est un peu comme infirmière, c’est un métier de femme. D’ailleurs, même quand c’est des hommes, c’est pas des hommes comme nous, qui aiment la viande rouge!

Alors Y font quoi? Ben c’est là que ce métier se complique parce que y font pas tous pareil. Parce que les profs docs, y’en a qui bossent, et y’en a plein qui bossent aussi mais pas pareil. Ces dames là, elles sont pas comme nous, elles commandent des livres. Ben oui, la première mission de la prof doc c’est de commander des livres. Ben oui, faut bien quelqu’un pour penser à commander Harry Potter ou Twillight parce que sinon, s’il y a avait que les profs de Français, les élèves liraient que des trucs chiants, bien écrits mais chiants. Alors qu’avec la prof doc, ils peuvent lire des trucs mal écrits mais passionnants (quand t’as 12 ans et que tu t’appelles Sandy). Mais au moins grâce à la prof doc, les élèves ils lisent (je reviendrai sur ce léger détail).

Y font aussi un truc génial, ils classent les livres en fonction d’une classification que seuls les profs docs peuvent comprendre. Imaginons que tu ais, pauvre lecteur, 600 livres comme chez moi. Et ben au CDI c’est pareil, y’a 600 livres. Alors toi, tu prends un logiciel sympa et tu classes tes livres par auteurs ou par titre. Et ben la prof doc même pas. La prof doc elle classe ses 600 livres avec un systèmes que seuls les membres de sa secte peuvent comprendre. Comme ça, si elle part, et ben t’es obligé d’appeler une autre prof doc. D’accord c’est obscur, mais ça c’est vachement important. Et pour faire ça, et pour bien être sûr qu’elle ne perd pas des livres, la prof doc, elle utilise un logiciel.

Aujourd’hui on ne dit plus logiciel, on dit application parce que c’est en ligne. mais pour être sûr de bien faire son métier, la prof doc, elle prend un logiciel qu’elle est seule à pouvoir comprendre. Toute la secte utilise d’ailleurs le même logiciel BCDI. Enfin la même usine à gaz parce que ça c’est validé par les inspecteurs des profs docs. Et les applications mieux que BCDI y’en a plein, sauf qu’elles sont pas validées. C’est bien dommage pour des trucs comme PMB (ben oui vous en avez pas entendu parler, faut pas en parler).

Et puis comme les profs docs, elles sont « profs » (enfin sans les copies, sans les bulletins, sans les élèves), elles font des cours, et là, il y a deux sortes de profs docs. La prof doc à moustache et la bombasse et celle qui aurait pu être bombasse mais qui a pas eu de chance.

Alors là je ne parle que par expérience personnelle. La prof doc à moustache c’est toujours la même, qu’elle ait 25 ou 55 ans, elle est pareille, elle a de la moustache, et surtout elle est invisible (c’est un peu la raison du titre, la porte est fermée). Elle aime pas les élèves, elle aime pas les profs, elle aime même pas  les livres. Autant dire qu’elle n’aime personne. mais elle aime faire c…. son monde avec son application qui marche pas parce que la prof à moustache l’application c’est sa meilleure amie.

Passons à la bombasse parce que elle est très différente. Bon en fait je les appelle bombasse parce que j’en connaîs pas 36. Mais j’en connais au moins deux qui valent le coup d’oeil. mais surtout, elles aiment les élèves, elles aiment les profs (sauf les cons) et elles aiment les livres. Alors bien sûr, appartenant à la secte, elles utilisent les mêmes applications qui feraient vomir n’importe quel développeur, mais elles crachent dessus, et surtout, elles aiment les élèves, alors elles font des vrais cours. OUI des VRAIS COURS, avec des élèves dedans et pas que Marie Charlotte qui est tellement chiante à 12 ans qu’elles deviendra prof doc à moustache si elle ne se ressaisit pas. Donc des vrais élèves et des vrais cours.

Et quand je dis des vrais cours, je dis avec du contenu pas juste on va lire un livre. Un cours devant élève, avec une problématique une éducation et tout ça. Ca vous sidère hein? Ben ça existe. Y’en a même elles font leur cours avec les autres profs.

Bon pour en revenir au sujet principal, qu’est-ce qu’elles font? Ben encore deux optiques. La prof doc à moustaches elle couvre des livres c’est d’ailleurs l’explication donnée quant à la fermeture de la porte. La Bombasse, elle couvre même pas les livres, la Honte!

Bon c’était juste un petit article et puis là j’ai envie d’aller dormir donc je vais pas épilogué. mais faut faire attention avec cette catégorie de « profs » parce que parfois, il y en a des déguisés. Certaines bombasses sont déguisés en profs à moustache. Avant de juger, il y a juste des trucs simples à faire. Demander à la dame derrière la porte verte si elle veut pas faire une séquence commune en n’importe quoi histoire que les gamins s’initient à la recherche. Si on vous répond oui c’est déjà pas sûre que ce soit une prof doc à moustache. Si c’est la dame derrière la porte verte qui vient vous demander ça, trois solutions:

-La dame a des idées cochonnes derrière la tête

-La dame est une bombasse

-La dame est une prof doc à moustache qui va être inspectée

Bon d’accord c’est pas toujours facile de s’y retrouver, mais fallait bien ça pour dire qu’il ne faut jamais juger hâtivement une profession. Quand la porte est fermée, ben c’est sûrement que ce n’est pas une bombasse.

Sûr ce je m’en vais dormir avec une bombasse.

 

Le mauvais fils (ou comment tu crois que t’as foiré un truc alors que t’as réussi)

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Bon la quarantaine approche! en même temps je m’en fous un peu je me suis jamais senti aussi jeune. Une nouvelle vie professionnelle, une nouvelle vie sentimentale, une nouvelle vie tout cours!

Alors pourquoi j’écris ces lignes. Ben je rentre chez moi après une très longue journée, et là, je me rends compte que j’ai besoin de parler à quelqu’un.  Je pourrai appeler ma chère et tendre, mais non c’est pas le quelqu’un en question! En fait je voulais parler à Maman.

C’est bizarre la vie, des fois t’as plein de gens autour de toi à qui parler et tu parles pas et la seule personne à qui tu voudrais parler, elle existe pas. J’ai plus de maman depuis quelques années déjà. C’est la vie, enfin la mort, enfin la maladie et tous les trucs pas drôles qui vont avec.

Je rentre ce soir, et comme souvent, je me pause en me disant, putain mon gars, la journée de merde. Enfin pas tant que ça, je ne vais pas épiloguer mais finalement une journée pas terrible. Habituellement, j’allume ma console, je crame quelques ennemis de tous bords, et je reprends ma vie de prof. Et là, rien. Bon alors je réfléchis sur ma journée (et réfléchir, c’est pas le truc qui me caractérise le plus). D’habitude, j’aurais appelé mon amoureuse et j’aurais dit putain de journée pourrie. Ben là j’ai même pas envie de me plaindre. J’ai juste envie de savoir si ma vie elle est pas naze.

Ma mère elle disait toujours, « ta vie, elle est réussie quand tu fais ce que tu as envie de faire ». Enfin bon je sais pas si c’est le conseil suprême parce qu’elle disait aussi, « la côte de porc c’est bon pour toi ». Bon avec mes kilos je suis pas sûr. Ben oui Maman je fais ce que j’ai envie de faire, mais je me pause toujours la question.

parce que faut bien avouer que je suis pas le fils idéal. outre mon adolescence difficile, mon comportement de pré-délinquant et la  masse de connerie que j’ai pu accumuler, j’ai aussi été le mauvais fils à la fin. Parce que quand on m’a dit que c’était la fin et ben j’ai pas top assumé et j’ai refusé de voir ma mère diminuée. Ben ouais ma mère, c’est ma mère, et c’est elle qui a tout assumé donc elle peut pas être diminuée. Si je résume, j’ai laissé ma mère mourir toute seule. Et ben deux jours avant la fin, au téléphone, elle m’a dit, « réussis »! Ben merde, en vla un challenge! et parfois, je rentre chez moi, et je me pause cette question: est-ce que j’ai réussi!

Parfois, je voudrais encore avoir une maman pour savoir ce que c’est réussir. Je pense réussir professionnellement (encore que l’institution n’est pas très reconnaissante, j’espère réussir amoureusement, je pense réussir personnellement). Mais c’est quoi « réussis ».

Ben des fois, je voudrais encore avoir ma mère, juste pour dire, j’ai fait Presque tout ce que tu voulais, PRESQUE! Je suis peut être pas un bon fils mais je crois que je suis bon quelque part! enfin j’espère mais ceux qui pensent le contraire sont de mauvaises mères!

Je TICE donc j’essuie!

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Ben me vla bien! Faut que j’écrive un article sur commande! Enfin c’est pas réellement une commande, je me suis mis d’accord avec un elfe pour écrire un article sur un même sujet.

cet article vous pouvez le lire parce que comme tous les Elfes (surtout du Nord), la personne est un peu traître et publie en douce. Bon vous avez lu l’article du monsieur, ben oui un style elfique. Parce que pour dire ce genre de chose il y a d’après moi un meilleur langage.

Je Tice donc j’essuie, c’est un sujet qui peut paraître bizarre! Ben non, parce qu’essuyer, ceux qui ticent ils le font tous les jours.

Alors revoyons les choses dans un langage qui me convient mieux. Ben oui les Elfes sont bien gentils, mais ils ne parlent pas comme nous dans les cavernes.

Quand on tice, on essuie plein de trucs, et quand je dis essuyer je reste poli parce que sinon j’aurais dit torcher!*

Quand tu tices, t’essuies les plâtres! @lannoy29 l’a joliment bien dit mais c’est quoi le plâtre. Et ben quand tu tices, tu testes des trucs. Comment ça tester? Ben oui, t’essaies ce que tu trouves, ce qui conviendrait à ce que tu as envie de faire. Et bien quand tu testes parfois tu te plantes. Quand tu t’es planté, tu vas pas faire un tour à Lambe comme disent les Bretons, mais tu réfléchis à pourquoi. Bon je viens de dire deux gros mots, Tester et Réfléchir. Ben oui, ça c’est le premier plâtre, quand tu tice t’essuies pour les autres qui ne testeront pas à ta place (« ben non parce que déjà qu’ils sont chiants en cours alors en salle info j’ose pas imaginer »). Ca c’est sûr, si pendant qu’ils sont en salle info, tu vas voir pourquoi ta copine a un problème de nounou sur Facebook ça peut pas le faire. Donc toi tu testes, et les autres, ils reprennent ce qui a été testé.

T’essuies aussi plus que les plâtres, t’essuies aussi aussi, et par essuyer, je veux dire plus, le Caca de l’institution (Oui j’ai dit caca mais c’est un blog publique alors pas de gros mots). C’est quoi le caca de l’institution? Ben c’est de dire, les TICE au centre de l’enseignement, de le proclamer bien haut et de ne rien faire pour. Ben oui quand tu tices ben t’es obligé de t’engager dans la chose et  de mettre les mains dans le cambouis pour avoir ce que tu veux et là tu te dis, ben pour un truc au centre des apprentissages, on se fout un peu de ma gueule là!

Mais non,  c’est bien au centre! j’ai HURLE de joie lors de la création du B2I, et maintenant je pleure de honte. Ben oui, Cindy qu’a son B2I sans avoir mis le nez devant un PC pendant 4 ans de collège ben ça me fait pleurer. Ben moi quand je pleure je crie. D’ailleurs, le S3C et ben je pleure aussi. Mais ce n’est pas le sujet.

J’essuie aussi des sentiments honteux. Un jour, j’ai été inspecté (bon c’était il y a longtemps d’accord mais bon je savais déjà ce que cela voulait dire). Bref je suis inspecté sur un cours sur les Hébreux. Je traitais alors le chapitre de façons assez magistrale dialoguée faute de temps et pour l’inspection je me dis, ben je vais faire un truc TICE parce que c’est ce que j’aime(et puis parce que quand tu tices, t’es moins con que tout le monde et tu fais un vrai truc lors de ton inpection). Donc je conçois un Powerpoint sur le trajet des Hébreux (ça c’est un grand classique). Bref, je résume, j’ai le droit à une super note. Et ben j’esssuie ma propre honte, parce que quand tu tices, et ben tu réfléchis tout le temps (la honte). Et avec du recul, tu te dis, j’ai fait de la merde (je vais pas détailler, c’était un pauvre point selon la définition de l’Elfe du début). Et puis une petite digression, désormais diplomé en Conception de formation à distance (comment ça je peux pas me la péter) et ben je me rend compte que c’était d’une efficacité douteuse (« mais on s’en fout de l’efficacité me dirait QUIQUICHE ma collègue, l’important c’est de faire croire qu’on bosse »; et oui j’ai des collègues qui le disent tout haut). Bon j’arrête sinon je vais dire un gros mot sur QUIQUICHE!

Quant tu tices, t’essuies aussi les cochonneries laissés par des collègues. Parce que quand tu tices t’essaies de penser à tout. T’essaies de penser à l’intérêt de ce que tu fais, à la réception par l’élève….  Ouh là! Ben c’est que tu ne penses pas bien, parce qu’alors que tu penses à éduquer les chiards que t’as devant toi sur leur propre utilisation d’un outil (et accessoirement à les former à la critique de cet outil)et ben t’as pas pensé à tes collègues qui surfent pendant les cours, qui vont sur facebook pendant les cours et qui laissent les élèves faire ce qu’ils veulent à condition d’avoir la paix. Ben oui la paix c’est un peu sacro-saint dans l’éducation nationale.

Reparlons de la paix parce que là aussi celui qui tice il essuie le regard de l’autre. Ben oui parce que quand tu envisages un truc en autonomie, et ben l’autre (le collègue con en général, il te regarde avec un petit sourire). Toi tu crois que l’élève doit s’exprimer, doit parler, doit questionner et se questionner. Et bien toi tu as un gros défaut. Tout ça c’est pour les gens qui ont du bruit. ben oui quand tu tentes un nouveau truc, ça fait du bruit.  Et quand QUIQUICHE en salle tes profs te fait « et ben les 3e6, ils ont dû être pénible aujourd’hui » et que tu lui rétorque  « ben non, ils ont tous rédigé un paragraphe cohérent sur la guerre froide même Momo qui t’as jeté un tampax imbibé d’encre » (j’invente, pour des raisons évidentes de respect de l’identité des protagonistes mais en réalité c’était imbibé d’autre chose) et ben même QUIQUICHE elle te regarde avec un petit regard genre « à lui aussi ils lui mettent la misère ». Ouais t’essuies la honte, mais en même temps t’essuies aussi un sourire.

Et enfin t’essuies le regard condescendant de l’administration. ce regard là il est un peu différent. ben oui, l’administration, elle sait plus que tes collègues que si t’es pas là, rien ne marche. Ca c’est l’avantage d’être personne ressource. Mais c’est pas très positif non plus. Ben oui, l’administration, si par hasard elle te voit en cours, elle te regarde bizarrement, mais genre « keskifait lui ».. N’importe QUOI, les élèves feraient le cours eux mêmes! Bon aller je fais croire que c’est une bonne initiative.

Aussi, tu essuies, tout un tas de choses et pour une fois je vais adopter un langage elfique. Et ben y’a quand même un truc formidable que t’essuies, La bonne volonté. Parfois, les élèves te disent, pourquoi on fait pas un livre (ils appellent didapages comme ça), pourquoi on va pas en salle info aujourd’hui? Ben oui et c’est la seule chose qu’on n’essuiera pas! la joie des élèves qui se disent qu’ils apprennent différemment! je ne vais pas dire qu’ils apprennent mieux. Ils apprennent différemment et ils ont envie. Bref comme le dit @Lannoy29, et ben je forme des citoyens du XXIe siècle.

Et ben je suis prêt à essuyer tout ce qu’on veut, pour ça!  Je rends grâce à @lannoy29 de penser les choses comme moi en s’exprimant comme un elfe! même s’il se présente aux trucs absurdes d’Apple qui ne feront pas de lui un enseignant plus distingué qu’il n’est déjà!

 

Ticeman origins part 2: Contourner hadopi par un bout de scotch (ou comment imaginer le monde du libre sans le connaître)

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Retour sur l’épisode précédent. Tout est né d’une frustration. Tout continue sur une frustration.

Mes débuts tumultueux dans le monde de la technologie ont été encouragés par un ordinateur magique, mon premier ordinateur. Faut croire que tout ce qui arrive en premier est magique. Je me souviens avec nostalgie de ma première voiture, je me souviens avec nostalgie de mon premier ordinateur, je me souviens avec nostalgie de mon premier baiser (ah non pas trop en fait, j’ai le vague souvenir que l’appareil dentaire ça pique la langue…).

Bref, parlons un peu de ce premier ordinateur. Mon mien à moi. Je refais pas un topo sur mon monde. Avoir un ordinateur même après tout le monde, c’était déjà énorme pour moi.

Mon premier ordinateur c’était ça:

httpv://www.youtube.com/watch?v=NTgeR0LXgZw

Bon pas le mieux des deux, le mien c’était le modèle avec cassettes. Mais en fait c’était un avantage. Avec cet ordinateur, qui coûtait plus d’un mois de salaire de Moman, et ben tu avais le droit à des trucs géniaux.

Premier droit:

-Tu pouvais attendre 10 minutes avant que ton programme se charge. Ben oui à l’époque pas de disque dur, pas d’OS, tout était dans le logiciel.

Deuxième droit:

-Tu pouvais pendant la dizaine de minutes de chargement, entendre une douce musique à mi chemin entre la roulette du dentiste et le cri de Jamie Lee Curtis dans Halloween (qu’est-ce que je l’aimais celle-là). Ben oui, parce que tout ce qu’il y avait d’inscrit sur la cassette se manifestait par un son. Mais ce son, c’était un peu le symbole du succès. Quand tu étais capable de le reconnaître tu faisais partie de la communauté des possesseurs d’Amstrad. Quelques années plus tard, alors que je découvrais Internet, je retrouvais avec ravissement un son identique dans le bruit du modem 56k.

-Troisième droit (et pas des moindres):

-Si tu disposais d’un Amstrad CPC 464, et bien tu avais à ta disposition, gratuitement, tous les logiciels existants. Et oui, tout gratuit, le monde du libre avant le libre. Et oui, quand tu as un logiciel sur cassette, et bien il peut se copier comme une cassette. Et dans le même temps, les gens ingénieux qui bossent dans l’électroménager ont inventé, le lecteur double cassette. Ben oui, faut quand même être ingénieux pour vendre des cassettes et vendre en même temps de quoi les copier, et après se plaindre que les cassettes sont copiées. Il paraît d’ailleurs, mais c’est une rumeur, qu’aujourd’hui, les vendeurs de graveur DVD ou Blue Ray sont les mêmes qui vendent des DVD et des Blue Ray.

 

Bref, maintenant que sont définis les droits de l’utilisateur de l’Amstrad et bien, on peut enfin parler de cet avantage énorme.

Tout copier en quelques minutes. Tu achètes la machine, qui comme le dit la pub ne nécessite qu’un seul branchement et tu as à ta disposition tous les logiciels existants. Oui bien sûr les cassettes étaient déjà dmrisées pour ne pas pouvoir être copiées. Mais à l’époque les DRM c’étaient une languette de plastique qui manquait sur la cassette. Sans cette languette, pas de copie possible.

Après une intense réflexion (de bien quelques secondes, ben oui parce que la tignasse qui recouvraient mon crâne ralentissaient mon refroidissement cérébral), je me dis: « mais, il suffit de remplacer la languette manquante ». Et voilà que j’invente (oui j’ai bien dis JE) le système pour contrer HADOPI des années 80, le morceau de scotch (et je défie quiconque de dire que ce n’est pas moi qui l’ait inventé, de toute façon c’est mon blog). Un bout de scotch à la place de la languette et hop tu es un hacker.

Devenu hacker, je me dis alors, que vais-je faire de ce nouveau talent? Ben oui pas tous les jours évidents d’avoir une capacité extraordinaire. Je me mis donc à copier tout  et n’importe quoi pour tout connaître sur les possibilités énormes de mon ordinateur. Et là je découvris tout ce que l’on pouvait faire avec un ordinateur à cette époque:

httpv://www.youtube.com/watch?v=VwvevInhipQ

Non pas couper des têtes, sinon j’aurais orienté ma carrière vers la gestion des ressources humaines, mais jouer. Parce que voilà, quand t’as 15 ans, que t’as un ordinateur, qu’internet n’existe pas encore, qu’est-ce que tu peux bien faire d’autres? Ben oui, un ordinateur sans internet c’est un peu comme une relation platonique: tu fais vite le tour et ça devient ennuyeux. Bref, entre deux découpage de tête dans Barbarian, finir douze fois Bruce Lee, enquêter dans le manoir de Mortevielle, l’ordinateur est devenu rapidement ennuyeux. Alors en bon hacker de l’époque, je copiais pour les autres.

Puis je me mis à bidouiller. Ben oui, à quoi bon copier si tu ne fais que mettre l’original. Donc je me dis, ben faudrait apporter un plus. Alors, je me mis à trouver des copies déplombées par d’ingénieux bidouilleurs plus forts que moi qui ajoutaient les vies infinies dans les jeux, le temps infini etc. Et puis je me dis mais je pourrais aussi le faire. Alors je me mis à bidouiller aussi et à ajouter des trucs sans grands succès d’ailleurs faute de matériel: ben oui parce que faire sauter une protection à l’époque nécessitait du matos à brancher sur ta machine et moi j’en avais pas.

Mais le plus important de ma carrière de hacker au scotch, c’est la réflexion qui en a découlé.

La première réflexion fut de me dire qu’un ordinateur ça ne sert que si on a quelque chose à faire avec. C’est marrant c’est d’ailleurs toujours ce que je pense et ça me fait bien rire d’apprendre que les enseignants du Québec vont tous être dotés d’un portable. Ben oui imaginer un peu l’enseignant qui s’en fout royalement des tice, et ben il ne saura pas quoi en faire et comme des millions d’utilisateurs, il ne trouvera ça bien que pour surfer sur des sites porno.

Ma deuxième réflexion fut de me dire que l’ensemble de l’écosystème était débile. Bon d’accord à l’époque ma réflexion ne comprenait pas le terme écosystème. Mais bon je me disais, avec mes mots à moi dedans ma tête chevelue: « pourquoi forcer les gens à copier des logiciels alors qu’il serait si simple qu’ils soient gratuits et copiables ». Et oui, c’est à cet époque que j’ai inventé la notion de logiciel libre qui m’a été reprise par la suite (Je rappelle que c’est mon blog). D’ailleurs, je me pose toujours la même question aujourd’hui. Non parce que vous ça ne vous gêne pas tout ça. D’ailleurs, c’est marrant parce que même aujourd’hui alors que les logiciels libres existent, et bien il y a des gens que je ne nommerai pas, mais dont le logo est une pomme avariée (en tout cas il en manque un bout) qui diffusent sur leur appstore des logiciels gratuits au prix de 3€ (vérifié par moi même).

Bref, ce bref article pour dire que l’Amstrad a été une prise de conscience sérieuse. Je me dis alors que je pourrais faire bien autre chose que couper des têtes avec mon ordinateur, et je me dis surtout que l’ordinateur du futur ne sera pas un ordinateur qui oblige les gens à bidouiller pour avoir le droit d’utiliser des logiciels utiles. Bref, l’ordinateur du futur sera…. celui que j’utilise aujourd’hui.